Red Bull assure que le problème de Vettel était réel
Christian Horner affirme que le problème de boite rencontré par Sebastian Vettel lors du Grand Prix du Brésil était réel et balaie donc toute théories de complot selon lesquelles l'écurie autrichienne aurait cherché à offrir la victoire à Mark Webber. En conférence de presse, les pilotes Red Bull ont tenté d'éclaircir le mystère, avec l'aide de Jenson Button, afin de lever le moindre doute.
Il aura fallu attendre la dernière manche de la saison, au Brésil, pour voir enfin Mark Webber remporter une victoire en 2011, alors que son coéquipier – et Red Bull avec lui -, a outrageusement dominé la saison. L’Australien, qui restait en lice pour le titre honorifique de dauphin de Sebastian Vettel, a cependant profité des malheurs de ce dernier au Brésil, confortable leader en début de course, avant d’être victime d’un problème de boîte de vitesse : « C’est arrivé assez vite » expliquait en conférence de presse le vainqueur du Grand Prix du Brésil. « Je pensais qu’il avait soit des problèmes avec ses pneus plus tôt qu’il n’aurait du, soit plus de KERS ou quelque chose d’autre, parce que Seb ne perd pas son pilotage d’un tour à l’autre. […] Ensuite, on m’a informé qu’il avait un problème de boite et je pense que je pouvais le sentir un peu en me rapprochant de lui, et il y avait aussi un peu de fluide. […] Je pensais qu’avec le nombre de tours qu’il restait, il ne finirait pas, mais la voiture a vu l’arrivée et voilà tout. »
Le double champion du monde allemand a en effet vu l’arrivée, en deuxième position, à distance respectable de Mark Webber, mais après une course qu’il a lui-même comparé à celle de Senna, à Interlagos, en 1991, la victoire en moins : « Le problème s’est manifesté durant mon premier relais. A un moment, on m’a informé que nous avions un problème de boite. Ça sonnait rauque et ça semblait plutôt sérieux, alors j’ai baissé le régime moteur et j’ai immédiatement commencé à raccourcir mes passages de vitesse, mais ça ne faisait qu’empirer. […] J’ai essayé d’être clair à la radio que je ne pourrais pas garder la première place avec le rythme qui était le notre ou tout ce qu’ils me demandaient de faire pour préserver la boite, et ensuite j’ai dû dire quelque chose comme « OK, mais évidemment, prévenez Mark » ou « Dites à Mark que je vais le laisser passer » afin de lui permettre de continuer d’attaquer, de ne pas perdre de temps avec moi parce qu’à ce moment-là, je ne savais pas si je verrais le drapeau à damiers. […] J’ai attaqué dans les endroits où je le pouvais, dans les virages, mais dès que j’étais dans les lignes droites, je devais passer les rapports plus vite. […] J’ai essayé de rester avec Mark autant que j’ai pu, au cas où le problème se résolve de lui-même […] mais au final, je n’ai fais que maintenir l’écart. »
Pourtant, son problème de boite de vitesse n’a cependant pas empêché l’Allemand de signer à un moment donné le meilleur tour en course, comme le lui a fait remarquer Livio Oricchio, correspondant du journal O Estado de Sao Paulo, en conférence de presse : « Comme je l’ai dis, j’ai réduis le régime moteur, je me sentais bien dans la voiture, je me sentais de mieux en mieux avec les pneus après le premier relais et j’ai relativement bien tenu le rythme, alors j’ai essayé de reste près de Mark et d’attaquer où la boite me le permettait. […] Vous pouvez me croire, si j’avais eu le choix, j’aurais préféré disputer la victoire. »
« Vu de l’extérieur, on peut dire ce que l’on veut, mais en tant que pilote, vous apprenez à vous adapter à la situation » explique quant à lui, Jenson Button. « Si on vous demande d’économiser du carburant ou les freins, vous vous adaptez et vous changez votre manière de conduire. Plusieurs fois cette année on nous a demandé d’économiser du carburant, et on pouvait rouler dans les mêmes temps qu’avant après cinq ou six tours, parce qu’on s’adapte et qu’on pilote différemment. C’est ce pourquoi nous sommes payés. »
Toujours est-il que la course a été marquée par deux défaillances techniques significatives que certains ont pu imputer au relâchement fort compréhensible de fin de saison : « Est-ce que je pense que c’est dû à la fatigue des mécaniciens ? Ou aux cocktails brésiliens ? On ne sait jamais, la saison a été longue, ça n’est peut-être qu’une coïncidence » estime Mark Webber.
Pour sa part, Sebastian Vettel ne pense pas que les problèmes de boites de vitesse rencontrés ce week-end soient liés au circuit ou à l’usure des composants mécaniques en fin de saison : « Ma boîte de vitesse était toute neuve, alors c’était sa première course. Peut-être aurions-nous dû garder l’ancienne, je ne sais pas. Je pense en effet que le circuit est plutôt exigeant, mais d’un autre côté, il y a des endroits qui sont pires comme les circuits urbains […] L’usure de la pièce ça serait un peu bizarre après moins d’une course. »
Bizarre ! Tel est pourtant le mot qui revient à la bouche de nombreux observateurs, notamment de Stefano Domenicali, vivement critiqué pour les consignes de courses données au Grand Prix d’Allemagne 2010, et qui, d’après Auto Motor und Sport, ironisait dimanche : « Ils sont vraiment bons pour résoudre les problèmes. »
Christian Horner, lui, conteste évidemment toute théorie conspirationniste : « Bien sûr, il y aura toujours des gens qui auront des théories, mais je suis catégorique, la façon dont cette boite de vitesse a tenu jusqu’à la fin de la course me dépasse. Heureusement, elle a tenu. Si quelqu’un pense que nous avons concocté ça d’une façon ou d’une autre, je peux absolument garantir, la main sur le cœur, et la ma pression sanguine sur le muret des stands en étant témoin, que vous pouvez être tranquilles : il y avait réellement un problème. »
« D’habitude, Adrian Newey trouve qu’il y a trop d’huile dans la boite de vitesse, mais je pense que maintenant il comprend pourquoi il y en a autant », s’amusait quant à lui, Helmut Marko, sur les ondes de la RTL.