Grand Prix du Qatar – Les Top et Flops
A l'issue de ce Grand Prix du Qatar, voici les acteurs du paddock qui ont impressionné ou déçu la rédaction.
Le Top 3
McLaren, une fin de saison en boulet de canon
Le constat est sans appel, ces dernières courses McLaren est la deuxième meilleure équipe en F1. Après des débuts cauchemardesques à Bahreïn et à Djeddah, le retour aux avant postes de l’écurie britannique en seulement quelques courses tient d’un réel miracle. Les hommes de Zak Brown ont réussi à nous faire oublier Aston Martin et se sont accaparés le Grammy de la surprise de cette saison.
Au Qatar, pour la deuxième fois consécutive, les deux pilotes papaye ont entouré Max Verstappen sur la boite. Cette fois-ci, c’était Oscar Piastri devant son coéquipier. Avec 7 podiums à son actif, McLaren en a le même nombre que l’équipe de Lawrence Stroll et semble bien partie pour la déloger de la quatrième position. Seulement 11 petites unités séparent les deux entités au classement constructeur.
L’équipe de Woking peut également se targuer d’avoir battu le record du monde de l’arrêt au stand le plus rapide de la Formule 1.
Alfa Romeo, on ne les attendait plus
Si McLaren est en lice pour un Grammy en 2023, c’est plutôt pour un Razzie qu’Alfa Romeo concourt. La formation d’Hinwill agonise dans le ventre mou du peloton depuis le début de saison. Si le futur de Sauber est assuré via le partenariat avec Audi, l’ambiance en 2023 est morose. Heureusement pour lui hommes d’Alessandro Aluni Bravi, la chaleur du Qatar a apporté une note positive à cette saison décevante.
A Losail, ce n’est pas un, mais bien deux pilotes Alfa Romeo qui ont inscrit des points. Cela n’était pas arrivé depuis le Grand Prix du Canada 2022. On le savait, à Singapour, Alfa Romeo avait apporté de nombreuses améliorations censées faire progresser la monoplace au trèfle dans la hiérarchie. Inefficaces à Singapour et à Japon, la question est maintenant de savoir si ce doublé de points a été permis par la règle concernant l’usage des pneus ou bien le circuit qui correspondait aux monoplaces de Bottas et Zhou. Dans tous les cas, avec 6 points accumulés en une seule course, l’écurie repasse devant Haas au classement des constructeurs.
Russell ou l’art de rebondir
Avec Russell et les premiers virages, nous sommes définitivement très loin d’un roman à l’eau de rose. Alors que Lewis Hamilton avait la stratégie pour concurrencer Max Verstappen lors de son premier relais, le Britannique a manqué de précaution et a envoyé son coéquipier en tête à queue.
Durant la voiture de sécurité, George Russell était très frustré par cette collision et son esprit n’était clairement pas concentré sur la course. Mais comme chaque pilote de haut niveau, dès que les panneaux autour du circuit sont passées au vert, le pilote Mercedes a mis le pied au plancher et a enchainé les dépassements. A l’envers au premier virage, il a finalement renversé la concurrence pour s’octroyer une magnifique 4ème position.
Le Flop 3
Où est Sergio Perez ?
Les weekends s’enchainent et se ressemblent pour Sergio Perez. Ses victoires du début de saison sont désormais bien loin. Ne passant pas en Q3 pour la 8ème fois cette saison, son crash lors de la course sprint a obligé son équipe à le faire partir de la voie des stands afin de pouvoir reconstruire sa monoplace.
Dans une course rythmée par un minimum de 3 arrêts, celui qui sait chuchoter à ses pneus a été forcé de conduire à l’attaque. Comme un éléphant sur un monocycle, Perez, en délicatesse avec sa monoplace, a toujours semblé frileux à l’idée de trop brusquer sa monoplace.
Accumulant pourtant les sorties de piste, il termine à une anonyme 10ème place tandis que son voisin de garage n’a pas levé le pied malgré l’acquisition de son troisième titre. Il est désormais certain que le Mexicain ne va plus nous éblouir cette saison.
I don’t care about my job ?
Nonchalant derrière un micro et peu impliqué au volant, la situation de Lance Stroll semble être désespérée. Il a de nouveau souffert de la comparaison avec son voisin de garage, a été éliminé pour la quatrième fois consécutive en Q1 et de nouveau hors des points après avoir accumulé les pénalités pour être sorti trop large.
A la fin de la saison, le Canadien sera considéré comme un des artisans principaux de la chute d’Aston Martin dans la hiérarchie et de son incapacité à avoir retenu McLaren. Son iconique « I love my job » après sa pole position en Turquie en 2020 semble être bien loin derrière.
Des conditions de course inhumaines
Esteban Ocon a vomi, Logan Sargeant a du abandonner par KO, Piastri a confondu la cool room avec son lit, George Russell sortait les mains de son cockpit pour s’aérer, Lance Stroll s’est évanoui à plusieurs reprises, le fessier de Fernando Alonso brulait sur son siège et enfin Alexander Albon n’arrivait pas à sortir de sa monoplace. Voici autant de témoignages de la difficulté qu’a été ce Grand Prix du Qatar pour les pilotes. La chaleur et l’aridité du désert ont totalement déshydraté les pilotes et ont transformé la course en un barbecue de 20 pilotes.
Si on aime voir les pilotes rejoindre le carré d’interview en sueur, preuve qu’ils ont tout donné sur la piste, parvenir à de tels extrêmes d’efforts physiques n’est pas normal et est particulièrement dangereux. Sans compter que la destination, aussi exotique soit-elle, n’a de raison d’être au calendrier que ce qu’on connaît…