Interdiction des suspensions interconnectées en F1 : Quelles implications ?

L’annonce de l’illégalité du système de suspensions interconnectées (FRIC) par la FIA et surtout l’annonce d’une possible interdiction<a href="/f1/actualite/18069-vers-un-bannissement-des-suspensions-interconnectees-en-f1-.html" target="_blank" title="Vers un bannissement des suspensions interconnectées en F1 ?"> dès le Grand Prix d’Allemagne</a> (du 18 au 20 juillet) pose la question des implications d’une telle décision.

La problématique posée par l’interdiction de ce système est celle du temps nécessaire aux écuries pour revenir en arrière, alors même que la plupart des monoplaces ont été conçues avec voire même autour de ces suspensions. A ce titre, Craig Scarborough, spécialiste de la technique en Formule 1, explique pour nos confrères britanniques d’<i>Autosport</i> que certaines structures – Mercedes, Ferrari, Lotus ou Marussia – ont adopté le FRIC très tôt alors que d’autres n’en sont qu’à leur seconde ou leur première saison d’utilisation.

Le remplacement du système par un dispositif déconnecté entre l’avant et l’arrière s’accompagne d’un certain nombre de modifications, plus ou moins importantes, sur « la hauteur de caisse de la voiture [et] les réglages mécaniques et aérodynamiques, » explique C. Scarborough. De plus, les équipes qui disposent d’un système développé depuis plusieurs saisons n’ont pas forcément les pièces et les espaces, sur la voiture, qui peuvent permettre d’effectuer un tel changement. C’est « la hauteur de caisse extrêmement basse à l’avant des monoplaces, que le FRIC [offre] aux équipes » qui devrait être en grande partie remise en cause, pour éviter une trop grande usure de certaines pièces, comme le patin en jabroc, règlementairement interdite.

La hauteur de caisse plus importante impliquera forcément une révision de l’aileron avant, du fond plat et des soubassements : ces parties, les premières en contact avec le flux d’air, sont celles qui déterminent la philosophie aérodynamique de la monoplace. Un changement de taille comme le bannissement des suspensions interconnectées obligera les écuries à retravailler au risque de voir la « voiture perdre de l’appui et souffrir de changements d’équilibre à différentes vitesses » explique Craig Scarborough.

D’un point de vue sécuritaire, le journaliste britannique tempère les risques : « Il pourrait être soutenu qu’une interdiction précipitée du FRIC pourrait être dangereuse, mais il est probablement plus juste de dire que le changement compromettra la prise en main des voitures et la capacité des équipes à la prévoir. Mais il ne devrait pas y avoir les effets considérables vus lors de l’interdiction des suspensions actives en 1994. »

Dès les essais de Silverstone, les équipes ont pu avoir l’occasion de tester – <a href="/f1//f1/actualite/18069-vers-un-bannissement-des-suspensions-interconnectees-en-f1-.html/actualite/18075-F1-Van-der-Garde-a-Silverstone-Un-de-mes-plus-gros-accidents.html" target="_blank" title="Van der Garde à Silverstone : "Un de mes plus gros accidents"">à l’image de Sauber F1</a> – une configuration sans FRIC. La question se posera de savoir si le bannissement des suspensions avant/arrière interconnectées pourra bouleverser la hiérarchie et notamment la domination exercée par Mercedes sur la saison /f1/actualite/18069-vers-un-bannissement-des-suspensions-interconnectees-en-f1-.html.

Pour Craig Scarborough, un tel scénario est peu probable : « Dans chaque changement de règles, il y aura des gagnants et des perdants, et les équipes […] qui ont passé plus de temps et ont conçu la voiture autour du FRIC vont souffrir le plus. Celles qui sont au début de la courbe d’apprentissage seront capables de revenir en arrière plus vite et auront probablement la voiture équipée pour rouler sans le FRIC. […] Comme toujours avec la F1, ce sont les équipes avec des ressources et le budget qui s’adapteront le plus vite au changement, qu’importe leur système FRIC. Il est improbable que cela mette fin à la domination de Mercedes cette saison, ou que cela ait un immense effet sur la hiérarchie derrière. »