Nos solutions pour améliorer les courses sprint en F1
Un nouveau format de weekend de Grand Prix mis en place, après le COVID, pour rentabiliser au maximum la Formule 1 sous prétexte de manque de spectacle, ne donne pas satisfaction ni aux fans, ni à la F1.
La saison 2023 compte 6 weekend de course de F1 au format sprint. Si le format est légèrement différent des années précédentes, avec une séance de qualification dédiée à la course sprint le samedi, l’objectif reste le même : optimiser le spectacle sur les trois jours du weekend de Formule 1 et ainsi vendre plus de billets.
Plus de spectacle = Plus de rentabilité
Historiquement, les Grand Prix de Formule 1 se tiennent toujours sur trois journées. Les essais du vendredi jusqu’au samedi après-midi, puis la qualification le samedi avant d’avoir une course le dimanche.
Le format des qualifications a beaucoup été modifié. Des tours pilotes par pilotes, des tours par groupe réduit ou encore des phrases éliminant quelques pilotes au fur et à mesure. Le format des qualifications n’a jamais eu pour but de délivrer du spectacle puis qu’il détermine « seulement » la position des pilotes lors du départ du Grand Prix.
Logiquement donc, les tribunes sont remplies les dimanches de courses et pouvaient être moins bien remplies les autres jours des weekends. A l’heure où la F1 réalise plus de 2,5 milliards de dollars de revenus (2022, soit 2,4 milliards d’euros) et où les investisseurs demandent de la rentabilité, l’objectif est donc de trouver des moyens de faire vendre des billets lors des trois journées.
Les weekends de Grand Prix Sprint donnent satisfaction aux comptables de la Formule 1 puisque les weekend sont remplis les trois journées. Néanmoins la promesse n’est pas tenue. Les spectateurs sont déçus de payer plus pour ne pas voir bien plus de spectacle.
Des alternatives à trouver
Lors des weekends européens, les séries des jeunes pilotes, la Formule 2, la Formule 3 et parfois la F1 Academy viennent dynamiser les weekend et apporter encore plus de spectacle les vendredis et samedis notamment.
Hors d’europe, c’est néanmoins bien vide. Parfois quelques séries viennent s’ajouter à la Formule 1, mais la plupart du temps, il n’y a rien d’autre pour faire patienter les spectateurs. Ils ne peuvent donc compter que sur la F1 pour justifier du prix du billet et c’est là que le spectacle doit avoir lieu.
Pourtant, sur les dernières courses sprint, l’intérêt n’a pas été majeur. Ni en course, ni pour booster les ventes.
« Et bien celà n’a pas aidé » a affirmé le directeur marketing du circuit d’Austin à Autosport.
« Pourquoi le dimanche reste-t-il si fort si c’est le facteur Max qui influence la fréquentation ? Je dirais : ‘Eh bien, j’ai réussi ce test [en termes de ventes élevées le dimanche] et maintenant je dis que la deuxième partie, c’est que le samedi cette année était un peu moins bon que le samedi de l’année dernière, et pourtant nous avons une course sprint cette année. Donc, c’est la seule chose qui a changé. » expliquait Bobby Epstein.
Si la domination de Max Verstappen cette saison fait peu de doute, le course sprint n’apporte rien de plus qu’un Grand Prix, tout aussi pauvre en bataille. L’artificialisation des dépassements avec les systèmes de DRS ou les jeux des stratégies et des pneus trop différents en termes de longévité et performances viennent gâcher la fête.
Gagner des points le samedi est-il vraiment nécessaire ?
La F1 a mis en place un enjeu pour que la course du samedi soit aussi importante pour les équipes et les pilotes que le dimanche. Ainsi, des médailles sont décernées et des points distribués pour les 8 premiers (Les trois premiers lors de la mise en place du système).
Les points ne sont cependant pas la raison qui poussent les pilotes à prendre des risques. En effet, perdre leur monoplace lors d’un accrochage ou d’un accident le samedi et risquer de changer sa boîte de vitesse ou son moteur est bien plus présent dans les esprits.
Avoir des points n’est donc pas nécessaire et c’est une des pistes aussi étudiée.
La F1 réfléchit donc à des scénarios complètement différents. Motors Inside en propose quelques uns parmi ceux cités sur les réseaux sociaux ou nos collègues de bureau.
Forcer les pneus durs / mediums en courses sprint
Lors des courses sprint, la plupart des pilotes ont des pneus identiques puisqu’ils n’ont pas besoin de changer les pneus. Ils ont parfois cependant tendance à privilégier les pneus les plus tendres, alors qu’ils atteignent plus facilement une limite de performance en fin de course sprint. Pour éviter donc une trop grande dégradation, les pilotes gèrent leur dégradation en attaquant pas totalement. Résultat, les pilotes sont sur la réserve et aucun dépassement n’a lieu.
En utilisant les pneus les plus durs, ou les pneus mediums et en forçant ce choix pour toutes les monoplaces, tous les pilotes n’auraient que leur performance pour faire la différence, sans risque une dégradation excessive des pneus sur la distance de la course.
Grille inversée en course sprint
Beaucoup de catégories de sports autos qui ont plusieurs courses dans le même weekend utilise ce scénario. Il s’agit de prendre le résultat des qualifications et d’inverser la grille lors de la première course. Le dernier partira premier et le premier partira dernier. Au final sur toute une saison, seulement les meilleurs pourront se démarquer.
En F2, la grille inversée existe bien pour la course sprint. Cependant, seulement les 10 premiers voient leur position inversée. Ainsi le 10ème part en pole, le 9ème en 2ème place etc. Cela permet donc aux plus rapides de prouver qu’ils sont plus rapides en gagnant des positions durant la course sprint et en faisant un peu plus de batailles.
Pourtant, dans notre cas, la situation semblerait bien identique. Les meilleures voitures et les meilleurs pilotes parviendraient facilement à remonter de la 10ème place, à la victoire. C’est en effet arrivé plusieurs fois cette saison et c’était encore le cas. Max Verstappen, 6ème sur la grille de départ, a bien remporté le Grand Prix à Austin.
Ce scénario a déjà été évoqué en F1 et ne fait pas l’unanimité, notamment pour le faire de provoquer du spectacle artificiellement.
Conduire des autos différentes
Le but est d’amener du spectacle. Certains suggèrent donc de garder les mêmes pilotes, mais de les faire rouler dans d’autres monoplaces. On nous suggère souvent des monoplaces historiques. Cela permettrait d’apporter du spectacle comme c’est le cas notamment lors du Festival historique de Goodwood en Angleterre qui connait un fort succès.
Avoir un championnat parallèle pour les courses sprint
Lors du Grand Prix du Qatar, Max Verstappen a remporté le titre sur la course sprint. Pour éviter ce scénario, seuls les points marqués en Grand Prix compteraient pour le championnat du monde de F1. Les courses sprint seraient comptabilisées à part, avec un sponsor dédié qui pourrait permettre d’offre un premier prix à la fin de la saison à 1 million de dollar par exemple. Ce scénario est évoqué par les instances dirigeantes notamment.
Supprimer le DRS lors des courses sprint
Le DRS, cet aileron dynamique qui vient réduire l’appui et donc augmenter la vitesse en ligne droite ne peut s’activer que si l’on est à moins d’une seconde du pilote que l’on veut doubler. Des trains DRS se forment alors avec, aucun des pilotes incapables de dépasser, tous protégés en ligne droite par le pilote de devant. Pour éviter cela, l’interdiction du DRS en course sprint serait un bon moyen de voir si la nouvelle règlementation et la réduction de la trainée a porté ses fruits en F1. Des dépassements purs, aux jeux des trajectoires et des freinages. Aucun artifice.
Lester les pilotes trop rapides
Les qualifications déterminent des positions mais ne permettent pas vraiment de prendre en compte les écarts. Ainsi, signer la pole avec 0,002 secondes n’est pas la même chose que signer la pole avec 0,4 secondes sur son poursuivant. Une solution en course sprint serait donc de réduire l’écart en lestant les pilotes trop rapides. En équilibrant les performances ainsi, la course sprint permettrait de voir comment se débrouillent des pilotes avec des handicap et donc de prouver leur capacité à tout de même garder leur position.
Les circuits de karting utilisent notamment ces procédés lors des courses amateurs et finalement c’est bien là où vous prenez le plus de plaisir non ?