Mohammed Ben Sulayem et Emmanuel Macron reaffirment les racines parisiennes et françaises de la FIA
Le président de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA), Mohammed Ben Sulayem, a rencontré Emmanuel Macron à l'Elysée pour réaffirmer les liens historiques entre la France et la FIA. Avec à leurs côtés Yann de Pontbriand (président de l'Automobile Club de France) et Pierre Gosselin (président de la Fédération Française de Sport Automobile), ils ont évoqué les grands enjeux du sport automobile et de la mobilité mondiale.
Une alliance historique renforcée
Si le siège de la Fédération Internationale de l’Automobile est installé à Paris depuis plus d’un siècle, ce n’est pas un hasard. La France, berceau de courses mythiques comme les 24 Heures du Mans, a largement contribué à l’essor de l’automobile et continue de jouer un rôle moteur dans son développement.
Lors de cette rencontre, Emmanuel Macron et Mohammed Ben Sulayem ont salué ce lien ancien et confirmé leur volonté commune de poursuivre cette coopération à long terme. Le président de la FIA a également salué le rôle moteur du pays dans l’innovation et le progrès automobile : « La France a toujours été au cœur du progrès automobile, et c’est un privilège de travailler aux côtés du président Macron pour garantir la pérennité de cet héritage tout en relevant les défis du paysage moderne de la mobilité. »
La situation semble s’être apaisée
Cette rencontre intervient pourtant dans un contexte particulier. En 2024, la FIA avait alerté sur son avenir en France, faute de bénéficier d’un statut juridique spécifique aux fédérations internationales. Cette situation la place dans un cadre fiscal d’association classique, bien moins avantageux et limitant son développement, au point de la pousser à envisager un départ de son siège à Paris.
L’institution avait laissé entendre qu’un départ vers un autre pays n’était pas exclu si la situation ne changeait pas. En avril 2024, dans un communiqué, son directeur des relations institutionnelles Xavier Malenfer, rappelait que « Bien que la France soit le berceau du sport automobile, la concurrence internationale, notamment en termes de coût du travail, et de la mondialisation du sport, fragilisent cette position ».
Dans ce contexte, la rencontre de novembre 2025 revêt alors une portée clairement diplomatique et symbolique. Elle témoigne de la volonté de la France de renouer un dialogue avec la FIA, de reconnaître son rôle stratégique dans l’économie du sport, et de réaffirmer le souhait de conserver son siège historique à Paris.
Des acteurs français au cœur du mouvement
Autour des deux présidents, des figures majeures de l’automobile française étaient présentes, notamment Yann de Pontbriand, président de l’Automobile Club de France (ACF), et Pierre Gosselin, président de la Fédération Française du Sport Automobile (FFSA). Leur présence a permis de rappeler l’importance du réseau de clubs français, engagés aussi bien dans la formation des jeunes pilotes que dans la promotion d’une conduite plus sûre et responsable.
Les échanges ont aussi mis en lumière la place de la France dans le sport automobile mondial, à travers la présence de pilotes français en Formule 1, l’émergence de nouveaux talents dans les championnats FIA et l’implication de ses constructeurs et promoteurs sur la scène internationale.
Innovation et durabilité au cœur des échanges
Les discussions ont porté sur plusieurs priorités partagées, comme le président de la FIA l’a rappelé : « Ensemble, nous nous engageons à promouvoir des routes plus sûres, une mobilité plus durable et plus accessible pour tous, et à encourager l’innovation dans le sport automobile au profit des communautés du monde entier. »
Concrètement, la FIA déploie plusieurs initiatives pour atteindre ces ambitions. Parmi elles, le Driver Safety Index, un nouvel outil qui permet aux entreprises de mesurer leur empreinte sécurité, à l’image de l’empreinte carbone, et d’évaluer l’impact de leurs activités sur la route. L’objectif est de renforcer la sécurité sur les routes et d’encourager les entreprises à en faire un pilier de leur stratégie durable.
La FIA investit également dans le développement de carburants synthétiques, l’électrification des compétitions comme la Formule E, ou encore dans des programmes d’éducation à la sécurité pour les jeunes conducteurs.
La France, par sa tradition industrielle et technologique, reste un partenaire clé dans cette transformation. Ses constructeurs, ingénieurs et promoteurs participent activement à la mise en place de solutions innovantes.
Avec ces différentes initiatives, l’objectif est clair : faire évoluer le sport automobile vers plus de sécurité et de respect de l’environnement.
Protéger les jeunes et le sport face aux dérives en ligne
Autre sujet abordé lors de cette rencontre : la lutte contre le harcèlement et les dérives sur Internet, afin de garantir des espaces en ligne plus sûrs et respectueux.
La campagne United Against Online Abuse (UAOA), lancée par la FIA, cherche à sensibiliser et encadrer l’usage des réseaux sociaux dans le milieu sportif. Cette campagne réunit des gouvernements, des organisations sportives et les principales plateformes numériques pour protéger les athlètes, les officiels, les journalistes et les supporters confrontés à la haine en ligne. Son action repose sur trois piliers : la recherche, la sensibilisation et la formation, afin de faire du sport un espace sûr, inclusif et respectueux.
Une démarche en phase avec les politiques françaises de prévention et de protection numérique des jeunes.
Cette rencontre met en évidence une ambition partagée par la FIA et la France : faire du sport automobile un moteur d’innovation, au service d’une mobilité plus responsable et tournée vers l’avenir.