Pirelli veut tirer les leçons après l’affaire des essais Mercedes
Maintenant que justice a été rendue, le manufacturier italien estime qu’il est nécessaire de revenir aux origines de la polémique et milite pour que Pirelli puisse faire davantage d’essais significatifs afin d’offrir les meilleurs pneus possibles.
Réprimandé par le Tribunal International de la FIA, Pirelli se félicite que justice ait été rendue dans l’affaire des essais de Barcelone : « La première chose à dire c’est que Monsieur Glasgow a mené l’audience de façon très juste et indépendante. C’était très, très important à savoir pour tout le monde car c’était la première fois que cette nouvelle instance était utilisée, » analyse Paul Hembery, directeur de la compétition chez Pirelli, auprès de Sky Sports News. « En termes de résultats, c’était bon d’entendre qu’il était reconnu que nous-mêmes, comme Mercedes, avons agi en toute bonne foi basée sur des informations que nous avions reçu de la part de la FIA. Les coûts [de la procédure] ont évidemment été partagés entre les trois parties et espérons que ça signifie que nous pouvons commencer à nous concentrer à nouveau sur le l’aspect sportif. »
Paul Hembery estime cependant qu’il faut tirer les enseignements de cette affaire et milite plus que jamais pour que Pirelli dispose des moyens nécessaires au développement de ses pneumatiques : « Bien évidemment, ça ne change rien à la nécessité de pouvoir faire des essais dans des conditions significatives avec des voitures significatives. Nous continuons d’utiliser des voitures obsolètes, voire des pièces de musée, pour essayer de faire notre travail, alors il y a encore beaucoup de choses à faire pour nous permettre de faire ce que nous appelons des essais significatifs. »
Le Britannique revient ainsi aux origines de la polémique qui a enflammé le paddock après les essais menés conjointement avec Mercedes : « Nous devons tous prendre note de ce qui s’est passé et des raisons derrière ça pour essayer de faire le meilleur travail possible. Ça signifie nous tous : les équipes, nous-mêmes en tant que fournisseur officiel de la discipline, ainsi que la FIA. Il faut donc retenir quelques leçons mais, comme je l’ai dit, le véritable problème pour nous c’est que nous voulons trouver un moyen d’effectuer des essais significatifs. »
Le Britannique se réjouit donc du retour annoncé des essais privés en cours de saison à partir de l’année prochaine : « Nous avons rencontré des problèmes de délamination – 13 cette saison sur 9.500 pneus utilisés, ce qui est beaucoup trop et ce qui n’est pas bon pour nous. Nous avons donc travaillé sur ça et nous pensons qu’à Silverstone nous aurons désormais une solution qui permette de garder les produits actuels. Mais nous avons besoin de faire des essais dignes de ce nom et peut-être que nous commençons à voir la lumière au bout du tunnel parce qu’il y a des discussions pour organiser des essais la saison prochaine en restant après quatre courses. Peut-être que nous trouverons un moyen de nous en servir, peut-être que si nous avons un peu de temps pour faire rouler une deuxième voiture, ça pourrait être un moyen pour mener des essais significatifs. »
Et d’ajouter : « Il faut les voitures adéquates et les meilleurs pilotes. Il faut pouvoir pousser les gommes jusqu’à leur extrême limite parce que ça nous permet de comprendre où nous en sommes. En roulant comme nous le faisons avec la Renault de 2010, vous débutez la saison avec des voitures dont vous ne connaissez même pas les développements, quels gains elles ont enregistré en termes de performances. C’est vraiment très difficile pour nous, alors si nous pouvons nous rapprocher autant que nous le pouvons des voitures actuelles, ça va grandement nous faciliter la vie et nous assurer de faire du meilleur travail. »