Boullier : Ce n’est pas l’équipe de Kimi

L’année dernière, Romain Grosjean avait enchaîné plusieurs accidents – notamment celui de Spa ou à Suzuka, provoquant la colère de Mark Webber – et malgré le fait que le Français soit monté sur le podium trois fois, certains doutes persistaient quant à la possibilité qu’il conserve une place chez Lotus aux côtés de Kimi Raikkonen pour la saison à venir.

L’annonce que R. Grosjean voulait entendre est finalement tombée, il restera chez Lotus pour une année supplémentaire mais Eric Boullier admet qu’il n’y avait pas pensé sérieusement à le remplacer. « Pour être honnête, j’ai eu des discussions avec de possibles remplaçants parce qu’ils me courraient après, mais je n’ai jamais poussé ces pourparlers trop loin », a t-il révélé sur le site officiel de F1 : « Je persiste à croire que le paire formée par Kimi et Romain est bonne »

« Nous devons être patients, mais pas pendant trois ou dix ans. Je pense qu’il a une des meilleures vitesses sur un tour, maintenant il doit apprendre à faire le reste. Ensuite, je pense qu’il sera l’un des meilleurs pilotes. Vous pouvez faire tout votre possible – de la construction de son environnement, le protéger, le soutenir – tout ce que nous pouvons faire pour qu’il se sente bien. Mais, en fin de compte, c’est à lui, et à lui seul, de se construire et de grandir. »

Le directeur de Lotus ajoute qu’il pense que l’équipe peut être dans le top 3 cette année, s’ils arrivent à transformer l’enthousiasme du Franco-suisse en résultats, avec alors beaucoup de points à la clé. La majorité des points qui ont permis à Lotus d’obtenir la 4ème place l’année dernière au championnat constructeur ont été obtenus par K. Raikkonen, mais c’est pourtant R. Grosjean qui a été choisi pour donner à la E21 ses deux premières jours de course durant les essais à la pré-saison.

Sur les rumeurs comme quoi le second pilote Lotus n’aurait pas donné de bons retours, Boullier a commenté : « C’était le choix des ingénieurs et je ne veux pas interférer dans leur décision. Il n’y avait pas de véritable stratégie derrière cela. Les deux pilotes ont obtenu le partage égal du nombre de jours au cours des trois séances d’essais. »

Interrogé pour savoir si la décision de faire rouler Grosjean au cours des deux jours d’ouverture se pliait aux exigences de Raikkonen, afin que celui-ci reçoive une voiture qui avait déjà été travaillée, Boullier a insisté sur le fait qu’il n’y avait pas de traitement préférentiel dans l’équipe. « La voiture est prête, mais cela ne donne aucune préférence à Kimi, cela paraissait juste plus logique »

A propos du caractère unique de Iceman, Boullier a précisé qu’il fallait tracer clairement une ligne : « Pour être honnête, il n’est pas difficile à gérer, mais il faut faire comprendre aux ingénieurs sa façon de penser et d’agir. Il nous livre de belles performances et obtient donc le respect facilement »

« J’ai probablement préféré mettre l’équipe au style de Kimi, mais en même temps, je ne veux pas avoir un caractère gâté qui pourrait diriger l’équipe dans la mauvaise direction. Nous ne sommes pas là pour entretenir ses humeurs. Nous essayons de faire en sorte qu’il puisse être lui-même. C’est une grande différence. »