Jean Alesi rêve d’un retour en Formule 1
Dans un entretien accordé au Corriere dello Sport, Jean Alesi est revenu sur sa préparation pour les 500 miles d’Indianapolis mais a surtout déclaré vouloir revenir dans la discipline reine.
Force est de reconnaitre que certains hommes ont le sens du contre-pied. Interrogé sur sa préparation pour les 500 miles d’Indianapolis 2012, pour lesquels il ambitionne de se qualifier après plusieurs années sans s’être installé dans le cockpit d’une monoplace, Jean Alesi s’est livré sur le plaisir que lui procure le pilotage mais aussi son envie de revenir aux sources, en Formule 1.
« C’est une sensation incroyable. Elle ne nous quitte vraiment jamais, mais quand vous conduisez une voiture de tourisme ou une stock car ce n’est pas pareil. J’ai conduit des monoplaces pendant plus de quinze ans et y revenir après une si longue pause… C’est grisant ! » a-t-il ainsi indiqué. « La voiture est intéressante, je la découvre. La conduite sur ovale est particulière, bien plus difficile que ce que l’on peut imaginer. Ce n’est pas seulement tourner en rond, c’est bien plus fin que cela. Il n’y a pas de graviers avant les murets, par exemple. »
La confirmation de sa participation aux qualifications pour l’épreuve mythique est toujours conditionnée à une annonce officielle, qui doit intervenir sous peu, à Barber, lieu de la seconde épreuve du championnat IndyCar 2012. L’Avignonnais se projette pourtant déjà dans l’avenir et se montre pour le moins ambitieux : « L’appétit vient en mangeant. Faire les 500 miles, c’est un rêve. Il faut déjà que je parvienne à le réaliser. Mais j’ai le sentiment, peut-être fou, que j’ai encore ma place en Formule 1. […] Quand je vois ce que fait Michael, quand je vois le retour de Kimi, celui de Pedro… Je n’ai pas 50 ans et le travail physique n’est pas un problème. J’ai déjà dit que la F1 ne me manquait pas, mais après tout, je me dis aussi « pourquoi pas ? ». »
Retiré du F1 Circus en 2001, après treize saisons où il porta successivement les couleurs de Tyrrell, de Ferrari, de Benetton, de Prost, de Sauber ou encore de Jordan, la carrière de Jean Alesi a surtout été marquée par la malchance, qui le laissa cependant tranquille un jour de juin 1995 lorsqu’il gagna, au volant d’une Ferrari, son seul et unique Grand Prix en catégorie reine, au Canada. Sa dernière course, à Suzuka, s’était achevée sur un accrochage impressionnant avec Kimi Raikkonen. Engagé ensuite pendant cinq ans en DTM, où il remporta cinq victoires, puis en Speedcar Series, la dernière apparition à haut niveau de « Jeannot » date des 24 heures du Mans 2010, au volant d’une Ferrari F430 de l’équipe AF Corse. En janvier 2011, il rejoint le groupe Lotus, pour en devenir l’un des ambassadeurs, avant d’annoncer, à l’occasion du Grand Prix de Singapour, sa volonté de courir l’Indy 500.
Interrogé sur les risques que comporte un retour à la compétition dans un championnat encore endeuillé la saison dernière, suite à l’accident fatal de Dan Wheldon, le Français se montre déterminé : « En F1, pendant la course, on fait toujours deux ou trois erreurs. Là, ce n’est pas possible parce qu’on roule plus ou moins à 400 km/h, même si on lève un peu (le pied) dans les virages. Si vous vous loupez un peu, vous allez tout de suite dans le mur […] Ce qu’il s’est passé à Las Vegas ne peut pas survenir à Indy. Le banking là-bas est négligeable et on n’est jamais à fond, hormis en qualification. Je ne suis pas expert en la matière mais Dallara m’a rassuré sur les standards de sécurité. Je suis un passionné et j’aime la course automobile. Quand je monte dans une voiture, je pense au plaisir, seulement au plaisir. »
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