Lando Norris : le champion du monde 2025, ému et reconnaissant
Quelques minutes après avoir franchi la ligne d’arrivée en troisième position, suffisant pour décrocher son tout premier titre mondial, Lando Norris est apparu bouleversé, incapable de cacher l’émotion d’une journée qu’il attendait depuis si longtemps. À seulement 26 ans, Lando Norris devient le 35e champion du monde de Formule 1. Un premier titre construit sur la constance, la résilience… et surtout un profond attachement à ceux qui l’ont accompagné depuis ses débuts.
Un champion submergé par l’émotion
Dès sa sortie de la voiture, Norris a reconnu avoir été surpris par ses propres larmes, lui qui ne s’attendait pas à craquer sous la pression du moment. « Le champion du monde. Oh, mon Dieu. Je n’avais pas pleuré depuis longtemps. Je ne pensais pas que j’allais pleurer, mais ça a été le cas. »
Le Britannique a immédiatement tenu à remercier ceux qui l’ont accompagné depuis le début : « Tout d’abord, je tiens à remercier chaleureusement mon équipe, tout le monde chez McLaren, mes parents. Ma mère, mon père, vous savez, ce sont eux qui m’ont soutenu depuis le début. »
Tout au long de la saison, Norris avait insisté sur l’importance du collectif. Ce soir, il a répété à quel point ce titre ne concernait pas seulement son pilotage, mais tout un entourage :
« Ce n’est pas mon championnat du monde. C’est le nôtre. »
Le soutien de McLaren et de sa famille au cœur de son discours
Après neuf saisons passées à Woking, Norris a rappelé à quel point ce sacre était un aboutissement pour lui, mais aussi pour une équipe qui n’avait plus remporté le championnat pilotes depuis longtemps. « Je suis avec eux depuis environ neuf ans et nous avons traversé beaucoup de moments difficiles et beaucoup de bons moments. […] J’ai l’impression d’avoir fait ma part pour l’équipe cette année et j’en suis très fier, mais je suis encore plus fier pour tous ceux que j’ai, je l’espère, fait pleurer. »
Lorsqu’il est question de sa famille, le Britannique n’a pas cherché à cacher son attachement profond : « Ce qui me fait sourire chaque jour, c’est de rendre mes parents fiers, de rendre mes amis fiers, les personnes qui m’ont tant soutenu pendant les moments difficiles que j’ai traversés cette année, de célébrer les bons moments que j’ai vécus cette année. J’ai l’impression d’avoir enfin quelque chose pour leur dire merci, pas seulement avec des mots, mais grâce à ce titre de champion. »
Il est même revenu sur ses souvenirs d’enfance, ceux qui lui sont revenus en tête dans les derniers instants du Grand Prix : « Il y a toutes ces années, quand je regardais la Formule 1 à la télévision, quand j’ai vu un kart pour la première fois – mes souvenirs des derniers tours se résument vraiment à ça. »
Au-delà du trophée, Norris retient surtout le bonheur qu’il a apporté à son équipe : « Je suis fier parce que j’ai l’impression d’avoir rendu beaucoup d’autres personnes heureuses. […] Le fait de leur donner l’impression que leur temps a été, je l’espère, un peu utile, c’est ce qui me rend si heureux. »
Une saison difficile mentalement à surmonter
Interrogé sur la pression ressentie ce week-end à Abu Dhabi, Norris a reconnu avoir traversé des périodes compliquées ces derniers mois, notamment en début de saison :
« J’ai connu beaucoup de moments difficiles en début de saison. J’ai aussi vécu de grands moments, comme ma victoire lors de la première course en Australie, qui m’a vraiment donné un coup de fouet. Mais très vite, mes résultats ont commencé à se dégrader, tandis qu’Oscar réalisait un travail incroyable, devançant systématiquement mes performances. La situation est parfois devenue délicate. »
La bascule s’est faite grâce à un travail intense sur lui-même, aussi bien à la piste qu’en dehors : « J’ai dû me surpasser pour élargir mon équipe, les personnes avec lesquelles je travaille sur la piste, et plus encore en dehors de la piste. Le nombre de personnes qui me soutiennent, pas seulement chez McLaren, mais aussi à l’extérieur : mes amis, ma famille, mes entraîneurs, les personnes qui m’aident à mieux réfléchir et à mieux performer. »
Il est d’ailleurs revenu sur le moment où il comptait 34 points de retard après Zandvoort, un tournant qui l’a poussé à se dépasser : « Je ne me suis pas dit : “Je n’ai plus rien à perdre, je peux y aller.” J’avais l’impression d’avoir fait tout ce que je pouvais avant, et j’ai continué à faire tout ce que je pouvais après. Mais je devais simplement intensifier mes efforts en dehors de la piste. »
Ce travail mental et technique a payé avec une seconde moitié de saison qu’il qualifie lui-même d’exemplaire : « Ce qui me rend très fier, c’est d’avoir réussi à renverser la situation et à réaliser une deuxième moitié de saison aussi réussie, cela m’a permis de me prouver que j’avais tort. »
Un champion du monde qui reste humble
Tout au long des interviews, Norris a conservé la simplicité et l’humour qui font sa popularité dans le paddock. Lorsqu’on lui rappelle qu’il rejoint la liste des champions du monde de F1, il répond avec un sourire : « Je n’arrête pas de rire. C’est difficile à décrire. C’est difficile à exprimer avec des mots. Je veux juste passer du temps avec mon équipe, mes ingénieurs, ma mère et mon père. »
Et lorsqu’on lui demande si ce titre va changer sa vision du sport, il répond sans détour : « J’espère que cela ne changera rien à ma façon de faire, à ma façon de penser, à ma façon d’agir. Je crois avoir remporté le championnat cette année à ma manière, en étant un pilote fair-play, en essayant d’être un pilote honnête. » Un champion du monde qui ne veut surtout pas oublier d’où il vient.