Chine : Chiffres et données techniques
Petit tour d'horizon des contraintes techniques qu'impose le circuit de Shanghai, en Chine, sur le châssis, le moteur et les pneumatiques des monoplaces de Formule 1.
Pour la troisième course de la saison 2013 de Formule 1, les équipes se rendent au pays du soleil levant, en Chine sur le circuit international de Shanghai. Le tracé chinois est un circuit assez technique et qui possède également l’une des plus longues lignes droites de la saison, les équipes et les pilotes devront donc trouver le meilleur compromis entre un bon appui aérodynamique pour les secteurs techniques et une bonne vitesse de pointe pour les deux lignes droites.
Même si c’est un circuit qui offre des opportunités de dépassement – avec notamment deux zones DRS, mieux vaut partir dans le top 10 pour viser un podium à Shanghai. En effet, seul un pilote est parvenu à terminer sur le podium après s’être élancé au-delà de la 10ème place sur la grille, il s’agit de Mark Webber qui était parti depuis la 18ème position sur la grille en 2011.
Toujours côté statistiques, lors des neuf éditions déjà disputées, huit pilotes différents se sont imposés – Barrichello, Alonso, Schumacher, Räikkönen, Hamilton, Vettel, Button et Rosberg – seul Lewis Hamilton est parvenu à s’imposer deux fois, c’était en 2007 et 2011.
Côté météo, il ne devrait pas pleuvoir et les températures ne devraient pas être trop froides, mais les pneumatiques pourraient être l’une des clés du Grand Prix, comme lors des deux premières courses cette année et comme l’année dernière lors de la victoire de Nico Rosberg.
Shanghai côté châssis
Tom McCullough, Responsable de l’ingénierie de piste chez Sauber F1 Team :
« Le circuit de Shanghai a une bonne diversité de virages pris à des vitesses lentes, moyennes et rapides. Le circuit a plusieurs sections techniques où les virages s’enchainent ce qui nécessite un bon équilibre et un pilotage précis. L’asphalte et les températures faibles de la piste ont un impact significatif sur la performance des pneumatiques – en particulier au début du week-end de course le temps que la piste se gomme. Pirelli a apporté les tendres et les médiums ce qui sera la première association de la saison pour ces deux gommes. »
Shanghai côté moteur
Rémi Taffin, Directeur des prestations piste de Renault Sport F1 :
« Shanghai est une course à part dans le calendrier. Il y a une très longue ligne droite, mais nous passons relativement peu de temps à pleine charge. Cette dichotomie est inhabituelle par rapport à d’autres circuits dont les caractéristiques des tracés sont plus marqués : nous avons affaire soit à des circuits ‘pleine puissance’ comme Monza ou Montréal, soit à des tracés où le comportement général des monoplaces prend le dessus, comme le Hungaroring ou Monaco.
En conséquence, nous devons fournir le meilleur support sur l’ensemble de la plage d’utilisation. Le frein moteur est essentiel pour stabiliser le train arrière dans les virages. Nous pensons que ce sera encore plus important cette année en raison du niveau d’adhérence élevé de la gamme pneumatique. De même, le temps de réponse en sortie de courbes est important pour avoir une bonne vitesse au bout des lignes droites, tout particulièrement au bout de la plus longue. N’oublions pas l’importance du KERS à Shanghai : le freinage avant le virage 14 est une des principales opportunités de dépassement.
La localisation du circuit apporte une autre contrainte inhabituelle. Situées dans la zone industrielle jouxtant la piste, les usines de béton rejettent beaucoup de poussières dans l’atmosphère. Nos filtres à air doivent être vérifiés et nettoyés après chaque séance pour éviter de perdre de la puissance.
De plus, les conditions atmosphériques de Shanghai compliquent la préparation de cette course. La température ambiante peut varier énormément, nous avons eu une amplitude de +/- 10°C au cours des six dernières années. La température peut également changer au cours du week-end. En 2012, nous avons eu jusqu’à 5°C de différence. Lorsqu’il fait frais, la puissance du moteur est plus élevée, mais la consommation de carburant par tour augmente également. Les motoristes devront donc prendre en compte tous ces paramètres et consolider une marge de sécurité tout au long du week-end. »
Shanghai côté pneumatiques
Les gommes disponibles pour les pilotes à Shanghai sont les suivantes :
- Tendres (flancs jaunes) ;
- Mediums (flancs blancs) ;
- Intermédiaires (flancs verts) ;
- Pluie (flancs bleus).
L’avis de Paul Hembery, directeur de Pirelli Motorsport :
« La Chine propose souvent l’une des meilleures courses de l’année, avec la stratégie comme star de l’action. Avec une gamme de mélanges plus tendre cette saison, la dégradation est délibérément plus extrême, pour favoriser la performance, mais l’histoire a montré qu’il ne faut jamais bien longtemps aux équipes et aux pilotes pour comprendre les pneumatiques.
Le circuit de Shanghai est moins agressif pour les pneus que celui de Malaisie où s’est disputée la dernière manche du championnat mais nous nous attendons à voir la majorité des pilotes s’arrêter trois fois, même si certains pourraient tenter deux passages aux stands. L’an dernier, on vit un nouveau vainqueur avec Nico Rosberg et Mercedes, capable de tirer le meilleur de ses enveloppes dès le début du weekend et créant la surprise. Cela montre exactement ce qu’il est possible de faire avec une bonne gestion des pneumatiques à ce stade de la saison. »
L’avis de Jean Alesi, ambassadeur Pirelli :
« La Chine est un circuit qui n’est pas très typique des autres, une nouvelle fois. Bien que je n’y ai jamais couru, cela semble être un superbe circuit. Du point de vue pneumatique, les pilotes devront trouver le meilleur compromis entre performance et dégradation, ce qui est exactement ce que la Formule 1 a toujours été.
J’ai couru avec de nombreuses régulations pneumatiques et de nombreux fournisseurs au cours de ma carrière –même lors de l’ère des pneus de qualifications-, et si tous proposaient différents aspects, Pirelli est la compagnie ayant offert le plus de divertissement pour les fans : jusqu’à présent, nous avons assisté à deux courses fantastiques. C’est exactement ce qui avait été requis et de mon point de vue, c’est ce dont le sport avait besoin. L’une des choses qui ne change pas est que toutes les meilleures équipes seront toujours les plus victorieuses. Il n’y a donc pas lieu pour quiconque de se plaindre car ce sera toujours le cas, quelles que soient les régulations. »
Shanghai en chiffres
| Longueur du circuit de Shanghai | 5,451 km |
| Nombre de virages | 16 (9 à droite et 7 à gauche) |
| Vitesse moyenne | 193 km/h |
| Vitesse de pointe | 321 km/h |
| % d’un tour à pleine charge | 49 |
| Consommation de carburant | 2,45 litres par tour ; 64 l/100km |
| Record du tour | 1:32.238 (Michael Schumacher, Ferrari, 2004) |
Le Grand Prix de Chine 2012
Pole position :
Nico Rosberg (Mercedes) en 1:35.121
Podium :
1 – Nico Rosberg (Mercedes)
2 – Jenson Button (McLaren)
3 – Lewis Hamilton (McLaren)
Meilleur tour en course :
Kamui Kobayahi (Sauber) en 1:39.960
[A partir des communiqués publiés par la FIA, Pirelli, Renault Sport F1 et Sauber F1]