Mercedes envisage de réduire son nombre d’écuries clientes en Formule 1 après 2030

Dans le podcast Beyond the Grid animé par Tom Clarkson, Toto Wolff, patron de l’équipe Mercedes, ainsi que Hywel Thomas, directeur général des groupes motopropulseurs haute performance, se sont entretenus sur les nouvelles réglementations 2026 et les années à venir. Ils y ont notamment fait quelques déclarations quant à leurs équipes clientes. 

Mercedes menacé par ses propres clients

La saison prochaine marquera une rupture technologique majeure, tant pour les monoplaces que pour leurs unités de puissance. Mercedes, en motorisant quatre équipes, pourrait voir la menace en piste venir de l’intérieur. En 2026, et jusqu’en 2030, Mercedes motorisera sa propre structure, McLaren, Williams et Alpine. 

En 2024 et 2025, l’écurie d’usine allemande a été battue par son équipe cliente, McLaren, au championnat constructeur. Voir une Flèche d’Argent devancée par une monoplace équipée du même V6 Turbo Hybride représente une défaite commerciale et sportive.

C’est pourtant un scénario qui pourra se représenter l’année prochaine. Si le moteur Mercedes se montre performant avec les nouvelles réglementations, Toto Wolff explique que les clients aussi en profiteront : « Évidemment, si notre moteur devient la référence, ce que j’ignore encore, alors cela va réjouir quatre équipes. » Cela a donc poussé Mercedes à repenser sa stratégie.

Vers un modèle à « deux ou trois » équipes

Motoriser plusieurs équipes offre une quantité de données inestimables, mais implique également une production massive. Avant le premier Grand Prix de 2026, Mercedes devra produire et acheminer 16 blocs moteurs, leur laissant donc beaucoup moins de temps que d’autres motoristes pour les produire.

Par conséquent, Mercedes préfère désormais avoir plus de temps pour se concentrer sur un meilleur développement de leur moteur, même si cela signifie qu’ils ne devront pas renouveler leur contrat avec une de leurs équipes clientes. 

Le patron de Mercedes a donné un chiffre : le modèle idéal se situe « entre deux et trois équipes », et non plus quatre. 

Alpine, McLaren ou Williams : qui est sur la sellette ?

McLaren, qui s’est imposé ces deux dernières années grâce à un moteur Mercedes, pourrait voir ses résultats affectés si le constructeur allemand décidait de ne plus leur fournir de moteur.

Williams, pour qui ces dernières années ont été compliquées, pourrait devoir repartir de zéro avec un nouveau constructeur, une perspective plutôt désavantageuse pour l’équipe britannique.

Mais c’est surtout pour Alpine que la nouvelle est peut-être la plus mauvaise. L’écurie française vient de sacrifier son indépendance et son usine historique de moteurs de Viry-Châtillon pour devenir cliente Mercedes en 2026. Elle arrive chez un partenaire qui cherche déjà, publiquement, à dire au revoir à l’un de ses clients. 

Un rappel qu’en Formule 1, quand on ne construit pas son propre moteur, on finit toujours par subir le calendrier de son fournisseur.