GP d’Australie : Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse du vendredi
Si vous avez loupé la conférence de presse du vendredi à Melbourne, pas de panique, on vous fait un débrief complet ! Williams, Ferrari et Aston Martin étaient sur le banc des interviewés, et voici ce qu'il fallait retenir.
Ce week-end, Albert Park est le théâtre de la première manche du championnat de Formule 1. Et autant vous dire que les enjeux sont déjà énormes. Entre ambitions réalistes, stratégies à long terme et petites piques bien senties, les directeurs d’écuries n’ont pas mâché leurs mots.
Williams : optimisme mesuré mais ravi de Carlos Sainz
James Vowles, le directeur de Williams, est à la fois enthousiaste et réaliste sur le niveau de sa FW47. Oui, la monoplace a montré du potentiel, mais Vowles sait que le chemin est encore long avant de titiller les top teams : « Les quatre géants du sport, et McLaren en fait partie, sont maintenant au sommet de la hiérarchie. J’adorerais dire que nous allons y entrer, mais ce n’est pas la réalité d’aujourd’hui. »
Par contre, l’ambiance dans le garage Williams a bien changé. L’arrivée de Carlos Sainz y est pour quelque chose, et le patron ne tarit pas d’éloges sur l’Espagnol : « Sa capacité à comprendre ce qui se passe dans l’équipe qui l’entoure et comment la faire progresser, ce à quoi ressemble l’excellence, ce à quoi ressemble la victoire […], c’est sa force. » Autant dire qu’il est plus qu’un pilote rapide : il transforme l’écurie de l’intérieur.
Ferrari : patience et calme même sous pression
Chez Ferrari, Frédéric Vasseur ne se laisse pas impressionner par la première journée : « L’année dernière à Melbourne, après seulement deux courses, tout le monde anticipait déjà le sacre de Red Bull, qui n’a finalement pas eu lieu. Je pense que nous devons augmenter le rythme, construire week-end après week-end. […] Il est bien trop tôt pour tirer des conclusions. »
Interrogé sur l’obsession de Charles Leclerc pour le titre, Vasseur a cherché à nuancer : « Je ne suis pas sûr que le mot ‘obsession’ soit le bon, mais il est certain que lorsqu’on fait ce métier depuis l’âge de trois ans, le but est clair. »
Et Lewis Hamilton dans tout ça ? Le septuple champion du monde vit une phase d’adaptation, et pour Vasseur, tout va bien : « Il aime ce qu’il fait et nous aimons travailler avec lui. […] Maintenant, c’est le début de la saison et nous devons être concentrés. »
Aston Martin et sa nouvelle soufflerie : la clé du futur ?
Andy Cowell, le directeur technique d’Aston Martin, mise sur le long terme. La grande nouveauté ? Une soufflerie flambant neuve à Silverstone, qui pourrait bien changer la donne pour les années à venir : « Elle est dotée d’une excellente technologie. Avant, il fallait charger la maquette dans une camionnette et espérer qu’elle arrive en un seul morceau à l’autre bout. » Fini les galères logistiques, tout est optimisé : « Les aérodynamiciens n’ont même plus besoin de mettre un manteau pour aller dans la soufflerie ! »
Sur la performance en piste, c’est le même son de cloche que chez Ferrari : pas de conclusions hâtives. « Nous avons réussi à faire rouler les deux types de pneus. Je pense que tout le monde a perdu un peu de temps de piste à cause des drapeaux rouges. Nous essayons juste d’être prêts pour les qualifications et la course. »
Mais le vrai sujet, c’est déjà 2026. Newey bosse sur la future réglementation : « Le choix que nous avons fait pour l’instant est qu’Adrian travaille sur la voiture de 2026. » L’objectif : se rapprocher des top teams d’ici 2026.
Un film F1 et une onzième équipe, de quoi faire bouger les lignes ?
En dehors des discussions purement techniques, deux sujets d’actualité ont également été abordés lors de cette conférence de presse. D’abord, la bande-annonce du film sur la F1 qui suscite une grande curiosité dans le paddock. Vowles est confiant sur l’impact d’un tel projet : « Netflix a transformé notre sport. […] Le film nous ouvrira à un marché différent et plus vaste. »
Dans un registre plus sportif mais tout aussi médiatisé : l’arrivée de Cadillac en F1. Si l’accueil d’une onzième équipe divise, Vasseur voit plutôt le bon côté des choses : « L’arrivée d’un autre constructeur est une bonne nouvelle. C’est un Américain, ce qui est encore mieux. Mais ce n’est pas facile de partir de zéro. »
James Vowles se veut pragmatique : « C’est une grande marque, un grand nom, qui va apporter au sport des éléments que nous n’avons pas aujourd’hui. » Plus de diversité sur la grille, plus d’opportunités, mais aussi une répartition des revenus qui ne fera pas que des heureux…
En bref :
- Williams croit en sa progression, mais sait qu’il y a encore du chemin
- Carlos Sainz est une vraie valeur ajoutée pour l’écurie
- Ferrari garde la tête froide, Hamilton s’intègre bien
- Aston Martin mise sur l’avenir et une soufflerie dernier cri
- Le film F1 pourrait booster encore la popularité du sport