Présentation du Grand Prix d’Arabie Saoudite
Après un premier Grand Prix dominé de la tête et des épaules par la Red Bull de Max Verstappen, les vingt pilotes qui composent la grille F1 2024 ont rendez-vous dès ce week-end à Djeddah, en Arabie Saoudite, pour la deuxième manche de la saison.
Cette saison 2024 de Formule 1 débute sur les chapeaux de roues. Avec deux Grand Prix en deux week-end consécutifs, les pilotes et les équipes ont très peu de temps pour corriger les éventuels problèmes rencontrés lors de la première course. On ne pense évidemment pas à Red Bull chez qui, du moins sportivement, tout fonctionne à la perfection. Que ce soit en termes de vitesse, de rythme de course, de gestion des pneus ou d’arrêts aux stands, l’équipe autrichienne est déjà loin devant et la concurrence peut trembler pour la suite de la saison.
Trois éditions déjà mémorables
Depuis son arrivée au calendrier F1 en 2021, le circuit situé sur les bords de la mer Rouge a livré trois courses spectaculaires avec du suspense, des accidents et des derniers tours rocambolesques. Lors de la première venue de la F1 en Arabie Saoudite il y a deux ans et trois mois, le Grand Prix était positionné en avant-dernière position sur le calendrier d’une saison où la lutte pour le titre entre Max Verstappen et Lewis Hamilton était à son apogée.
Au terme de 50 tours d’une intensité folle, que ce soit sur la piste, dans les garages, ou dans les bureaux de la direction de course, c’est la Mercedes du septuple champion du monde qui s’imposa, la 103e et dernière victoire du Britannique à ce jour. Cette première course en Arabie Saoudite s’inscrit déjà dans l’histoire de la F1.
Les deux éditions suivantes, sans atteindre la tension de 2021 offrirent tout de même des courses intéressantes et des batailles pour les premières places. En 2022, alors que le Grand Prix était désormais positionné en deuxième position dans le calendrier, on se souvient de la bataille offerte par Max Verstappen et Charles Leclerc, lors de laquelle aucun des deux ne souhaitaient passer en tête au dernier virage pour ne pas subir le DRS de son adversaire dans la ligne droite suivante.
Pour éviter que ce genre de situation ne se reproduise, les organisateurs décidèrent, à partir de 2023, de déplacer cette fameuse ligne de détection du DRS au début de la ligne droite. Lors de cette édition, Sergio Pérez confirma son statut de spécialiste des circuits urbains. Après Bakou, Monaco et Singapour, il s’offrait une nouvelle victoire entre les rails. Mais ce que l’on retient surtout, c’est la folle remontée de son coéquipier, qualifié 15e et 2e sous le drapeau à damiers.
Djeddah, un circuit rapide, spectaculaire et… dangereux
Djeddah partage avec Bahreïn, Singapour, Las Vegas et le Qatar la tenue d’une Grand Prix disputé entièrement de nuit. Les essais libres 1 et 3, qui se déroulent en fin d’après-midi au soleil couchant, ne devraient ainsi pas apporter de grands enseignements aux équipes. En revanche, la séance d’essais disputée jeudi soir sera certainement très animée avec du monde en piste.
Les pilotes profiteront de ces trois heures pour dompter le circuit situé au nord de la capitale du royaume d’Arabie Saoudite. Composé de 27 virages, le Djeddah Corniche Circuit s’étend sur 6,174 kilomètres, ce qui en fait le 3e plus long du championnat derrière Spa et Las Vegas. A regarder le tracé de loin, on pourrait dire grossièrement qu’il s’agit de deux portions très rapides reliées d’un côté par une longue courbe et de l’autre, par une épingle, ce qui n’est pas sans rappeler l’ancien circuit de l’AVUS à Berlin. En réalité, les trois secteurs de ce circuit sont plus sélectifs que ça.
Le premier est d’abord marqué par un gros freinage au bout de la ligne droite de départ/arrivée pour la chicane des virages 1, 2 et 3. S’en suit un petit bout droit avant le freinage du virage 4, qui conditionne trois courbes rapides successives avec plusieurs changements de direction. Les pilotes avalent ces virages presque à fond avant la longue courbe à gauche du virage 13 les menant vers la deuxième partie du tour.
Celle-ci est un véritable morceau de bravoure jusqu’à l’épingle finale du virage 27. Hormis aux virages 16 et 22, les pilotes ne toucheront pas aux freins et serpenteront entre les rails à des vitesses folles pour un circuit urbain. Attention aux pièges donc d’autant que plusieurs virages se passent à l’aveugle. Le 16 a déjà vu plusieurs pilotes partir à la faute. Ceux qui emprunteront le vibreur à l’intérieur de manière trop agressive se verront punir par le mur se trouvant de l’autre côté de la piste.
La fin du tour, avant l’épingle, est une longue pleine charge qui tourne légèrement à gauche. Cette portion avait vu Max Verstappen et Lewis Hamilton s’accrocher lors de la fameuse édition 2021 de ce Grand Prix.
Red Bull s’avance en favori
Après la démonstration offerte à Bahreïn, difficile de ne pas placer Red Bull en favori de la quatrième édition du Grand Prix d’Arabie Saoudite. L’écurie autrichienne reste sur deux pole positions et deux victoires dont un doublé à Djeddah. La nature particulière du circuit et son caractère très différent de celui de Sakhir pourrait pourtant rapprocher les performances entre les équipes. Souvent rapides sur les bords de la mer Rouge, les Ferrari devraient être les principaux adversaires de Milton Keynes.
Si Mercedes a trouvé la solution à ses problèmes de surchauffe rencontrés à Bahreïn, on pourrait voir Lewis Hamilton et George Russell à la lutte pour le podium. Les McLaren et les Aston Martin devraient suivre pour les places d’honneur, Fernando Alonso reste d’ailleurs sur un podium dans la nuit saoudienne.
Derrière ces cinq équipes, on devrait retrouver les Racing Bulls à la lutte avec Sauber, Williams et pourquoi pas Haas, dont le rythme de course était satisfaisant à Bahreïn. Enfin, Alpine pourrait encore avoir du mal à suivre le rythme, mais la nature si particulière du tracé de Djeddah et sa capacité à offrir des courses spectaculaires devraient rebattre quelques cartes et des surprises ne sont pas à exclure.