Ferrari, entre objectifs et inquiétudes

L'année 2022 s'annonçait comme glorieuse pour Ferrari. Cependant, l'écurie de Maranello s'est heurtée à ses propres démons et peurs. 2023 sonne désormais comme une année de transition, marquée par l'arrivée de Frédéric Vasseur aux commandes de l'écurie. Si la voiture n'est pas au niveau attendu, Ferrari opère une restructuration interne pour atteindre son objectif : gagner le championnat du monde. Seulement, le retard n'est-il pas déjà trop important ?

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Ferrari, entre objectifs et inquiétudes

La période Mattia Binotto n’aura duré que quatre ans, de 2019 à fin 2022. Pourtant, il ne faut pas oublier les efforts fournis par ce dernier pour redresser l’écurie italienne. La F1-75 de 2022 en est la preuve. Seulement, il ne suffisait pas à Ferrari d’avoir la voiture pour gagner, il fallait aussi savoir la développer et la comprendre. Il fallait également une équipe prête à se battre et ça aussi, Ferrari ne l’était pas. Ce qui devait être la renaissance de Ferrari n’a finalement été qu’une mise en lumière de ses failles, qui existent depuis trop longtemps. Il n’en aura pas fallu plus pour que Mattia Binotto soit remercié par Ferrari. Après les espérances, Maranello doit encore une fois se remettre au travail.

En 2023, un vent frais souffle sur l’Italie. L’arrivée de Frédéric Vasseur, cet hiver, a impulsé une nouvelle dynamique à l’écurie, plus légère peut-être. Cependant, si personne n’attendait Ferrari au niveau de Red Bull, on n’imaginait pas les voir loin derrière Mercedes et challengés par Aston Martin et McLaren. Pas une première année facile pour Vasseur mais, les regards sont tournés vers l’avenir. Bien que Ferrari progresse cette année et revienne au championnat sur Aston Martin, en manque de rythme, les développements sont axés sur 2024, 2025 et peut-être même déjà sur 2026, année de la nouvelle réglementation.

À Maranello, un chantier s’est ouvert, Frédéric Vasseur en est le chef. L’objectif est simple, mettre au point une voiture compétitive pour être en mesure de jouer le championnat du monde. La tâche n’est pas aisée, encore plus quand on est Ferrari mais, Vasseur œuvre dans l’ombre et recrute du personnel. De nombreux remaniements et surtout pour l’instant, un ingénieur de renommée : Loïc Serra. Directeur de la performance de chez Mercedes depuis 2019, le Français va rejoindre la Scuderia Ferrari pour travailler sur la voiture de 2025. Ferrari cherche également à recruter Pierre Waché, directeur technique de Red Bull afin de compléter ses effectifs. Bien que cela ne soit que des rumeurs et qu’un départ de l’ingénieur français de Red Bull paraît pour le moment peu probable, les ambitions sont fixées. L’effet Vasseur.

Le rôle des pilotes

Les pilotes ont également un rôle important dans la reconstruction de Ferrari. Charles Leclerc et Carlos Sainz ont un objectif : ramener Ferrari aux avant-postes et gagner avec la tunique rouge.

« Je veux gagner et je veux que ce soit en rouge », avait déclaré Leclerc à The Athletic en mai dernier. Carlos Sainz faisait part de la même volonté en déclarant : « Mon objectif est d’aider l’équipe à développer la voiture et à aller plus vite. Cela me permettra de me battre pour les podiums et les victoires. Et c’est pour cela que je suis ici chez Ferrari. »

Si Ferrari semble avoir entre les mains le duo de pilotes idéal pour construire de solides bases à sa future réussite, il faudrait tout de même que la performance revienne au plus vite. Leclerc et Sainz ont un contrat qui expire en 2024, soit à la fin de la saison prochaine. Si des rumeurs sur un renouvellement du contrat de Charles Leclerc circulent, les négociations avec Carlos Sainz ne semblent pas vraiment avoir débuté. L’Espagnol de 28 ans a déjà fait savoir à la presse que s’il n’était pas fixé sur son avenir dans les prochains moins, il s’autoriserait à aller voir ailleurs.

Pour l’instant, Frédéric Vasseur a affirmé qu’il est plus important de s’occuper de Ferrari que du contrat de ses pilotes. Si Charles Leclerc souhaite rester, le futur de Carlos Sainz chez Ferrari semble moins clair. En pleine reconstruction, la stabilité au sein de l’écurie est un facteur clé. Le cheval cabré possède deux pilotes capables de faire briller la Scuderia, attention à ne pas trop tarder.

Ferrari a-t-elle perdu le sens de la victoire ?

L’effet Vasseur semble déjà porter ses fruits et le nouveau Team Principal français prépare bien l’avenir. Toutefois, il y a une question récurrente sur Ferrari : l’écurie sait-elle encore comment gagner ? Cela fait désormais depuis 2007 qu’un pilote Ferrari n’a pas décroché le titre et depuis 2008 que l’écurie n’a pas remporté un championnat constructeurs. L’attente est longue mais en ayant vu passer de tels champions comme Fernando Alonso, Sebastian Vettel et désormais Charles Leclerc, on a l’impression que Ferrari ne sait plus comment faire. En 2022, l’écurie de Maranello a multiplié les erreurs de stratégie qui ont condamné de nombreuses victoires. À Monaco par exemple, Charles Leclerc et Carlos Sainz partaient premier et deuxième. Si l’Espagnol a tenu sa deuxième place, Leclerc a subi les mauvais choix stratégiques de son équipe et a terminé quatrième alors qu’il avait le meilleur rythme parmi les pilotes de tête.

Pour l’instant, Ferrari ne joue ni championnat ni victoire. Cependant, l’écurie doit absolument se concentrer sur l’aspect stratégique pour ne pas reproduire les erreurs du passé. Il n’y a rien de plus frustrant pour un pilote de dégringoler au classement à cause d’erreurs de son équipe.

Plus le droit à l’erreur

Finalement, Ferrari n’a plus le droit à l’erreur. Après les échecs avec Alonso, Vettel et désormais Leclerc et Sainz, la Scuderia pourrait bien tout perdre si elle manque une nouvelle fois son retour aux avant-postes. Et par tout perdre, il faut bien comprendre, perdre ses pilotes. Carlos Sainz pourrait quitter Ferrari pour Audi dans les prochaines années si Maranello n’a pas conçu une voiture performante. Et l’on sait que le père de Carlos Sainz est lié avec Audi en rallye-raid, de quoi rendre les négociations plus simples. De l’autre côté du garage, Charles Leclerc pourrait également se lasser. Pour l’enfant de Ferrari, les ambitions pourraient prendre le pas sur le cœur. Charles Leclerc veut être champion du monde et si Ferrari ne peut pas lui donner cette opportunité alors, ça ne serait pas étonnant qu’il aille voir ailleurs.

Puis, si Ferrari ne répond pas aux attentes, c’est la crédibilité de l’équipe qui pourrait être atteinte. Il ne suffit pas d’avoir le meilleur palmarès de l’histoire de la Formule 1 et d’avoir eu les meilleurs pilotes, si la performance n’est pas au rendez-vous, vous n’attirerez personne. À commencer par les pilotes mais aussi par les ingénieurs. Après l’échec de 2022, Ferrari n’a plus le droit à l’erreur, pour ses pilotes ainsi que pour crédibilité.

Frédéric Vasseur a donné à Ferrari un nouveau souffle depuis son arrivée. Reste à présent à confirmer dans le court terme. Une chose est sûre, la voiture devra être performante le plus rapidement possible.

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