Andrea Stella : « Nous allons avoir de bonnes discussions entre Norris et Piastri »

McLaren décroche à Singapour son deuxième titre constructeurs consécutif. Mais derrière la photo de famille, le duo Norris-Piastri laisse entrevoir les premières tensions d’un futur orageux. La domination papaye est totale, oui — mais la paix interne, elle, est plus que jamais remise en cause.

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Andrea Stella : « Nous allons avoir de bonnes discussions entre Norris et Piastri »
Overtake Agency / Alexis Perrin

Douze victoires, neuf poles, sept doublés : McLaren s’offre un deuxième titre constructeurs consécutif à Singapour, et sans trembler.
L’équipe papaye a survolé la saison, s’imposant comme la nouvelle référence du paddock.
Mais derrière la fête et les sourires du podium, quelques regards en coin rappellent que la domination de McLaren repose aussi sur un équilibre de plus en plus fragile entre ses deux pilotes vedettes.

Un titre plié, une hiérarchie moins claire

Avec sept victoires pour Oscar Piastri et cinq pour Lando Norris, McLaren n’a laissé que des miettes à ses rivaux cette saison.
L’équipe de Woking décroche le titre avant même la fin de la tournée asiatique — une performance rare, presque arrogante tant elle semble maîtrisée.

Mais à Singapour, la lumière a vacillé sous les néons de Marina Bay.
Car si la victoire collective était écrite d’avance, la paix interne, elle, l’était beaucoup moins.

Norris contre Piastri : la fissure sous la couronne

Dès le premier virage, la tension a pris le dessus sur la stratégie.
Norris bondit sur son coéquipier Piastri, le tasse dans le virage 2, touche légèrement la Red Bull de Verstappen et endommage son aileron avant. Dans la manœuvre, les deux McLaren se frôlent. L’Australien évite le mur de justesse et, furieux, réclame des comptes à la radio.

La direction de course ? Rien. L’équipe ? Silence radio. Et quand Piastri réalise que McLaren ne compte pas intervenir, il se frustre.

Plus tard, vient l’épisode des arrêts aux stands. Norris, en tête, se voit offrir le droit d’arrêter en premier.
L’équipe lui demande s’il accepterait que Piastri le fasse avant lui, pour éviter que Leclerc ne le dépasse via un undercut.
Réponse : non. Il s’arrête. Piastri s’arrête après. Son arrêt est lent. Il ressort juste devant Leclerc, par miracle.

L’histoire se répète : Norris protège sa position, Piastri encaisse. Et cette fois, aucun ordre d’équipe ne vient rétablir la hiérarchie.

Piastri calme en apparence, blessé en silence

Après la course, l’Australien garde son flegme habituel : « Évidemment, c’était une course difficile, surtout le premier tour. Je n’ai pas encore vu les images, donc je vais aller les revoir. Évidemment, c’est une grande soirée pour toute l’équipe. Pas celle que j’espérais personnellement, mais un grand moment pour McLaren, et je suis très fier d’en faire partie. »

Pas d’accusation ouverte, pas de coup de sang — juste cette retenue typique de Piastri, qu’on devine chargée de non-dits.
Difficile de ne pas y lire une pointe d’amertume, surtout quand il conclut : « Je ne pense pas qu’il y ait eu d’intention de contact, mais il y a eu contact, et je dois revoir tout ça avant de commenter davantage. »

La fierté du clan papaye

Sur le podium, Zak Brown, patron de McLaren, savoure : « Félicitations à Andrea et à toute l’équipe McLaren pour ce titre constructeurs. C’est génial. Le leadership d’Andrea a été impressionnant. C’est magnifique de remporter ce titre pour la deuxième année consécutive. »

Et Andrea Stella, directeur d’équipe, partage son émotion : « C’est une émotion incroyable. Merci à tous ceux qui ont travaillé sans relâche, à nos fans, à nos partenaires, à nos ingénieurs. C’est une victoire collective. Nous regagnons un titre… et beaucoup d’autres viendront. »

Mais Stella, fin stratège et psychologue prudent, ajoute une phrase clé — une phrase qui en dit long : « Nous aurons de bonnes discussions [entre les pilotes], nous partirons de là et nous en ressortirons plus forts. »

L’équipe la plus forte du plateau… et la plus fragile ?

McLaren domine la Formule 1 cette année, c’est sans équivoque. Mais cette hégémonie repose sur deux talents d’exception — et deux égos désormais presque égaux.
La course de Singapour, censée être une célébration, a aussi montré les premières failles d’une relation que Stella devra gérer avec des pincettes.

Le garage papaye a peut-être soulevé un trophée… Mais dans le regard de ses pilotes, on sent déjà poindre le vrai duel à venir : celui pour le titre mondial 2026. Seuls 22 points les séparent au classement des pilotes.

Le symbole de cette fracture restera sans doute le podium sur lequel McLaren a célébré le titre : la scène accueillait tout le garage papaye, Zak Brown, Andrea Stella, Lando Norris… Mais pas Oscar Piastri. L’Australien était au carré des interviews post-course pendant que son équipe sabrait le champagne. A-t-il été prévenu? Était-ce intentionnel? On se gardera bien de répondre…

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