IndyCar 2015 : The Boss Level
Le 29 mars démarre la plus grande compétition de monoplaces sur le continent américain : l’IndyCar. Avec 11 vainqueurs différents l’an dernier, il s’agit de l’une des disciplines automobiles de haut niveau les plus disputées au monde. Voici les forces en présence.
L’IndyCar est connu pour ses fameux 500 miles d’Indianapolis, sur un oval de 4 km parcouru 200 fois pendant 2h40 (en 2014), avec des vitesses au tour dépassants les 370 km/h. Mais les courses routières et les courses en ville ont pris beaucoup d’importance ces dernières années. Le niveau est très relevé sur ce type de circuit : en 2014 les 22 voitures engagées se tenaient régulièrement en moins d’1 seconde sur un tour !
16 rendez-vous sont prévus pour 2015, avec 5 courses en ville, 5 courses routières et 6 courses sur ovale. Le Grand Prix de Louisiane fait son entrée au calendrier tandis que le Grand Prix de Sonoma clôturera la saison très tôt dans l’année ; le 30 août.
Les forces en présence
L’IndyCar comporte de nombreuses têtes d’affiche, capables de remporter le titre, en commençant par l’homme à battre, Will Power, champion en titre. L’Australien, 3 fois vice-champion, a enfin réussi à décrocher la couronne l’an dernier.
Son compatriote Scott Dixon est 3 fois champion. C’est un redoutable compétiteur et il est très solide durant fins de saisons.
Helio Castroneves est le deuxième homme à surveiller. A 39 ans, il termine sur deux saisons comme vice-champion. Le Brésilien est également 3 fois vainqueur de l’Indy 500.
Simon Pagenaud est le Français qui a la cote. 3 saisons complètes et 3 fois en lice pour le titre dans les dernières courses. C’est en toute logique que le pilote Honda s’est fait débaucher de chez SPM par la Team Penske (liée à Chevrolet), l’écurie championne en titre et véritable icône du sport auto outre-Atlantique.
Juan Pablo Montoya a prouvé qu’il n’a rien perdu de son coup de volant en monoplace après 9 saisons en NASCAR. Le Colombien, champion CART en 1999 et multiple vainqueur en F1 a eu un début 2014 difficile avant de terminer la saison à une superbe 4e place au championnat.
L’an dernier, toutes les courses ne se sont pas passées comme prévu pour l’Américain Ryan Hunter-Reay, champion 2012 et 6e du classement 2014. Mais il prouvé sa vitesse de pointe en cumulant 3 victoires, autant que le champion Will Power.
Les hommes qui peuvent surprendre
Le champion 2004 Tony Kanaan a du mal à rester dans le rythme sur une saison entière. Le doyen est moins à l’aise sur les circuits routiers. En perte de vitesse en 2012 et 2013 (malgré sa victoire à l’Indy 500), il a les moyens techniques de surprendre pour sa deuxième saison chez Chip Ganassi, une des plus grosses écuries du plateau. Il a remporté la dernière course de 2014.
Mais le Brésilien aura fort à faire avec son remplaçant chez KV Racing : le quadruple champion de Champ Car Sébastien Bourdais. Le Français a enregistré de belles performances et une première victoire sur le continent américain depuis 2007. Il promet de meilleurs résultats après cette année d’adaptation à sa nouvelle écurie.
James Hinchcliffe a une carte à jouer cette année. Il se retrouve dans la voiture qu’occupait Simon Pagenaud chez SPM. L’équipe est affûtée, elle termine sur 3 saisons dans le top 5 final et elle pourrait apporter au Canadien le petit plus qu’il lui manquait dans l’écurie Andretti.
Et après une saison 2014 à rebondissement, nous ne sommes pas à l’abri d’une surprise de Takuma Sato, Carlos Munoz, Josef Newgarden, Charlie Kimball ou n’importe quel autre des 21 pilotes qui n’ont pas été cités.
Le cas de l’Indy 500
Les 500 miles d’Indianapolis sont une course à part dans le calendrier IndyCar, et aussi une course à part dans la compétition automobile. Elle fait partie de l’informel « triple couronne », avec les 24 heures du Mans et le Grand Prix de Formule 1 de Monaco.
Ce caractère particulier attire de nombreux pilotes, pour le fun, pour la postérité en cas de victoire surprise, ou pour se faire voir. L’an dernier, la course mythique a attiré l’ancien champion du monde de F1 et ancien vainqueur de la mythique course Jacques Villeneuve, le pilote NASCAR Kurt Bush et Buddy Lazier, 46 ans, champion de monoplace et lui aussi ancien vainqueur de l’Indy 500.
Pour l’édition 2015 sont déjà inscrits :
– Jay Howard, champion Indy Lights 2006 (l’antichambre de l’IndyCar) et pilote malheureux à la carrière éphémère,
– Pippa Mann, la seule femme du plateau 2015, facilement reconnaissable à ses habits et sa voiture tout en rose.
Les grands absents
L’IndyCar n’est pas seulement impitoyable sur la piste mais également dans les paddocks. La première course à laquelle se livre les pilotes est celle pour réunir le budget qui permet de décrocher un volant. Le championnat de monoplace n’a plus le lustre d’antan et se fait largement dépasser médiatiquement par la NASCAR.
L’Anglais Justin Wilson, double vice champion de Champ Car derrière Sébastien Bourdais, a du mal à percer depuis 2008. Il se pourrait qu’il ne réunisse pas le budget cette année. Il a déjà rebondi chez Michael Shank Racing (dont le Prototype Ligier à moteur Honda a signé la pole position aux 24h de Daytona en début d’année). Il doit participer aux 12h de Sebring ce mois-ci.
Le Colombien Carlos Huertas avait signé l’an dernier une surprenante victoire à Houston pour sa première saison. Mais il a terminé seulement 20ème au classement général.
Ryan Briscoe a de nouveau été abandonné par son écurie. L’Australien a déçu Chip Ganassi avec une 11ème place au général et aucun podium. Il a tout de même trouvé refuge en GT comme pilote officiel Chevrolet pour les 24h du Mans 2015.
Mike Conway a fait le choix logique du WEC, en tant que pilote officiel Toyota en LMP1. Il est 2 fois vainqueur en IndyCar en 2014 alors qu’il ne disputait qu’une partie de la saison.
J.R. Hildebrand fait partie de la longue liste de talents champions Indy Lights qui ne trouvent pas de volant en IndyCar. Il se pourrait qu’il fasse des apparitions ponctuelles, comme ses deux dernières années.
Sebastián Saavedra, coéquipier de Bourdais, termine sur 2 saisons décevantes (21ème au général), avec une 8ème place comme meilleur résultat en course.
Le talentueux Mikhail Aleshin s’est retrouvé victime collatérale de la crise en Ukraine. Le gouvernement américain ayant gelé les avoirs de la banque russe qui le sponsorisait, le champion de la Formule Renault 3.5 s’est retrouvé sans budget. Il va heureusement continuer sa collaboration en WEC avec ses compatriotes du SMP Racing, grâce au projet LMP2. Il espère revenir en IndyCar en 2016.
Simona de Silvestro espère également revenir. Après sa déconvenue et ses fausses illusions chez Sauber F1, la Suissesse travaille pour retrouver un volant compétitif en Amérique du Nord.
Comme chaque année, la liste des prétendants au rêve américain est longue. On compte parmi les pilotes qui ont effectué des tests cet hiver : Conor Daly, Davide Valsecchi, Stefano Coletti et Rodolfo Gonzalez. Malheureusement pour eux, la situation économique aux USA n’est pas meilleure qu’en Europe.
Malgré cela on se retrouve avec au moins 6 pilotes capables de remporter le titre (dont 4 roulent pour Penske !) et une bonne dizaine capables de décrocher une victoire… ça promet encore de belles bagarres !


