Michael Schumacher critique les pneus Pirelli
Le septuple champion du monde, dont la Mercedes W03 ne semble pas avoir complètement résolu les problèmes pneumatiques rencontrés par sa devancière, regrette que les gommes jouent un rôle désormais trop important, à son goût, en Formule Un.
En Malaisie, Pirelli avait décidé, pour faire face aux contraintes du circuit de Sepang, notamment en termes de chaleur, de proposer aux pilotes les pneus les plus durs de sa gamme, à savoir les médiums et les durs. A Bahreïn, où les conditions climatiques étaient globalement chaudes et ensoleillées, le manufacturier italien a cependant décidé de prendre un risque en optant pour les pneus tendres et médiums, soit les mêmes gommes que celles utilisées en Chine où les conditions climatiques sont alors, traditionnellement, bien plus clémentes.
Par conséquent, avec des températures ambiantes qui ne sont que très rarement passées en-dessous des 30°C, le Grand Prix du Bahreïn a surtout été une question de gestion des gommes italiennes. Si en course, les pilotes ont littéralement fuit les pneus tendres, à quelques rares exceptions, le problème s’était fait jour dès les qualifications, les pilotes de pointe s’efforçant de garder le maximum de trains de pneus neufs pour la course.
Cette situation n’a cependant pas fait que des heureux, notamment chez Mercedes dont la W03 semble avoir hérité de sa devancière ses difficultés à préserver les enveloppes italiennes : « Chacun doit rouler bien en dessous des limites du pilote et, en particulier, de l’auto pour préserver les pneus » s’est ainsi plaint Michael Schumacher dans le paddock de Sakhir. « Je ne suis pas satisfait de la situation. Je demande simplement si les pneus devraient avoir une telle importance. Ils devraient durer un peu plus longtemps et que vous puissiez mener une course à vitesse normale et pas comme si nous étions derrière la voiture de sécurité. Si ça n’arrivait qu’à nous, vous pourriez nous dire de faire avec. »
En effet, l’Allemand n’est pas le seul à éprouver des difficultés avec les gommes italiennes, comme en témoigne Jenson Button : « L’année passée, nous savions que les pneus se dégradaient, mais nous les comprenions. Cette année, je ne sais pas vraiment quoi faire avec ces gommes, mais ce n’est pas une excuse parce que d’autres personnes ont fait du bon boulot avec elles ce week-end » reconnaît cependant l’Anglais, en pensant sans doute à Red Bull et Lotus qui ont terminé la course aux quatre premières places.
Paul Hembery, directeur de la compétition chez Pirelli, s’étonne des déclarations du pilote Mercedes concernant les pneus dont il rappelle pourtant tout le bien qu’il en avait dit lors des essais hivernaux : « Maintenant, il semble avoir changé son fusil d’épaule » commente le Britannique. « Ça a certainement été une course très exigeante techniquement, sur un circuit où nous n’avions jamais roulé en conditions de course auparavant, cependant nous avons choisi d’apporter les pneus tendres et les médiums afin de proposer de nombreuses options stratégiques. Bien que la dégradation des pneus fut un facteur durant la course, ce qui transparaissait déjà dans les stratégies adoptées en qualifications, les pneus se ont extrêmement bien tenus face aux contraintes qui leur étaient imposées. Durant la dernière partie de la course, la priorité pour les pilotes était de s’assurer que les pneus ne s’effondrent pas en performance, une tâche dont ils se sont tous très bien sortis. »
Pour mémoire, c’est à la demande des écuries d’avoir plus de spectacle et de stratégies en course que la firme de Milan a décidé d’adopter des gommes volontairement plus tendres et moins endurantes que les pneus Bridgestone qui, à certaines occasions, avaient tenu la durée d’un Grand Prix, en 2010.
