Enjeux GP de Singapour : McLaren peut sceller le titre, Verstappen relance le débat
McLaren peut conclure le championnat constructeurs ce week-end à Singapour avec seulement 13 points à marquer. Mais l'attention se porte aussi sur Max Verstappen, revenu à 69 points d'Oscar Piastri après deux victoires consécutives. Voici les enjeux du Grand Prix de Singapour 2025.
Après deux semaines de pause, le Grand Prix de Singapour tombe à pic pour évaluer le rapport de force. McLaren a la possibilité de conclure la saison des constructeurs, mais Max Verstappen n’a pas dit son dernier mot et maintient une pression qu’on n’attendait plus vraiment sur les pilotes papaye.
McLaren à 13 points du sacre
L’écurie de Woking débarque avec une deuxième balle de match après le rendez-vous manqué de Bakou. Treize petits points suffiraient maintenant pour valider le doublé consécutif, du jamais vu depuis 1990-1991. Si un seul de leurs pilotes monte sur le podium, peu importe ce que font les autres, ils égaleraient le record de Red Bull en 2023 : six courses d’avance sur la concurrence.
Mercedes pointe à 31 points, Ferrari à 35. Sur le papier, ça semble plié. Sauf que le week-end azerbaïdjanais a rappelé qu’il ne faut jamais crier victoire trop tôt. Oscar Piastri a connu son premier abandon de la saison après un crash en qualifications et une sortie de piste dès le premier tour. Lando Norris n’a même pas pu faire mieux que septième.
La MCL39 s’est montrée redoutable sur les circuits qui demandent de l’appui. Singapour rentre clairement dans cette catégorie, mais Marina Bay a toujours eu ce truc de bousculer les hiérarchies établies ailleurs au calendrier. L’an dernier, Red Bull écrasait tout mais a dû se contenter de la deuxième place derrière Carlos Sainz.
Verstappen change la donne
Deux victoires d’affilée à Monza puis Bakou ont ramené le Néerlandais à 69 points de Piastri. Il faut se rappeler qu’après la victoire de l’Australien, l’écart grimpait à 104 longueurs au moment d’arriver à Zandvoort. Les évolutions introduites par Red Bull au Grand Prix d’Italie ont clairement modifié la dynamique de cette fin de saison.
Les mathématiques sont sans appel. Sans compter les sprints, Verstappen devrait gagner les sept dernières courses avec Piastri troisième à chaque fois pour l’emporter d’un seul point. Norris, à 25 unités de son équipier, complique encore plus l’équation. Le triple champion n’a pas vraiment le choix : il doit espérer que les autres ratent quelques virages tout en réalisant un parcours parfait de son côté.
Marina Bay représente justement un sacré test. Verstappen n’y a jamais gagné en huit participations, avec trois podiums seulement. Red Bull y a régulièrement galéré ces dernières années. Une troisième victoire consécutive changerait tout et mettrait McLaren sous une pression considérable.
La réaction de Piastri en question
Le leader du championnat traverse son premier vrai passage difficile de l’année. Il avait été d’une constance exemplaire jusqu’à Bakou : 44 Grands Prix terminés d’affilée, la deuxième meilleure série de l’histoire derrière les 48 de Lewis Hamilton. Cette belle série s’est arrêtée net en Azerbaïdjan.
Singapour pose un nouveau défi sur circuit urbain, où toute erreur se paie au prix fort. L’Australien y avait terminé troisième en 2024, à 40 secondes de Norris vainqueur. Il va devoir retrouver son calme habituel face à un Verstappen qui a retrouvé des couleurs et un coéquipier qui a montré un meilleur rythme récemment.
Norris est en pleine forme. Il a grignoté sur Piastri lors des trois derniers week-ends et garde de bons souvenirs de Marina Bay, où il avait dominé l’année dernière sous les lumières.
Ferrari cherche la cohérence
L’écurie italienne sort d’un week-end compliqué à Bakou. Après avoir montré du potentiel en essais libres, les qualifications ont tourné au vinaigre : Lewis Hamilton douzième, Charles Leclerc dixième. Difficile de doubler sur ce circuit, résultat ils ont terminé huitième et neuvième.
Un ordre d’équipe raté en fin de course a créé un petit froid. Leclerc avait laissé passer Hamilton pour qu’il attaque les voitures devant, mais le Britannique n’a pas pu lui rendre la position dans les derniers mètres. Hamilton a reconnu son erreur et promis de s’excuser. Leclerc a minimisé l’incident, vu que l’enjeu était limité.
Les deux pilotes ont de solides statistiques à Singapour, un circuit où les qualifications ont une importance capitale. Ferrari devra retrouver son niveau du samedi pour espérer jouer quelque chose devant.
Tsunoda sous surveillance
Yuki Tsunoda a signé son meilleur résultat depuis son arrivée chez Red Bull avec une sixième place à Bakou, obtenue aussi bien en qualifications qu’en course. Des ajustements au simulateur avant le week-end semblent avoir débloqué quelque chose chez lui.
Le hic, c’est la performance de Verstappen dans la même voiture, et le fait que Liam Lawson l’ait devancé au volant de la Racing Bulls. Les rumeurs parlent d’une promotion d’Isack Hadjar dans l’équipe senior et de l’arrivée d’Arvid Lindblad en Racing Bulls. Si ça se confirme, Tsunoda et Lawson se disputeraient le second baquet.
Un bon résultat isolé ne suffit pas. Alpine n’a pas encore confirmé qui épaulera Pierre Gasly, mais Flavio Briatore a laissé entendre que le choix viendrait de leur vivier interne. Pour Tsunoda, Singapour doit confirmer Bakou et pas rester une exception.
Williams après le podium
Carlos Sainz a offert à Williams sa première place sur le podium de la saison en terminant troisième à Bakou. L’équipe de Grove avait arrêté le développement de la FW47 dès avril pour se concentrer sur 2026, mais continue d’exploiter les marges de progression sur la voiture actuelle.
James Vowles a reconnu les limites de performance globale et l’orientation vers le prochain cycle réglementaire. Singapour ne joue pas sur les forces de Williams en ligne droite. Sainz y a gagné en 2023 et terminé sur le podium l’année d’avant, mais répéter cet exploit paraît compliqué.
Le circuit exige un niveau d’appui que la FW47 peine à générer. L’Espagnol devra faire avec cette réalité, même si sa connaissance du tracé pourrait l’aider à extraire le maximum de la voiture.
Un test physique particulier
Marina Bay impose des contraintes uniques. La proximité de l’équateur maintient des températures et une humidité élevées malgré l’horaire nocturne. Le tracé en centre-ville multiplie les virages à 90 degrés, ce qui abaisse la vitesse moyenne et allonge la durée de course.
La victoire de Norris en 2024 a demandé 1h40min52s, soit près de six minutes de mieux que le précédent record. Seulement deux éditions ont été bouclées en moins d’1h50. La concentration et l’hydratation doivent tenir sur une distance exceptionnellement longue.
Ces conditions favorisent les erreurs. L’édition 2024 avait été la première de l’histoire du Grand Prix de Singapour sans voiture de sécurité, une anomalie statistique qui ne se reproduira probablement pas.
Le départ du Grand Prix de Singapour 2025 sera donné ce dimanche 5 octobre à 14h. Retrouvez le programme TV complet et les horaires de cette épreuve.