George Russell dompte Singapour : “Je suis un pilote différent aujourd’hui”
Sous les projecteurs de Marina Bay, George Russell a dominé le week-end de bout en bout. Auteur de la pole et vainqueur sans trembler à Singapour, le Britannique signe une course propre, intelligente et symbolique, deux ans après avoir tout perdu ici-même.
Sous les néons moites de Marina Bay, George Russell a renoué avec une victoire qui a des allures de renaissance. Deux ans après son crash frustrant dans le même décor, le Britannique a offert à Mercedes une victoire limpide, maîtrisée de bout en bout. Une revanche autant personnelle que symbolique.
« Ça fait du bien, surtout après ce qui s’est passé il y a deux ans. C’était une occasion manquée, mais on s’est largement rattrapés aujourd’hui. Je suis juste reconnaissant envers l’équipe, qui a fait un travail incroyable tout le week-end », a-t-il confié, le sourire tranquille mais les yeux encore humides de chaleur.
La revanche de Singapour
Parti en pole après une séance de qualification quasi parfaite, Russell n’a jamais vraiment tremblé. Pas même en voyant Verstappen, juste derrière lui, chausser les pneus tendres sur une piste encore fraîche après une averse.
« J’étais un peu nerveux en voyant Max avec les softs, mais je savais que si je restais devant au premier virage, j’avais mes chances. » Le pari était le bon : un départ propre, un rythme chirurgical, et un écart de dix secondes creusé en vingt tours. La course parfaite, ou presque : « À Singapour, rien n’est jamais facile, avec la chaleur et l’humidité, mais j’ai juste essayé de rester concentré et d’éviter le mur du virage 10 », plaisante-t-il.
Le déclic du pilote « complet »
Derrière cette victoire maîtrisée, il y a aussi un homme transformé. Celui qui, il y a deux ans, s’était élancé trop fort avant de finir dans le mur, parle aujourd’hui avec calme et maturité :
« Ce circuit n’a pas toujours été mon ami, souvent à cause de moi. Mais je suis un pilote différent maintenant. Je me sens plus complet, plus confiant. Je sais exactement quoi faire dans chaque situation. »
Russell assume être passé d’un talent prometteur à un véritable leader : « Il y a quelques années, je roulais plus tendu, je poussais trop dans les mauvais moments. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus détendu. Quand il pleuvait avant la course, je me suis dit : c’est pareil pour tout le monde, inutile de stresser. »
Un état d’esprit de champion ? « Je me sens prêt à me battre pour un titre mondial. Prêt pour la prochaine étape », dit-il en tout cas. 2026, te voilà prévenue…
Mercedes, enfin de retour aux avant-postes ?
Russell l’avoue toutefois lui-même : il ne sait pas vraiment d’où vient cette performance. Moins de surchauffe des pneus, un bitume plus lisse, une voiture plus équilibrée… ou peut-être simplement un pilote à son zénith. « C’était une surprise, mais tout était dans la bonne fenêtre. Le rythme, les pneus, la confiance. »
Un signe que Mercedes, après deux saisons d’errance, commence peut-être à retrouver son mojo. Et si ce soir, sous la moiteur singapourienne, Russell a enfin exorcisé ses vieux démons, c’est aussi toute l’écurie qui respire un peu mieux.