Contrats pluriannuels en F1 : assurer son avenir, mais à quel prix ?

Signer un contrat pluriannuel en Formule 1 est à double tranchant. D’un côté, vous vous assurez une place dans la catégorie reine pour de nombreuses années supplémentaires. De l’autre côté, vous prenez le risque de rester dans une écurie peu compétitive et donc d’obtenir que de maigres résultats. Plusieurs pilotes actuels ont signé des contrats pluriannuels, mais tous ne sont pas dans la meilleure situation possible.

Assurer son avenir en F1 sonne comme un privilège

Dans la catégorie reine des sports automobiles, vous n’avez pas le droit à l’erreur, ou peu. La pression est maximale et chaque erreur peut être fatale. Dans ce cas-là, assurer son avenir en signant un contrat sur plusieurs années est une solution. Alex Albon en est le meilleur exemple. Évincé de Red Bull fin 2020 pour des résultats décevants, il est revenu en 2022 avec un autre visage, et dans une autre écurie. Chez Williams, il a pu évacuer cette pression générée par Red Bull afin de repartir du bon pied. Résultat, il a signé en début de saison un contrat pluriannuel dont il est ravi. « J’ai signé un contrat qui suscite peut-être l’un des meilleurs sentiments, à long terme. C’est un privilège en Formule 1 », a déclaré le pilote Williams. Pour Albon, ce contrat est une aubaine.

Pour Max Verstappen, on est au-delà du privilège. Son contrat prend fin en 2028 et le Néerlandais semble bien tranquille. Il n’a pas non plus de souci à se faire concernant les performances de son équipe : on voit mal comment Red Bull pourrait perdre en performance dans les prochaines années. Pour l’écurie autrichienne, c’est aussi s’assurer les services d’un pilote talentueux, probablement même le plus fort depuis l’année dernière. Quoi qu’il en soit, ces contrats à long terme peuvent être bénéfiques.

Pouvoir construire un projet avec l’équipe

Ils permettent aussi à un pilote de construire son avenir avec une équipe. Ce fut le cas de Charles Leclerc après sa première année chez Ferrari en 2019, où l’écurie lui a proposé un contrat jusqu’au terme de la saison 2024, soit cinq saisons. Satisfait de la durée de ce contrat, il explique que cela lui permet de créer un avenir en commun avec l’équipe et de pouvoir se concentrer sur le développement de la voiture sans pression. « Il est bon d’avoir une vision à long terme du développement, mais il ne faut pas se précipiter. Bien sûr, il faut apporter de nouvelles pièces le plus rapidement possible. Mais, cette vision permet d’acquérir de l’expérience avec l’équipe. Je pense donc que c’est bénéfique », avait déclaré le Monégasque l’été dernier.

Pour Charles Leclerc, le contrat pluriannuel est une chance. Toutefois, à un peu plus d’un an de la fin de ce dernier, Ferrari n’a pas encore trouvé les moyens de se battre pour le championnat sur une saison complète.

Le risque de la frustration

Signer pour plusieurs années avec une écurie peut également devenir frustrant. Parlez-en à Charles Leclerc ou à Lando Norris. Le Britannique est sous contrat avec McLaren jusqu’à fin 2025 et, malgré de belles promesses avec les performances de 2021, l’écurie de Woking peine à revenir sur le devant de la scène. Pour Norris, dont on connaît l’envergure du talent, cela peut devenir frustrant et le pousser à aller voir ailleurs. Dans le même registre, Esteban Ocon pourrait aussi se frustrer avec Alpine. L’écurie française, depuis son retour, souhaite gagner des courses. Pour autant, elle n’y parvient pas. Pire, cette année, elle n’a pas réussi à faire le saut comme l’a fait Aston Martin. Pour le pilote français qui a soif de victoires, cela pourrait poser problème.

Les contrats pluriannuels sont toujours la priorité des écuries lorsqu’ils souhaitent garder leur pilote. Toutefois, si l’écurie ne parvient pas à devenir compétitive, cela peut devenir un problème. Pour le pilote, accepter un tel contrat peut rapidement devenir un risque et pourtant, ça reste un privilège.