Renault : Ghosn se donne « trois ans pour être compétitifs »… sans Palmer et Maldonado ?
Carlos Ghosn est revenu aujourd’hui sur les tenants et aboutissants du rachat de Lotus par Renault, officialisé dans la soirée d’hier. Le PDG du groupe Renault-Nissan sait bien que les succès ne seront pas immédiats, et n’exclut pas de changer de pilotes d’ici janvier.
La nouvelle tant attendue a été officialisée hier : Renault rachète Lotus F1 Team et fera son grand retour en tant que constructeur à part entière dès 2016. Carlos Ghosn, le PDG du groupe Renault-Nissan, a pris cette décision en connaissance de cause. Il la justifie aujourd’hui dans les colonnes du Figaro : « La position de motoriste ne permet pas un retour sur investissement suffisant. Nous avons donc mené une réflexion économique, mais il y a eu également une réflexion liée à l’histoire de Renault. Renault a associé son nom à la Formule 1 depuis 40 ans. Nous sommes le deuxième constructeur, qui a gagné le plus de courses et de titres en Formule 1, derrière Ferrari et devant Mercedes. Il y a un attachement à cette compétition en interne et j’ai pu aussi mesurer combien il y avait un attachement à Renault de la part des membres du monde de la Formule 1, aussi bien de la FIA, de la FOM, voire même d’un certain nombre de concurrents. »
Le retour de Renault a également été permis par la négociation d’accords avantageux avec la FOM et Bernie Ecclestone. En tant qu’écurie historique de la discipline, la marque au losange devrait toucher des bonus sur ses droits commerciaux. Sans révéler les sommes en jeu, Carlos Ghosn a révélé qu’un « un certain nombre d’accords obtenus permettent le retour de Renault dans de bonnes conditions. La répartition des gains provenant des droits TV est aujourd’hui plus favorable à ce qu’elle était en 2009. » C’était ce point qui avait fait longtemps bloquer le retour de Renault. Les négociations menées à Abu Dhabi par Jérôme Stoll, le Directeur Commercial Groupe, et Président de Renault Sport, auront été décisives en ce sens.
La Formule 1 est également un excellent moyen pour Carlos Ghosn de développer la stratégie commerciale du groupe dans les pays émergents : « Nous avons besoin de renforcer la marque Renault dans ces marchés. L’écurie de Formule 1 Renault sera un excellent moyen de le faire. C’est une compétition très importante dans ces pays émergents. En Europe, elle est également très populaire, mais la marque Renault est déjà très connue. Dans le monde, il y a 450 millions de téléspectateurs annuels, malgré la limitation de la diffusion à des chaînes payantes. C’est très important. Et Renault sera la seule marque généraliste présente en Formule 1 avec sa propre écurie. »
Mais pour donner une bonne image de la marque au losange, il faudra forcément obtenir des résultats solides. Renault a racheté tardivement dans la saison Lotus, et 2016 s’annonce donc plus comme une saison de transition. Carlos Ghosn ne met donc pas la pression sur ses nouveaux hommes à Enstone et leur donne « trois ans pour être compétitif. »
Quant au duo de pilotes pour 2016, Lotus, en manque cruel de liquidités, avait déjà fait signer le duo Maldonado-Palmer. Renault cherchera-t-il à modifier une paire que l’on dit trop peu expérimentée, au risque d’un imbroglio juridique ? Carlos Ghosn renvoie le dossier au début de l’année prochaine : « Il faut attendre quelques semaines. Je vous donne rendez-vous en janvier 2016. On vous expliquera l’organisation, les objectifs, les pilotes, la stratégie, les partenaires ».
Tout est donc encore possible…
