Carlos Sainz : Les restrictions de langage imposées par la FIA sont « excessives »
Le pilote de chez Atlassian Williams Racing demande à la FIA de faire la part des choses entre les conférences de presse où il faut essayer d'être exemplaire, et les échanges radio en course, au cœur de l'action. Il défend la spontanéité comme témoin de la difficulté de la Formule 1.
Alors que la FIA vient de durcir un peu plus les règles concernant le comportement et les mots employés par les pilotes, non seulement de F1 mais également de toutes les disciplines instanciées par la FIA, Carlos Sainz a pu réagir au sujet, lors du lancement de sa nouvelle monoplace, la Williams FW47.
Dissocier le comportement selon les intentions…
Il ne faut pas tout mélanger : un pilote peut s’exclamer de façon impolie d’après la FIA sans pour autant être insultant. En revanche, même dans les monoplaces, Carlos Sainz est d’accord pour dire qu’il ne faut pas parler de façon blessante envers les autres : « tant que ce ne sont pas des mots offensants envers quelqu’un, mais juste un juron qui montre que je suis ému, je ne pense pas que cela devrait être trop contrôlé, car sinon, vous allez passer à côté de beaucoup de choses que nous vivons à l’intérieur de la voiture. »
… et selon le contexte
À l’extérieur de la voiture
« Je suis en faveur de faire un effort en groupe – lorsque tous les enfants nous regardent en conférence de presse ou devant les médias – pour au moins avoir un bon comportement et un vocabulaire décent. »
Carlos Sainz partage donc le principe d’exemplarité défendu par la FIA : il ne s’agit pas pour lui de se défiler face à sa responsabilité en tant que représentant de la Formule 1.
À l’intérieur de la voiture
« En même temps, est-ce que je pense que c’est exagéré pour la communication radio, compte tenu de l’adrénaline et de la pression que nous avons dans la voiture ? Oui, je pense que ce que la FIA essaie de faire avec les interdictions et tout le reste est excessif, car pour moi, c’est une partie fondamentale du sport. C’est ce qui vous permet de voir la véritable émotion, la vraie pression et l’excitation dans la voix, et parfois, malheureusement, le vocabulaire d’un pilote de course ».
Sainz met donc en avant l’authenticité des échanges radio pendant une course : elle permet au spectateur d’être réellement plongé dans l’action, de mieux comprendre ce qu’un pilote peut ressentir dans ce sport extrême.
Sainz en faveur de la spontanéité
« C’est bien d’avoir ce genre de moments, car vous voyez le vrai pilote. Nous sommes déjà très limités sur ce que nous pouvons vous dire à propos de nos équipes et de nos situations. Nous avons déjà de nombreux briefings avec les médias. Ils nous disent déjà quoi dire. »
Encore une fois, le pilote de l’écurie Atlassian Williams Racing demande de ne pas tout mélanger : les conférences de presse sont très encadrées, les échanges radio en course sont en quelque sorte tout ce qu’il reste de spontanéité aux pilotes. Leur retirer cela, c’est prendre le risque que les spectateurs oublient à quel point la Formule 1 est un sport extrême, où les pilotes passent parfois très près de la mort, où tout se joue en moins d’une seconde. De plus, l’accès aux communications radio est le moyen pour nous d’en apprendre plus sur la façon des pilotes de faire face au stress d’une course : c’est de cette façon qu’on se rend compte du calme d’Oscar Piastri même dans les situations les plus extrêmes, de l’agacement de Max Verstappen dès que la course ne se passe pas comme il le souhaiterait, du désarroi de Charles Leclerc lorsqu’il subit une stratégie peut efficace de la part de la Scuderia Ferrari…
Le nouveau règlement a déjà frappé
Un pilote de WRC a fait les frais ce weekend de la politique de tolérance zéro de la FIA concernant les propos inappropriés des pilotes. Le malheureux élu est Adrien Fourmaux, qui a utilisé un mot inapproprié en revenant sur une erreur commise au début d’une étape. Il écope d’une amende de 10 000 €, plus 20 000 € avec sursis. Cet incident nous rappelle que la FIA ne fait pas de menaces en l’air : elle les met à exécution.
Ce que pourrait impliquer le règlement
Mais ce n’est pas tout. Les pilotes ne risquent plus seulement des amendes et des travaux d’intérêt général : un langage inapproprié peut leur coûter des points sur leur super-licence, et donc peut-être une suspension. Posons-nous la question en tant que spectateurs de la F1 : comment réagirions-nous si le championnat devait se jouer à un gros mot près ?