Zak Brown a une solution pour éviter les jurons
Sanctionné pour un juron en conférence de presse la saison dernière, Max Verstappen a été puni par la FIA. Zak Brown, PDG de McLaren, appelle à couper ces propos au montage plutôt que d'infliger des travaux d'intérêt général aux pilotes.
L’affaire remonte au Grand Prix de Singapour de l’an dernier. Max Verstappen, champion du monde en titre, lâche un juron lors d’une conférence de presse officielle de la FIA. Résultat ? Une sanction sous forme de travaux d’intérêt général.
Une décision qui n’a pas manqué de faire débat, surtout que la FIA, sous la présidence de Mohammed Ben Sulayem, a clairement affiché sa volonté d’éliminer les jurons du paddock. Sauf que tout le monde ne voit pas ça du même œil. L’Association des pilotes de Grand Prix a d’ailleurs rappelé qu’il y a une différence entre insulter quelqu’un et lâcher un juron sous l’émotion.
Pourquoi ne pas filtrer ?
Invité sur le podcast de James Allen sur la F1, Zak Brown en a profité pour donner son avis. Pour lui, le vrai problème, ce n’est pas ce que disent les pilotes, mais ce que diffuse la production TV. « On a le pouvoir d’appuyer sur le bouton de retardement ou d’effacer la diffusion », explique-t-il. « Si on n’aime pas ça ou si on pense que c’est trop inapproprié, il suffit de ne pas le diffuser ». Son raisonnement est limpide : les pilotes ne sont pas des robots, ils vivent des courses à 300 km/h avec une pression folle et les émotions font partie du sport. Punir un pilote pour un mot lâché sous l’adrénaline d’un week-end de course, c’est exagéré.
Attention, Zak Brown ne dit pas non plus que tout est permis. Il fait la distinction entre ce qui se passe sur la piste et ce qui se passe en dehors. « Je suis d’accord avec les jurons dans certaines circonstances. Mais lors d’une conférence de presse où tout est calme, sans émotion, il n’y a pas de raison de jurer », nuance-t-il. Il prend l’exemple d’autres sports : « On ne voit pas Michael Jordan en NBA… enfin, je sais que je me trompe car il n’a pas joué depuis un certain temps… mais on ne voit pas d’athlètes ou de managers qui lâchent des insultes en conférence de presse ». Autrement dit, qu’un pilote s’énerve après un incident en course, ça passe. Qu’il balance un juron devant les médias en pleine conférence, c’est plus discutable.
Garder l’émotion et éviter la censure
Ce que veut vraiment Zak Brown, c’est trouver un juste milieu : « Montrer l’émotion, la passion et l’intensité, c’est une bonne chose. Un peu, c’est bien, mais nous avons le pouvoir, dans le studio de production, d’appuyer sur le bouton pause ». Au lieu de punir les pilotes, la production devrait mieux gérer ce qu’elle diffuse. C’est déjà le cas pour les radios où certaines phrases sont coupées avant d’arriver aux téléspectateurs. « Il serait irréaliste de dire qu’on ne peut pas jurer quand on porte le casque », conclut-il. Voilà qui est dit.