Grand Prix de Las Vegas – Essais Libres 3 : Russell conclut devant Verstappen sur une piste imprévisible

La troisième séance d’essais libres s’était ouverte sur une piste encore luisante après la bruine matinale. De quoi refroidir les ardeurs en début de roulage… et rappeler que les références avaient déjà bien varié depuis la veille : Leclerc avait dominé les EL1 devant Albon et Tsunoda, tandis que Norris avait eu le dernier mot en EL2, talonné par un Kimi Antonelli très inspiré.

Oscar Piastri avait été l’un des premiers à s’élancer en intermédiaires pour jauger un tracé encore semé de flaques. La trajectoire séchait vite, mais en dehors de la ligne, c’était toujours un terrain miné : froid et humide, le moindre écart se payait par une glissade — Norris en avait d’ailleurs offert plusieurs démonstrations avec des rattrapages appuyés.

Les Red Bull avaient rejoint la piste, Alonso aussi, puis Norris. Hamilton s’était glissé au deuxième rang avant que les chronos ne s’enchaînent : Norris était passé en tête, immédiatement battu par Piastri… puis par Hamilton. Le ballet des améliorations avait lancé la séance.

Dans le même temps, certains s’étaient attardés aux stands : les deux Mercedes, les Kick Sauber et les Alpines n’étaient sortis qu’après une quinzaine de minutes.

Les slicks ? Pas encore… mais presque

Carlos Sainz avait annoncé à la radio que le moment des slicks approchait — malgré une frayeur au virage 4 — mais le plateau continuait de tourner en intermédiaires. Tsunoda avait été rappelé aux stands pour un problème qui s’avéra ensuite être une crevaison lente.

Hamilton menait alors la séance avec deux dixièmes d’avance sur Norris, tandis que le radar laissait craindre le retour de la pluie. La stratégie devenait un jeu d’équilibriste.

À mi-séance, Norris avait été le premier à tenter le pari des slicks tendres, dans des conditions encore limites. Le leader du championnat n’avait pas besoin de prendre ce risque… mais il l’avait pris, par ambition. Une ambition qui se voyait au volant : la McLaren était ultra nerveuse. Piastri l’avait imité peu après, tandis que Bono prévenait Antonelli que « le pneu tendre était à mille lieues d’être le bon choix ». L’état de la piste lui donnait raison.

Pourtant, malgré les difficultés rencontrées par Norris, le reste du plateau avait jugé le moment opportun pour tenter les tendres : Ferrari et Racing Bulls avaient sorti les pneus rouges, probablement leur seule occasion de rouler en slicks avant les qualifications.

Hamilton, très à l’aise dans ce genre de conditions évolutives, avait repris les commandes avant de frôler une grosse collision avec Lawson, embouteillé dans un trio de voitures lentes sur la trajectoire. L’incident avait été signalé à la direction de course.

Leclerc puis Verstappen avaient pris la tête, mais un nom méritait une mention : Yuki Tsunoda, deuxième à six dixièmes du Monégasque, et déjà auteur de EL1 où il avait battu Verstappen à la régulière. Une rareté cette saison, et un signal positif alors qu’il joue encore sa place en F1.

McLaren dans le dur : réglages, télémétrie et alerte électrique

Chez McLaren, la matinée avait été plus agitée. Piastri était rentré pour ajuster ses réglages, et l’équipe espérait que la pluie tienne suffisamment longtemps pour valider le travail. Norris, revenu en tendres usés, se sentait mieux mais avait avorté un tour rapide… avant que la séance de son côté ne se complique : une alerte électrique avait forcé les mécaniciens à manipuler sa voiture avec des gants isolants.

Piastri, reparti en pneus tendres plus frais, avait bloqué une roue dès son premier tour lancé. Pas idéal, et le rythme ne venait toujours pas. Quelques minutes plus tard, il recevait l’ordre de rentrer pour cause de perte de télémétrie.

Les dernières minutes avaient ressemblé à un bref exercice de qualifications : Verstappen, Russell, Leclerc et Hamilton s’étaient élancés en pneus tendres neufs. Lawson avait pris un instant la tête avant d’être battu par Russell, puis par Albon, tandis que Hadjar confirmait son excellent week-end en se hissant au quatrième rang.

Le timing devenait essentiel. Verstappen semblait tenir un tour monstrueux, mais tombait sur du trafic : il tirait tout droit et devait effectuer un demi-tour au frein à main. Bortoleto, Leclerc et Alonso s’étaient également fait piéger.

Le verdict : Russell devant Verstappen et Albon… Norris dernier

Au terme d’une séance animée et piégeuse, George Russell a finalement conservé le meilleur temps, 0’’227 devant Verstappen. Albon complète un top 3 inattendu mais mérité.

Tout en bas de la feuille des temps, le contraste à de quoi faire hausser quelques sourcils : le leader du championnat, Lando Norris, terminait lanterne rouge. Piastri n’était que 19e.

Autant dire que cette EL3 a brouillé les cartes… et laisse présager des qualifications particulièrement ouvertes, pour notre plus grand plaisir.

Classement des Essais Libres 3 à Las Vegas