Grand Prix d’Australie 2014 : La course en messages radio
Après le Grand Prix d'Australie, retrouvez une sélection des messages radios qui ont marqué cette course remportée par Nico Rosberg, devant Kevin Magnussen et Jenson Button.
Quoi de mieux pour revivre le Grand Prix écoulé qu’une retranscription des messages radio les plus marquants. Motors Inside vous les propose, s’appuyant sur les données du site F1Fanatic.co.uk.
Tour de formation 1
Max Chilton cale sur la grille de départ : « OK, ça a coupé aussitôt que [le moteur] s’est mis en marche. » Les autres s’élancent, c’est alors que Sebastian Vettel détecte un problème : « OK, je suis sûr que vous en êtes conscients, grosse perte de puissance quand je monte dans les tours. »
Tour de formation 2
Après le placement en grille, c’est au tour de la Marussia de Jules Bianchi de ne pas démarrer, juste avant que les 20 bolides ne soient lancés : « Moteur arrêté. Moteur arrêté. Je suis sur la grille, arrêté, » indique le Français, avant que son ingénieur de course, Paul Davison, ne lui lance un basique mais ô combien salutaire : « OK, agite tes bras en l’air, mon pote. Agite tes bras en l’air ».
Guillaume Rocquelin informe Vettel que « la course est raccourcie d’un tour », mais du côté du quadruple-champion du monde, l’inquiétude est toujours palpable :
« OK, c’est normal si je n’ai pas de puissance ?
– Ouais Sebastian, « torque-2 » c’est pas de MGU-K. « Torque-2 » pas de MGU-K ».
Départ
Au premier virage, la Caterham de Kamui Kobayashi vient harponner la Williams de Felipe Massa après un freinage manqué : « Désolé les gars. Désolé les gars. Vraiment désolé… désolé les gars, » se répand en excuses le Japonais, qui sera pourtant jugé non-responsable de l’accrochage par les commissaires.
Du côté de Vettel, le bloc hybride peine : « Le moteur ne fonctionne pas correctement. Je vais être dépassé, vous en êtes conscients. » Puis, dans le deuxième tour, en colère il invective son stand :
« Faites quelque chose ! Je n’ai pas de puissance, le moteur thermique fonctionne moins que la normale et pas de MGU-K ! Pas de MGU-K !
– Compris.
– C’est ridicule les gars ! »
Tour 2
Après un envol manqué, Lewis Hamilton semble en difficulté et ne parvient pas à résister à Magnussen puis à Hülkenberg. Il reçoit un premier ordre : « Nous devons abandonner. Nous devons sauvegarder le moteur », avant quelques instants plus tard de recevoir un contrordre : « OK Lewis, reste sur la piste. Continue. » Le Britannique constate cependant qu’il ne peut rien faire et son stand décide de ne pas aller plus loin :
« On dirait qu’il n’y a aucune puissance.
– Compris. C’est le problème que nous voyons. On en discute ici. […] OK Lewis. Donc confirmé : box, box, box. Nous allons abandonner. »
Tour 4
Vettel est toujours en piste, en 16ème position, et il note un très léger mieux : « OK, il semble y avoir un petit peu de « K » maintenant. Une légère amélioration. Ça commence à la sortie des virages […] Mais, quand même, très peu de puissance. » Finalement, Guillaume Rocquelin le rappelle : « Sebastian, rentre au garage s’il te plait. Arrête-toi et coupe le moteur. Nous pensons qu’il y a un problème avec le moteur thermique, il n’y a pas de point à sauver. Moteur coupé, s’il te plait. »
Tour 8 à 11
Valtteri Bottas est l’animateur de ce début de course. En lutte avec Kimi Räikkönen, il le dépasse par l’extérieur dans le virage 3 et prend la 6ème place : « C’est géant, Valtteri ! Bon travail, » lui lance alors son ingénieur de course, Jonathan Eddolls.
Mais quelques boucles plus loin, alors qu’il fond sur Fernando Alonso, le Finlandais commet une erreur de trajectoire et percute le mur, entraînant une crevaison : « Crevaison. Donc box. Donc bouton de crevaison, box » lui ordonne-t-on.
La safety car est lancée. Jenson Button rentre de justesse dans les stands. Curieux mais lucide, il interroge son stand : « Quels sont les temps au tour des leaders ? Evidemment, pas la Mercedes, mais les autres. » Dave Robson l’informe « Le dernier tour de Kevin : 1:35.6 ».
Tour 12 à 15 (safety car)
La voiture de sécurité lance donc la première salve de ravitaillements. C’est le temps des petits ajustements : « J’ai besoin d’un peu plus [d’appui] sur l’aileron avant, j’ai du graining à l’avant, » prévient Kimi Räikkönen.
Daniel Ricciardo est informé de tout : « Personne n’est resté en piste. Tout le monde a ravitaillé. […] Tu étais la seconde voiture la plus rapide [avant la SC]. Bottas était pareil mais il a abandonné… ou il a ravitaillé. Roue endommagée, c’est pourquoi il y avait un pneu sur la piste. »
Mark Temple, l’ingénieur de course de Kevin Magnussen, rappelle les bases au jeune Danois : « OK Kevin, pour rappel, une fois que la Safety Car rentre, tu peux courir à partir de la ligne du safety car. Surveille les lumières sur la SC, quand elles s’arrêteront, elle rentrera dans ce tour. Tu pourrais savoir avant nous. »
Button, qui a profité de la voiture de sécurité pour grimper au 6ème rang, s’interroge sur la consommation d’essence :
« Comment on est au niveau de l’essence ? Je pense qu’on a très bien géré.
– Ouais Jenson, tu as fais du bon boulot et évidemment on économise plus actuellement. Donc, il y aura encore un peu plus à faire avant la fin, mais on est bien. On peut attaquer dès le restart.
– Est-ce que la Force India est rapide ?
– C’est Hülkenberg. Pareil que toi, peut-être un peu plus lent. On est en bonne position, on peut l’avoir. »
Tour 18 (la course reprend)
Marcus Ericsson, qui n’a pas ravitaillé, est 15ème devant la Sauber d’Esteban Gutierrez, et se plaint : « Pourquoi j’ai des drapeaux bleus tout le temps ? A chaque virage, je me prends des drapeaux bleus ! ». Angel Baena, sur le muret, lui lance : « Ignore-les ! Tu cours contre toutes les voitures ! »
Tour 20
Simon Rennie informe Daniel Ricciardo : « OK, tu n’as pas besoin d’économiser d’essence. »
Tour 21
Bottas subit un problème de DRS et va devoir l’activer au jugé :
« ‘’Driver default 58’’, OK ? Ca te permettra d’utiliser le DRS quand même. Tu dois juste l’utiliser quand tu penses que tu es à moins d’une seconde de la voiture devant. Donc c’est toi qui vois.
– Yep.
– Donc, assure quand tu utilises le DRS Valtteri, on ne veut pas de problèmes. Il y a un souci avec le matériel. »
Tour 26 et 27
La dégradation des gommes commence dans ce second relais, particulièrement à l’avant gauche. Daniel Ricciardo indique à son stand : « Un peu de dégradation sur le pneu avant-gauche. C’est le seul facteur restrictif pour le moment. »
Même constat pour Nico Rosberg : « Les pneus se dégradent un peu plus que prévu pour l’instant. J’ai du graining sur l’avant-gauche. Les pneus arrière peinent un peu aussi. » Chez McLaren, on avertit d’ailleurs Magnussen : « Prends soin de l’avant-gauche dans le virage 13. »
Tour 28 à 30
Marcus Ericsson, alors 16ème, doit mettre pied-à-terre : « Arrête la voiture, arrête la voiture ! Pression d’huile. […] Mec, c’était une bonne course de ta part. Très bien Marcus, jusque là. »
Même chose pour Pastor Maldonado, juste après son second ravitaillement et alors qu’il occupait la 15ème position : « Arrête la voiture. Arrête la voiture s’il te plait Pastor. Arrête la voiture. On a un MGU-K qui ne fonctionne plus, donc arrête la voiture. »
Tour 32
Jenson Button lance encore une fois le bal des arrêts aux stands pour les leaders. La stratégie est de s’arrêter plus tôt que les autres pour les dépasser (le fameux « undercut« ) : « OK Jenson […] mets-toi en première avant de t’arrêter puis freine. Ce sont des pneus mediums et nous sommes « fuel-zero » : on va pousser pour passer ces gars [les autres pilotes] ». La stratégie réussira puisque Button ressortira devant Alonso et Hülkenberg pour prendre la quatrième position.
Tour 37 et 38
Le changement de gommes s’opère et les pilotes de tête sont en pneus mediums. C’est notamment le cas de Valtteri Bottas qui vient de passer Räikkönen. Le pilote Williams est en 7ème position derrière Vergne et Hülkenberg, et Jonathan Eddolls lui indique : « Donc, toutes les voitures devant sont en mediums, des mediums plus vieux que les nôtres. Donc, on devrait être capables de les rattraper. 20 tours à faire. » Quelques instants plus tard, l’ingénieur freine quelque peu son pilote : « Certaines voitures devant connaissent une assez grande dégradation après les deux premiers tours avec les mediums. Donc, ne les tue pas trop tôt, prends-en soin. »
Jean-Eric Vergne, justement, est renseigné par Xevi Pujolar : « OK JEV, donc tu te bats contre tout le monde autour de toi jusqu’à la fin de la course maintenant. Prends soin des pneus pour l’instant. »
Tour 39
La bataille pour le podium s’engage entre Ricciardo, Magnussen et Button. « OK Daniel, Magnussen est ressorti derrière toi. On va jusqu’à la fin. Les virages 5 et 14 sont les endroits où il faut prendre soin des pneus, » lance Rennie sur le muret des stands.
Pour Button, l’adversaire est clair : son équipier. « OK Jenson, la voiture devant est celle de Kevin. On court contre Kevin pour la troisième position. L’essence est bien. »
Si Magnussen n’est pas encore revenu dans les échappements de la Red Bull, Ricciardo reçoit la permission de tout faire pour défendre sa position : « Tu peux utiliser le bouton de dépassement pour te défendre. »
Tour 41
Loin devant, Nico Rosberg veut mettre toutes les chances de son côté pour terminer le Grand Prix :
« Il n’y a rien d’autre que je peux faire pour la fiabilité ?
– Nous sommes complètement heureux de ce que tu fais, Nico. Donc reste juste loin des vibreurs, » lui répond Tony Ross.
Tour 45
Au tour de Romain Grosjean de devoir abandonner sa Lotus E22 en bord de piste. Son ingénieur de course, Ayao Komatsu lui envoie le même ordre que celui reçu par Maldonado :
« OK, arrête la voiture s’il te plait. Arrête la voiture. On a perdu le MGU-K. Arrête la voiture et mets-toi sur P1, s’il te plait.
– OK, j’arrête la voiture. C’est sécurisé ?
– La voiture est sécurisée Romain, donc mets-toi en P0, s’il te plait. »
Tour 46
Bottas est dans les échappements de Vergne : « Le mode 8 va augmenter un peu la charge et ensuite nous utiliserons le mode 5 pour dépasser. » Après une erreur du Français dans le dernier virage, le Finlandais se lance à l’assaut de Nico Hülkenberg : « Ouais, super boulot Valtteri ! Conserve ce mode 5 pour dépasser Hülkenberg. Donc reste sur le mode 8. »
L’Allemand est prévenu par radio que son tour va venir : « OK Nico. Donc, Bottas est passé devant la Toro Rosso, donc je m’attends à ce que tu sois bientôt attaqué par Bottas. » Il faudra attendre la 51ème boucle pour que la Williams prenne l’avantage sur la Force India.
Tour 48 et 50
Du côté de McLaren, la consigne est donnée : « Ricciardo est en difficulté » indique-t-on aux deux pilotes. Magnussen reçoit l’ordre d’attaquer l’Australien.
Du côté de Ferrari, Andrea Stella informe Fernando Alonso de la situation : « Tu es huit dixièmes plus rapide que les trois voitures devant toi [Ricciardo, Magnussen et Button]. Ricciardo, je pense, ralentit tout le monde donc il est peut-être en difficulté. Il est à 10 secondes de toi. »
Tour 53
Magnussen est, cette fois-ci, en position de pouvoir déclencher le DRS pour dépasser Ricciardo. Sur le muret des stands, le clan Red Bull ne panique pas : « OK Daniel, tu fais du bon boulot. L’essence est bonne. » L’Australien accélère le rythme pour repousser le danger. Magnussen reçoit l’ordre d’économiser de l’essence pour pouvoir réattaquer lors des tous derniers tours : « OK Kevin, ‘’G6 jaune’’ pour deux tours. On garde le G3 pour les deux derniers tours. »
Tour 54
Jean-Eric Vergne commet une erreur au freinage et se fait passer par Räikkönen. A la radio, on demande au Français de ne pas gêner : « OK JEV. Daniil, derrière, est plus rapide que toi, ne le retiens pas ! »
Drapeau à damier
Nico Rosberg l’emporte assez aisément, Tony Ross le félicite : « C’est fait ! Bien joué, Nico ! Bien joué. Beau boulot », avant que le pilote n’exprime à son tour sa joie : « Woo ! Allez les gars ! Super boulot ! Quelle voiture vous m’avez donnée ! C’était sensationnel tout le week-end. »
Daniel Ricciardo arbore, même à travers son casque, son sourire légendaire : « Merci les gars. [rires] Tout est un peu flou pour le moment. C’est… c’est vraiment cool. [rires] Wow ! » Rennie partage ce sentiment : « C’est brillant mon pote. Je pense qu’on peut voir ton sourire d’ici. Beau travail. »