Lotus : le coup de gueule de Gérard Lopez

Interrogé par Autosport sur la situation financière de Lotus, le propriétaire de l’écurie, le Luxembourgeois Gérard Lopez n’a pas manqué de souligner les difficultés rencontrées par la structure d’Enstone, tout en mettant en avant les performances de premier rang qu’elle a réalisé lors des deux dernières saisons : « Nous nous battions pour la 3ème place mais la réalité est que la F1 est ce qu’elle est, nous n’avons pas été traités de cette façon, financièrement parlant. Et ce qui est vrai pour nous est vrai pour les autres équipes. Nous courons un 100m, mais en fait nous partons à la marque des 200m. »

La situation de Lotus est un sujet de discussion permanent depuis plusieurs mois, à tel point que les négociations difficiles et toujours inabouties entre Genii Capital, l’entreprise qui possède Lotus F1 Team, et Quantum Motorsport, le fonds d’investissement qui souhaitait acquérir 35% des parts de l’équipe britannique, ont été largement commentées, même par les représentants des autres équipes : « Nous trouvons un peu irrespectueux quand les gens commencent à écrire à propos de nos malheurs ou quand les autres les commentent. Si j’avais la même somme d’argent [que les autres équipes de pointe], je fermerais juste ma bouche et me concentrerais sur mon boulot, je ne commenterais pas ça. C’est ce que nous trouvons un peu ridicule. »

Il estime que les performances de Lotus méritent du respect : « J’attends que les gens aient du respect et réalisent que ce n’est pas l’argent des entreprises qui est dépensé. Nous battons des gens qui ont bien plus d’argent et gagnent bien plus d’argent. Avoir un peu de respect est juste – pas pour nous [les propriétaires], [mais] pour les gens dans l’équipe. »

Pour lui, le modèle économique de la discipline reine, en dehors des top teams, est un problème et le tiraillement entre réalités économiques et enjeux sportifs pourrait rebuter : « Nous voulons demeurer et réussir en F1. Si c’est juste de la survie, je ne sais pas si notre motivation sera la même. » Pour F1News, Lopez a même indiqué que cet état de fait représentait un danger pour le sport tout entier : « Pour 80% des équipes, leur situation financière n’est pas meilleure que la nôtre. Si la moitié de ces équipes disent qu’elles quittent la Formule 1, ça entraînerait l’effondrement du championnat. »

« C’est la seule raison pour laquelle nous sommes ouverts à une discussion avec des investisseurs. Nous savons que nous avons probablement une des meilleures équipes en F1, et nous savons que nous avons, à valeur égale, certainement la meilleure équipe en F1. Nous essayons de préserver cela, » a-t-il ensuite déclaré à Autosport.

Cité à nouveau par le site internet russe F1News, Gérard Lopez affirme cependant que l’intérêt des bailleurs de fonds n’est pas forcément tourné vers la F1 : « Je peux aller vers les investisseurs potentiels en disant « Je veux vendre des millions de voitures qui roulent à l’énergie renouvelable et avec la technologie hybride » et ils me diront « Wow ! Voyons ce que nous pouvons faire ! » Mais si je dis que je veux de l’argent pour la F1, pour participer à un des plus gros évènements sportifs au monde, vous n’aurez pas la même réponse. »