Ferrari : La F1 et l’Endurance ne sont pas incompatibles
Malgré les propos de Luca di Montezemolo, qui estime que la F1 et l'Endurance ne peuvent être menés de front, Ferrari a tenu à tempérer ces déclarations, en expliquant que rien ne pouvait empêcher la Scuderia de courir les deux lièvres à la fois.
Les rumeurs d’un retour de Ferrari en Endurance se font de plus en plus insistantes. La marque italienne a remporté l’épreuve reine – les 24 heures du Mans – à neuf reprises entre 1949 et 1973 (dont six fois consécutivement entre 1960 et 1965), date à laquelle Enzo Ferrari avait décidé de concentrer ses forces et ses ressources sur le Championnat du monde de F1.
Il n’en fallait pas plus pour que Luca di Montezemolo, actuel président de l’entreprise de Maranello, en profite pour s’attaquer à la F1 version 2014 : « La Formule 1 ne fonctionne pas. Elle décline parce que la FIA a oublié que les gens regardent la course pour l’excitation. Allons, personne ne regarde la course pour l’efficacité. »
« Les gens regardent la course pour être enthousiasmés. Personne ne veut regarder un pilote économiser de l’essence ou des pneus. Ils veulent les voir attaquer du début à la fin. C’est du sport, oui, mais aussi un spectacle, » insiste-t-il, relayé par le Wall Street Journal.
La saison 2014 a été celle de l’introduction d’une technologie moteur nouvelle basée sur une grande hybridation entre un moteur à essence dont la consommation ne doit pas excéder 100kg et un ensemble de dispositifs restituant de l’énergie électrique récupérée au freinage et au niveau des échappement, notamment. Pour éviter une course à l’armement et une escalade des dépenses, les moteurs sont gelés au début de saison. « Et nous ne pouvons pas toucher au moteur ? » fulmine Montezemolo.
Dans ces conditions, la question d’un retour au Mans et en Endurance, à l’horizon 2020, pourrait faire figure de menace de mettre fin à l’engagement en F1, dans la bouche du grand patron de Ferrari : « Evidemment, nous ne pouvons pas faire de l’Endurance et de la Formule 1. Ce n’est pas possible. » La menace de désaffection de la Scuderia a souvent été brandie dans l’histoire de la discipline, dans les années 1980 notamment, mais plus récemment, en 2009, lors des tensions entre la FOTA et la FIA.
Cependant, Ferrari, par la voie d’un communiqué publié sur son site Internet, n’a pas tardé à réagir en tempérant la situation : « C’est un peu exagéré [d’imaginer un retrait] sur la base des propos réitérés par le président Luca di Montezemolo sur le fait que la Formule 1 doit évoluer et se renouveler, tout cela en reconnaissant qu’il y a une attraction unique pour la course de 24 heures. »
Le constructeur transalpin s’estime apte à relever les deux défis de front : « Dire qu’après 2020, Ferrari pourrait quitter la F1 pour se concentrer sur Le Mans et l’Endurance, c’est prendre ses mots à l’extrême. En plus, évidemment, il n’y a rien qui peut empêcher Ferrari de renchérir et de courir dans les deux disciplines. Donc, c’est juste de la pure spéculation. »