Whitmarsh soutient Hamilton, Andretti comprend sa frustration
Le Team Principal de l’écurie McLaren-Mercedes a une nouvelle fois ouvertement soutenu son pilote après une saison 2011 en demi-teinte, alors que Mario Andretti évoque son propre exemple pour tenter d’expliquer cette mauvaise passe du pilote britannique.
Après avoir animé la saison 2011, aussi bien sur la piste qu’en coulisses, et avoir suscité des débats plus ou moins passionnés, Lewis Hamilton soulève, encore aujourd’hui, des interrogations à l’aube de sa sixième saison dans la catégorie reine du sport automobile. Le pilote McLaren n’a en effet guère été épargné par la critique, parfois jusque dans son propre camp, même s’il bénéficie publiquement du soutien sans faille de son équipe : « Tout comme la plupart des équipes n’ont jamais gagné et ne gagnerons jamais six Grand Prix en une seule saison, comme l’a fait McLaren l’an passé, il serait juste de dire que la plupart des pilotes n’ont jamais gagné et ne gagnerons jamais trois Grand Prix en une seule saison, comme l’a fait Lewis l’an passé » argumente Martin Whitmarsh, Team Principal de McLaren-Mercedes, dans un entretien accordé au site officiel de la Formule Un. « En effet, certains des moments forts de la dernière saison, sur la piste et du point de vue du talent à l’état pur, étaient le fait de Lewis. En Chine, en Allemagne, à Abou Dhabi et dans bien d’autres endroits, il a été terriblement impressionnant. »
Si personne – ou bien de façon très marginale – n’a jamais remis en cause le talent à l’état pur du pilote anglais, il convient cependant de reconnaître que la trajectoire de Lewis Hamilton, en 2011, a été faite de hauts mais surtout de bas. Martin Whitmarsh reconnaît volontiers que la saison du champion du monde 2008 n’était pas du meilleur cru, mais nuance : « Vous décrivez 2011 comme une saison difficile pour Lewis et il y a indubitablement un peu de vérité là-dedans. Mais, son ambition est telle qu’il est son plus sévère critique. Parfois, donc, quand les choses ne se passent pas bien pour lui, il se laisse atteindre, comme nous avons parfois pu le voir l’année passée. Mais c’est à la mesure de sa compétitivité, un effet secondaire de son monumental désir de vaincre. En tant que tel, nous ne voulons pas que Lewis change. C’est un pilote vraiment brillant, un des plus rapides que nous n’ayons jamais vu. C’est ce pourquoi, tout au long de l’année dernière, nous voulions l’assurer que nous le soutenions à 100%. »
Martin Whitmarsh tient d’ailleurs à rappeler le palmarès du natif de Stevenage afin de remettre en perspective son année relativement décevante : « Les gens ont la mémoire courte, non ? Lewis fait partie intégrale de McLaren depuis plus de la moitié de sa vie. Il fait partie de l’Histoire de McLaren et de la famille McLaren aussi. Il le sait. De même, il a rencontré un succès phénoménal lors des cinq saisons qu’il a passé avec nous en tant que pilote de Formule Un. Il a été un candidat au titre jusqu’à la dernière course à trois reprises sur ces cinq saisons et, bien sûr, il a remporté une fois le titre, pour nous, en 2008. Par-dessus tout, ses 17 victoires en 90 départs en Grand Prix le placent dans les tous meilleurs du Hall of Fame métaphorique de la Formule Un. »
En 2012, la réponse que Lewis Hamilton apportera à ses détracteurs sera plus qu’attendue, surtout si, une nouvelle fois, le britannique est confronté à la domination d’un de ses rivaux. Fort de 128 départs en Grand Prix, d’un titre de champion du monde et d’une carrière outre-Atlantique remarquable, Mario Andretti, répondant au site GPUpdate.net, évoque son exemple pour tenter d’expliquer les errements d’Hamilton en 2011 : « Je pense que lorsque vous faites quelque chose d’aussi exigeant, les émotions jouent leur rôle. Je pense que la stabilité dans ma vie de famille a été un atout dans ma carrière : mon épouse était un véritable roc, elle m’a toujours soutenu. Je n’avais pas besoin de rentrer avec un trophée pour être mieux accueilli : j’avais exactement le même baiser et tout le reste, que ce soit avec un trophée dans les mains ou non. Pour moi, c’était la clé pour garder la tête là où il faut, sans être distrait. Les relations personnelles peuvent parfois être dévastatrices et peuvent affecter vos performances. Je pense que c’est déjà suffisamment difficile quand vous arrivez à vous concentrer à 100% sur votre travail, mais si vous n’y arrivez qu’à 85 ou 90%, alors vous manquez quelque chose. Quand les résultats ne viennent pas, la frustration s’installe et ensuite, bien sûr, c’est à ce moment-là que l’on fait des erreurs, parce que l’on force trop. C’est l’effet boule de neige. »