Des qualifications plus spectaculaires en 2014 ?

Depuis l’introduction des pneus Pirelli, dont la durée de vie et la fenêtre de performances ont été réduites pour favoriser le spectacle en course, les qualifications, découpées en trois parties, ont été le théâtre de scènes étonnantes : depuis 2011, il est fréquent de voir certains pilotes, se sachant incapables de figurer parmi les 5 ou 6 premiers, ne même pas prendre part à la dernière partie de la qualification, la Q3, pour économiser un précieux train de pneus. Une situation qui limite même, parfois, les pilotes de pointe qui jouent leur place sur la grille sur une seule boucle.

Autosport révèle que la FIA et les équipes vont se réunir le 21 février prochain, lors des premiers essais hivernaux de Bahreïn (du 19 au 22 février), dans le but d’essayer de se mettre d’accord sur une modification des règles des qualifications, afin de redonner à la Q3 son côté spectaculaire et disputé, et ce dès 2014. Cette nouvelle rencontre serait une réponse à la réunion du Groupe Stratégique de la F1, en janvier dernier, où plusieurs voix se sont élevées pour affirmer que la situation des dernières saisons pourrait encore s’accentuer.

Actuellement, les 10 meilleurs pilotes au terme de la Q2 se battent pour la pole durant la Q3. Le meilleur temps signé par un pilote lors de cette manche détermine sa position de départ mais aussi le train de pneus avec lequel il débutera la course. Or, lorsqu’un pilote ne signe pas de temps, il peut, comme les pilotes éliminés en Q1 et Q2, choisir le type de pneus avec lequel il peut partir. Cette règle donne donc une raison supplémentaire à un pilote, se sachant dans l’incapacité de jouer les premières lignes à la régulière, d’opter pour une stratégie de course optimale au détriment de la qualification.

Plusieurs propositions pourraient être faites durant cette réunion pour inciter les pilotes à s’élancer et à se battre pour le meilleur temps. Ainsi, une première solution pourrait être d’obliger les pilotes qualifiés pour la Q3 à partir avec les pneus qu’ils ont utilisés pour signer leur temps de la Q2. Dans ce cas, il n’y aurait pas d’intérêt à utiliser les pneus les moins rapides dans le cadre d’une stratégie de course dès la Q3.

Plus encore, car cette solution n’enlève pas le problème du train de pneus utilisés en Q3 qui pourrait être économisé, pourrait être évoquée la possibilité d’allouer aux pilotes de Q3 des trains de pneus supplémentaires qui ne pourraient être utilisés que lors de cette dernière partie de séance et qui seraient par la suite rendus à la FIA. Dans ces conditions, il n’y aurait alors plus aucun intérêt à ne pas prendre part à la Q3 et cela permettrait de renforcer le spectacle. Pirelli s’est d’ailleurs toujours montré favorable à cette solution.

Une dernière réflexion porterait sur l’allongement de la durée de la Q3 « pour assurer aux pilotes qu’il y ait assez de temps pour réaliser deux relais chronométrés, » indique Autosport. Il faut malgré tout souligner que, généralement, c’est un problème de pneus plutôt qu’un problème de temps qui incite les pilotes à n’effectuer qu’un seul tour lancé, voire aucun.

Pour que de telles modifications règlementaires puissent entrer en vigueur, il faudra qu’elles soient approuvées par les équipes à l’unanimité lors de la réunion. Si tel est le cas, la proposition sera étudiée par la Commission de la F1 et le Conseil Mondial du Sport Automobile, pour ratification, avant le premier Grand Prix de la saison, à Melbourne, le 16 mars. Rien n’est encore fait, donc.