Les Grand Prix qui pourraient disparaître du calendrier lors des prochaines saisons

La Formule 1 est un sport où la compétition est rude. Les dangers ne se limitent pas seulement aux pilotes et aux équipes, mais s’étendent également aux circuits. Chaque année, de nombreux départs ont lieu dans le monde de la F1. Que ce soit des pilotes, des membres de l’équipe ou des écuries tout entières qui disparaissent, tout le monde cherche à garder sa place. Et il en est de même pour les Grand Prix qui cherchent désespérément à conserver leur participation au calendrier.

Avec un maximum de 24 courses autorisées chaque saison par le règlement de la FIA, les places sont limitées au calendrier. Chaque circuit se bat pour maintenir sa présence dans l’événement. Même si certains Grand Prix semblent être des incontournables comme celui à Silverstone, d’autres Grand Prix attirent moins les foules et en découle le départ de nombreux circuits qui ont disparu au fil des ans. C’est notamment le cas du circuit Paul Ricard en France. Et certains des Grand Prix actuels risquent également de disparaître dans un avenir proche.

Les circuits Européens menacés

Depuis ses débuts au circuit de Silverstone, la Formule 1 a toujours eu un impact fort en Europe. Avec de nombreux circuits engagés au calendrier, la discipline s’impose toujours comme européenne. Cependant, plusieurs tracés historiques du continent sont aujourd’hui menacés. Cinq circuits en particulier, à savoir Imola, Monaco, Spa-Francorchamps, Zandvoort et Monza, voient leur contrat se terminer en 2025, et rien n’assure qu’ils seront renouvelés.

Le Grand Prix des Pays-Bas à Zandvoort, est très apprécié des pilotes, mais le circuit est toujours visé par des difficultés financières qui ne cessent de grandir. Sans soutien gouvernemental, le circuit peine à rester rentable, et 2025 pourrait bien marquer la fin de sa présence en F1. C’est notamment ce qu’a rapporté le responsable du Grand Prix qui annonce 2025 comme le dernier. Avec d’autres projets dans la zone du Grand Prix, les entreprises locales font également pression sur le prestataire. Tandis que la TVA ne cesse de monter, une solution envisagée serait un partenariat avec Spa-Francorchamps, en Belgique. Un contrat biannuel permettrait à chaque circuit d’accueillir une course une année sur deux tout en diminuant les frais.

De son côté, le Circuit de Spa-Francorchamps, en Belgique, fait face à des problèmes de sécurité récurrents. Bien que financièrement stable, le circuit est tristement célèbre pour ses accidents mortels. Il reste considéré comme l’un des plus dangereux du calendrier. La piste a pourtant subi plusieurs modifications pour répondre aux normes de sécurité, mais elle reste un problème en raison de son environnement montagneux. Les récents travaux de resurfaçage ont tenté d’améliorer l’adhérence, ce qui semble avoir fonctionné, mais c’est la visibilité qui ne garantit pas sa place au calendrier. Avec des virages très en pente, les pilotes sont parfois contraints de faire confiance à leur intuition puisque la visibilité y est nulle. Ajoutant à tout cela la pluie puisqu’elle est souvent présente au Grand Prix de Belgique, le circuit est rempli de hasard.

Le Circuit de Monza en Italie, est un autre circuit historique du calendrier. Toutefois, au même titre que Spa-Francorchamps, ses infrastructures posent des problèmes. Après avoir subi les mêmes travaux de resurfaçage qu’en Belgique, les responsables du Grand Prix s’attaquent désormais aux alentours. Les tribunes jusqu’ici temporaires et les installations obsolètes ne sont pas adaptées pour le grand nombre de spectateurs accueillis chaque année. Des travaux de modernisation sont en cours et devraient rajouter des chemins pour se déplacer plus librement. Les travaux devraient également améliorer les bâtiments du paddock, comme cela avait été demandé par Stefano Domenicali, responsable de la F1. Il ne reste qu’à voir si cela va suffire à garantir sa place dans 2 ans.

Le Grand Prix d’Émilie-Romagne à Imola, l’autre circuit italien, partage des problèmes similaires. Bien que très apprécié pour son caractère technique par les pilotes, il a également été considéré comme inadapté par Stefano Domenicali. Pour réelle cause, des voitures modernes plus larges avec des limites de piste étroites. Puisque le circuit est ancien, il est plus adapté aux anciennes voitures qu’à la nouvelle génération, ce qui cause plusieurs visites dans les bacs à graviers. Si ces deux circuits italiens ne parviennent pas à se moderniser, ils pourraient tous les deux être supprimés du calendrier, comme ils ont été déjà mis en garde.

Le circuit le plus prestigieux du sport automobile, est également menacé. Le Grand Prix de Monaco, bien que symbolique, est critiqué au même titre qu’Imola. Circuit urbain historique, son tracé est ancien et les limites de pistes sont un véritable problème. À Monaco, tout le monde le sait, le résultat final dépend fortement des qualifications. Avec son manque de possibilités de dépassement, cette année, le Top 10 est resté identique entre la course et les qualifications. Si les voitures de 2026 seront effectivement plus étroites, le contrat du Grand Prix de Monaco se termine en 2025. Il ne reste plus qu’à espérer que la Formule 1 acceptera de garder la course une année de plus pour savoir ce qu’il en est vraiment.

Les circuits menacés en Amérique

En dehors de l’Europe, l’Amérique connaît aussi ses propres défis. Avec des courses en Amérique du Sud et Amérique du Nord, au total, c’est quatre Grand Prix qui sont menacés. Mais cette fois, les raisons vont parfois au-delà de simples problèmes techniques.

Comme certains Grand Prix européens, le Grand Prix de Mexico, est contraint par ses difficultés financières. Bien que populaire auprès des fans, la Formule 1 pourrait prendre la décision de ne pas renouveler son contrat. Déjà en 2023, le circuit faisait face à une incertitude sur son avenir. Non soutenu par l’État, c’est le gouvernement local qui participe à son financement. Liberty Media, propriétaire de la F1, craint une baisse des revenus sur l’événement en octobre. Si le soutien local est insuffisant, et que le maintien du Grand Prix n’est pas bénéfique, cela pourrait signer la fin de la collaboration entre les deux.

Si jusqu’à maintenant les Grand Prix étaient en danger pour des raisons de sécurité et financières, les trois Grand Prix des États-Unis à Miami, Austin et Las Vegas le sont pour des raisons judiciaires. Annoncé récemment lors d’un entretien avec les actionnaires, la Formule 1 est actuellement sous le coup d’une enquête judiciaire. Entamé par le ministère de la Justice américaine et le Congrès, elle fait écho au rejet répété de l’écurie Andretti. L’écurie américaine cherche à entrer en F1, mais se voit refuser pour des raisons qui sont considérées comme injustifiées. Si la Formule 1 est condamnée dans cette affaire, les trois courses américaines pourraient être retirées du calendrier. Le Grand Prix d’Austin, dont le contrat expire en 2026, est le plus vulnérable en ce moment, mais il faut attendre la fin de l’enquête pour un verdict.

La Formule 1, malgré son étendue mondiale, reste une discipline extrêmement sélective. Non seulement pour les pilotes et les équipes, mais aussi pour les circuits. Les problèmes financiers, de sécurité et judiciaires mettent en péril plusieurs Grand Prix historiques. S’ils veulent rester au calendrier, ces circuits vont devoir évoluer ou risquer de disparaître.