Charles Pic : « Prouver que j’ai le talent pour être en F1 »

Alors que Romain Grosjean, Jean-Eric Vergne et même Jules Bianchi, pourtant simplement troisième pilote chez Force India, ont déjà pu se mettre à l’œuvre en piste, lors des essais privés de Jerez, Charles Pic ronge actuellement son frein en attendant impatiemment les essais de Barcelone. Invité du Moscato Show, sur RMC, le jeune français est revenu sur les conditions de son arrivée en Formule Un et ses ambitions pour cette première saison dans la catégorie reine des sports automobiles : « J’ai beaucoup de chance de pouvoir faire ma passion et d’être là où j’en suis, mais après, on est tellement dedans et on a tellement de choses à faire que c’est dur de prendre un peu de recul pour réaliser. »

Premier pilote français officiellement annoncé pour 2012, chez Marussia, Charles Pic semblait pourtant figurer comme le dernier prétendant tricolore possible derrière un trio de pilotes déjà engagés comme doublures chez Red Bull, Ferrari et Lotus. Cependant, fort du soutien de Lagardère et bien aidé par un Olivier Panis très actif, le natif de Montélimar a réalisé la pole position dans la course au baquet et rappelle qu’entrer en Formule Un nécessite de remplir différents critères : « Pour arriver en Formule Un, il faut plusieurs choses aujourd’hui et c’est ça qui est très dur. La première chose c’est les performances que l’on fait dans sa catégorie, mais après, ça suffit pas, il faut aussi avoir le soutien d’une écurie de Formule Un, d’un constructeur ou d’un grand groupe français. […] On a trouvé le soutien de Lagardère qui nous a beaucoup aidés bien sûr. »

Dès lors, le pilote Marussia, qui aurait apporté plusieurs millions d’euros avec lui, se voit affubler de l’étiquette, souvent péjorative, de pilote payant : « Chacun a un soutien : Grosjean a le soutien de son écurie, Lotus et Jean-Eric celui de Red Bull. En F1, on ne peut pas y arriver sans soutiens. Bien sûr, j’ai envie de prouver à tout le monde que j’ai le talent pour être en Formule Un et je vais travailler dur pour le montrer » clame le pilote tricolore.

Absente lors des essais de Jerez – « parce qu’il y avait des petits retards sur certaines pièces » confie-t-il – l’écurie Marussia ne disposera toujours pas du KERS, comme lors des deux dernières saisons, alors que Caterham, une de ses rivales, en sera dotée : « Ne pas utiliser le KERS, c’est un désavantage, c’est chiffré entre 6 et 8 dixièmes par tour, selon les circuits. Par contre, ce n’est pas la priorité d’une petite écurie comme la nôtre » explique le français. « Nous avons beaucoup de choses à améliorer qui sont beaucoup plus importantes que le KERS, à commencer par l’aéro, et il faut d’abord que l’on améliore ces choses-là et après le KERS viendra naturellement. »

En attendant, à l’image de Jérôme d’Ambrosio, à qui il succède, le protégé d’Olivier Panis devra s’illustrer face à son coéquipier pour envisager un avenir à plus long terme en Formule Un et l’objectif est donc de battre Timo Glock : « C’est sûr, ça serait super. Timo a une grosse expérience en F1, il a fait des podiums, il est réputé comme très vite, alors que moi, je vais arriver cette année, je vais avoir tout à apprendre, donc mon objectif c’est d’apprendre vite et d’être capable de le battre le plus tôt possible dans la saison. »

Mais le chemin est encore long, ne serait-ce que d’ici à la première course, pour le filleul de l’ancien pilote de Formule Un, Eric Bernard, qui défendra à son tour, et pour la première fois, les couleurs de la France en Grand Prix, un évènement que le jeune français sait déjà qu’il sera rempli d’émotions : « Même si, pour l’instant, j’essaie de rester concentré sur les essais pour préparer Melbourne, avec les deux fois quatre jours qui arrivent à Barcelone, mais c’est sûr que ce sera ma première course en F1, donc il y aura un peu de pression et beaucoup d’émotions. »

En attendant, Charles Pic fêtera demain ses 22 ans, en Angleterre, dans le simulateur, afin de préparer au mieux les essais de Barcelone, qui débuteront mardi prochain.