FIA : les échappements de Caterham et Williams seraient illégaux

Comme souvent en début de saison, de petites polémiques naissent ça et là sur la légalité de tel ou tel système. Si l’an passé, c’est Lotus qui avait dû revoir sa copie après <a href="/f1/actualite/12285-la-fia-aurait-banni-la-suspension-reactive-.html" target="_blank" title="La FIA aurait banni la suspension réactive !">l’interdiction des "suspensions réactives"</a>, c’est cette fois au tour de Caterham et de Williams d’être dans l’oeil du cyclone des instances de la discipline.

En cause, les échappements des deux monoplaces qui contreviendraient au règlement technique, à l’article 5.8 et plus particulièrement, l’article 5.8.4. En effet, les deux équipes ont retenu une solution similaire pour leurs sorties d’échappements : une sorte d’ailette située à la sortie des tuyaux d’échappement redirige une partie du flux d’air vers l’arrière de la voiture. Or, une telle utilisation des gaz d’échappement est combattue par la FIA dans ses règlements depuis la fin de la saison 2011.

Lors des essais de Jerez, déjà, la solution retenue par Caterham avait été montrée du doigt par les membres de certaines équipes. James Allison, directeur technique de Lotus, avait le premier allumé la mèche : « J’ai à peine regardé les voitures des autres, mais j’ai vu un détail sur les échappements de la Caterham dont je ne suis pas sûr qu’il survivra jusqu’à Melbourne… » Des accusations d’illégalité que Cyril Abiteboul, le directeur de Caterham, avait battu en brèche le soir même : « Ma compréhension est que cela est dans la limite des règles. Nous avons testé ça l’an dernier et personne n’a fait aucune remarque », avait-il déclaré, avant d’ironiser : « Nous sommes assez flattés que James Allison accorde de l’attention à ce qui se passe avec nos échappements. »

Mardi matin, quelques instants après la présentation de la FW35, Mike Coughlan, le directeur technique de Williams F1, avait donné son point de vue sur la solution adoptée par son équipe : « Pour moi, [la solution de] Caterham n’est vraiment pas autorisée, mais la nôtre est OK. Si vous regardez la nôtre, ce n’est pas une seule pièce, ce sont deux pièces. On est régi par la taille totale de l’ouverture et [le fait qu’il s’agisse] d’une seule ouverture. [Notre système] est une unique ouverture liée par une très petite fente, donc c’est en fait deux pièces. »

Une confiance de façade qui restait tout de même sujette à caution, le technicien ayant bien conscience d’entrer dans la « zone grise » de la réglementation dans laquelle l’interprétation des ingénieurs peut se heurter à celle des instances de la discipline. La réponse n’a d’ailleurs pas tardé puisque une discussion a eu lieu entre des représentants de Williams, de Caterham et des membres de la FIA au cours de laquelle ces derniers ont expliqué qu’ils pensaient que le système mis en place contrevenait aux règles. Ainsi, un porte-parole de l’écurie de Sir Frank Williams explique : « L’équipe a parlé avec la FIA ce matin, c’est là qu’ils nous ont donné leur position. [Nous attendons] maintenant des précisions sur ce point et une décision, quant à savoir si cette conception sera reportée, devra être prise avant la première course. »

Dans l’attente d’une décision officielle de la part de la FIA, Caterham et Williams peuvent tout de même utiliser ce système durant les essais privés puisqu’ils ne sont soumis à aucune règle de légalité des monoplaces, à l’exception de celle concernant la sécurité puisque les voitures doivent avoir passé avec succès tous les crash tests de la FIA.