Bilan mi-saison – Mercedes : A couteaux tirés
Les Mercedes sont une nouvelle fois intouchables pour la concurrence. Mais les deux pilotes de l'équipe se sont frictionnés plus d'une fois en piste. Après un terrible début de saison, Lewis Hamilton est parvenu à reprendre le meilleur avant la trêve estivale.
Les chiffres importants
Place au classement constructeurs : 1er
Poles : 11
Podiums : 16
Victoires : 11
Meilleur résultat : 1er (6 victoires pour Lewis Hamilton, 5 pour Nico Rosberg)
Meilleure qualification : 1er (6 victoires pour Lewis Hamilton, 5 pour Nico Rosberg)
Débuts de rêve pour Nico Rosberg
Nico Rosberg avait été très affecté par son erreur lors du Grand Prix des Etats-Unis 2015 qui avait offert sur un plateau son troisième titre à Lewis Hamilton. Pourtant, il était parvenu à rebondir en remportant les trois dernières épreuves de la saison.
Il a poursuivi sa très belle lancée en début de saison, profitant à la fois d’une monoplace toujours largement supérieure à la concurrence et des déboires de Lewis Hamilton. Ainsi à Melbourne, il ne laisse pas son coéquipier tirer profit de sa pole position et se montre très offensif dans le premier virage. S’il doit laisser partir Sebastian Vettel, il est tout de même en mesure de reprendre le meilleur grâce à une meilleure stratégie pneumatiques et ainsi inscrire une quatrième victoire consécutive si l’on compte la saison dernière.
A Bahreïn, même scénario : Lewis Hamilton est de nouveau en pole position mais réalise un mauvais départ, ce qui laisse la voie libre à Nico Rosberg. Si l’Allemand poursuit sa série de victoires, Lewis Hamilton ne parvient pas à faire mieux que troisième puisque Kimi Raikkonen s’est intercalé entre les deux Mercedes.
En Chine, le sort frappe de nouveau le triple champion du monde : il doit faire face à une panne de son système de récupération d’énergie dès la Q1, ce qui le rejette en dernière place sur la grille. Le lendemain, il tente une remontée fantastique, marquée par cinq arrêts aux stands, mais qui se termine à une décevante 7ème place finale. Pendant ce temps, Nico Rosberg n’a aucun mal à convertir sa pole position en nouvelle victoire.
Même cause et mêmes effets lors de la course suivante : la même panne touche de nouveau Lewis Hamilton, cette fois-ci en Q3. Malgré tout, le Britannique parvient à remonter en seconde position mais doit de nouveau s’incliner face à son coéquipier, qui ne cesse d’augmenter son avance au championnat.
Le tournant de l’accrochage de Barcelone
Dans de telles conditions, on comprend que le retour en Europe, à Barcelone, est une étape importante pour les deux coéquipiers et rivaux. Chacun doit marquer son territoire pour défendre ses chances au championnat. C’est Lewis Hamilton qui signe le meilleur chrono le samedi, ce qui le place juste devant son coéquipier. Mais une nouvelle fois, celui-ci est en mesure de passer le premier virage en tête. Cependant, l’Allemand n’est pas sur le bon réglage moteur et sa monoplace ralentit nettement. Tel un fauve sur sa proie, Lewis Hamilton se précipite à l’intérieur et tente une manoeuvre de dépassement. Nico Rosberg refuse de céder, tasse son coéquipier dans l’herbe, qui part en tête-à-queue et élimine les deux voitures de la course !
Si Nico Rosberg avait été clairement mis à l’index à la suite de l’accrochage de Spa 2014, les réactions sont beaucoup plus mitigées face à ce nouvel accrochage, qui a pourtant de conséquences beaucoup plus importantes. La tension est donc à son comble pour l’épreuve à Monaco. D’autant plus que le duel des Mercedes est perturbé par Daniel Ricciardo, qui signe la pole position, devant Nico Rosberg et Lewis Hamilton. Les conditions météorologiques difficiles du dimanche rebatent complètement les cartes. L’Allemand semble dépassé par les événements et est même contraint de laisser passer son coéquipier. Celui-ci hérite même de la victoire finale grâce à l’erreur aux stands commise par Red Bull.
La tension ne baisse pas à Montréal puisque cette fois-ci, c’est Lewis Hamilton qui tire large lors du premier virage, ce qui a pour conséquence de pousser Nico Rosberg dans l’herbe. Ce dernier est alors contraint de repartir en dixième position. Au final, Lewis Hamilton est en mesure de signer sa seconde victoire du championnat tandis que Nico Rosberg doit se contenter de la cinquième place finale.
L’épreuve inaugurale à Bakou réserve une nouvelle mauvaise surprise pour Lewis Hamilton : il est une nouvelle fois trahi par sa monture en Q3. Il doit donc partir 10ème tandis que Nico Rosberg n’a aucun mal à distancer ses rivaux sur un circuit qui fait la part belle à la puissance moteur. Cette fois-ci, la victoire revient donc à l’Allemand alors que c’est le Britannique qui se contente de la cinquième place.
Un nouvel accrochage en Autriche
La bataille entre les deux hommes atteint un nouveau sommet lors du Grand Prix d’Autriche : cette fois, c’est Nico Rosberg qui subit une rétrogradation de cinq places sur la grille à cause d’un changement de boite de vitesses. Mais la voiture de sécurité provoquée par l’explosion du pneumatiques de Sebastian Vettel lui permet de complètement se relancer et même de pointer en tête. Il conserve celle-ci… jusqu’au dernier tour. Mais à l’occasion de sa dernière tentative de dépassement, au bout de la deuxième ligne droite, Lewis Hamilton tente de passer par l’extérieur. Nico Rosberg élargit à son tour sa trajectoire et heurte de nouveau son coéquipier. Mais son aileron avant se casse net et passe sous sa monoplace. Il termine donc au pied du podium alors que Lewis Hamilton remporte une nouvelle victoire.
C’est alors une marche en avant royale que connait Lewis Hamilton, avec des victoires successives en Grande-Bretagne, en Hongrie et en Allemagne. Cette série permet au n°44 de reprendre la tête dès la fin du Grand Prix d’Allemagne alors qu’il comptait 43 points de retard au soir de Barcelone. Il est donc en mesure de partir en vacances avec une avance de 19 points sur son coéquipier.
Celui-ci aura donc dû profiter de cette période pour se relancer mentalement dans la quête de son premier titre alors que Lewis Hamilton a clairement pris l’ascendant lors de ces dernières épreuves, surtout qu’il a été dominé lors des deux dernières courses alors qu’il s’élançait de la pole position.