Christian Horner se livre à toute confidence…

Samedi après la séance de qualifications, Red Bull pouvait croire en une course des plus prometteuses, avec ces deux monoplaces sur la première ligne. Dimanche, alors que le Grand Prix de Chine venait de se terminer, les taureaux autrichiens aux ailes coupées, devaient se contenter de la 6ème et 8ème place. Le weekend chinois des hommes de Christian Horner s’est transformé en désastre.

Cependant, le directeur de l’écurie croit distinguer de nombreuses choses positives dans cette première partie de saison, il répond aux questions :

Question. Est-ce que la Chine a été une répétition des circonstances du Grand Prix d’Australie?

Christian Horner : «Le problème avec le temps c’est qu’il a été très intermittent. Lorsque vous commencez la course en 1ère et 2ème position, vous avez eu plus à perdre que les autres. Fernando (Alonso) a évidemment volé le départ de manière significative, Mark a pris un bon départ et les deux pilotes ont insisté sur le fait qu’ils avaient besoin de pneus intermédiaires car il y avait trop d’humidité pour les slicks. Nous avons donc décidé de les faire passer au stand le même tour. Malheureusement Mark a buté dans le lève-rapide du mécano placé devant la monoplace, il a endommagé son aileron avant et le lève-rapide. Cela lui a coûté du temps et finalement, par la même, cela a coûté du temps à Seb (Vettel) au premier ravitaillement.

Après cela, leur rythme a été respectable. Ils ont ensuite commencé à tracer leurs sillons au cœur de la course. Au deuxième arrêt, Sebastian (Vettel) a failli percuter Lewis (Hamilton),en quittant le stand, j’ai été très surpris de la décision de McLaren de le faire repartir pour le mettre aux côtés de Sebastian. L’un derrière l’autre, ils ont rapidement rattrapé Sutil, Sébastien est allé vers la gauche mais Sutil a continué et l’a touché avec son aileron avant. Lewis a profité de la situation pour passer.

Nous avons perdu trop de temps derrière les Force India à ce moment là, de plus les pneus montés ne pouvaient pas couvrir la distance,donc nous avons décidé d’opter très tôt pour les intermédiaires afin de rattraper les autres. Nous avons dû faire face à un gros morceau avec Kubica, mais malheureusement, en restant collés derrière sa boîte de vitesses, cela a vraiment détérioré les pneus avant.

Mark, en intermédiaires, fut l’un des premiers à être distancé au « restart », il a perdu beaucoup de terrain, il est remonté à ce qui a été finalement la huitième place de la course. On est loin d’une course rectiligne avec ces conditions très difficiles, la sixième et la huitième place apportent, tout de même, de très précieux points. C’est tout simplement frustrant évidemment, car avec une course moins chaotique, je pense que l’opposition ne nous aurait pas vus.»

Question. Vous avez eu beaucoup de problèmes de roue au cours des quatre premières courses, est-ce un problème de conception fondamentale ou chaque problème est différent?

Christian Horner : «Ils sont différents. Le problème, ici, est que Mark a mal positionné son auto sur son premier arrêt et il a heurté le lève-rapide. Je pense qu’ils ont fait huit arrêts aujourd’hui et je crois que cinq d’entre eux étaient sans problème et pour trois d’entre eux, nous avons eu un problème. Je ne sais pas quel a été le problème de Lewis parce qu’il est entré en avance et nous avons été efficaces et devants lui quand il est reparti.»

Question. Vous avez eu la voiture la plus rapide dans les quatre premières courses, mais c’est l’équipe avec la troisième voiture la plus rapide, qui est en tête du championnat. Quelles leçons tirez-vous de ces premières courses et ce qui doit changer pour lancer votre campagne au titre mondial?

Christian Horner : «Nous savons que nous avons une voiture rapide. Je pense que dans les conditions de la course en Chine, ce n’est pas seulement une question de stratégie, il y a une part de chance. Et quand vous commencez septième et huitième vous avez moins à perdre et plus à gagner. Nous nous dirigeons vers l’Europe après quatre courses où nous avons réalisé deux 1-2 et un 1-3 sur la ligne de départ. Donc, je pense qu’il y a énormément de points positifs. Comme vous l’avez vu avec Ferrari ici, ils n’ont pas réussi à marquer de gros points, soit. Je pense donc que c’est le propre de ce championnat, ce que l’on gagne d’un côté on peut le perdre de l’autre.»

Question. Pensez-vous que vous vous êtes améliorés sur le plan opérationnel par rapport à la saison dernière?

Christian Horner : «Tout à fait. Il n’y a aucun doute. Cela n’a rien à voir avec la stratégie ou le plan opérationnel. Je pense que la communication entre les ingénieurs et les voitures et les pilotes, est bonne.»

Question. Pensez-vous que la F1 doit revoir sa position sur Jenson Button après son excellent début de saison, alors que de nombreuses personnes pensaient que Lewis Hamilton le dominerait?

Christian Horner : «Il mène deux victoires à zéro en faveur pour le moment. Je pense qu’il est un pilote sous-estimé, et il a su correctement interpréter les conditions extrêmes encore aujourd’hui, et réaliser une course sans faille. Pour sûr il est le champion du monde en titre, il est un adversaire de taille qui mène le championnat désormais.»

Question. Quels sont les plans pour revenir vers l’Europe au plus vite afin de faire évoluer vos monoplaces?

Christian Horner : «Eh bien, c’est une très bonne question. Je crois que nous comptons beaucoup de Bernie pour que toutes les voitures soient dans la même situation. En ce qui concerne les améliorations à venir, elles sont toujours en cours mais nous les installerons sur la voiture de toute façon. Tant que la voiture est à Barcelone nous devrions être bien. Heureusement, il y a une semaine supplémentaire entre cette course et la première course européenne, alors j’espère que les choses vont se calmer très prochainement.»

Question. Et votre personnel, il se dit ici, qu’il ne pourrait pas partir avant début mai?

Christian Horner : «Le problème c’est l’alarmisme, qui est toujours de mise. Il y a une part d’inconnu. Dans ma vie je ne me souviens pas d’un volcan qui cause autant de détresse. Dans le pire des cas, nous prendrions le Trans-Sibérien Express. Là où il y a une volonté de retour à la maison, il y a un moyen.»

Question. Dans un sens est-ce le fait qu’il existe une certaine différence dans votre foi?

Christian Horner : «Certainement pour les voitures. Je suis beaucoup moins préoccupé par les gens pour rentrer à la maison parce que tous les gars sont très débrouillards. Je suis beaucoup plus préoccupé par les marchandises. Évidemment que Bernie est plus que capable de gérer cette situation.»

Si les volcans islandais sont cléments et que Red Bull arrive à saisir enfin sa chance en profitant de nouveautés techniques, tôt ou tard, Vettel et Webber franchiront le pas qui les séparent de la victoire.