Bahreïn : Evolution de la situation
Tout au long de ce Grand Prix, casinoenligne.uk.com tentera de faire régulièrement le point sur la situation à Bahreïn et sur les éventuels incidents qui pourraient survenir en parallèle de l’épreuve. Dernière mise à jour : Samedi, 22h00
La Fédération Internationale de l’Automobile ayant décidé de maintenir le Grand Prix du Bahreïn malgré les menaces proférées par les manifestants anti-gouvernementaux et en dépit du risque de récupération politique par le pouvoir en place, la rédaction de casinoenligne.uk.com vous tiendra informés, de façon régulière et tout au long du week-end, des éventuels incidents qui pourraient émailler le Grand Prix.
Dernière mise à jour : Samedi, 22h00
SAMEDI, 22h00 – Un manifestant retrouvé mort samedi matin
Le corps de Salah Abbas Habib a été retrouvé sans vie dans le village de Shakhura où les forces de sécurité avaient « attaqué des manifestants pacifiques, brutalisant certains d’entre eux avec divers outils et armes », rapporte Al-Wafaq, le principal groupe d’opposition au régime en place, en accusant les forces de l’ordre d’être responsables de la mort de cet homme de 36 ans. Un proche de la victime assure que Salah Abbas Habib « prenait part à une manifestation à Shakhura, vendredi, et a été arrêté par les forces de sécurités alors que d’autres manifestants prenaient la fuite » et que l’on n’avait pas eu de nouvelles de sa part « jusqu’à ce que l’on nous informe que son corps avait été retrouvé samedi matin. »
Alors qu’une enquête pour homicide semble avoir été ouverte, le roi du Bahreïn a assuré que « la porte était toujours ouverte pour un dialogue sincère » avec l’ensemble de la population avant d’affirmer qu’il fallait « maintenir le rythme des réformes. »
Le Général Tariq al-Hassan, responsable de la sécurité publique, déclare pour sa part que « le gouvernement condamne tout acte de violence et s’assurera que le ou les auteurs de ce crime, peu importe leur identité, seront amenés devant la justice. »
VENDREDI, 17h05 – Anonymous pirate le site officiel de la F1
Les Anonymous, groupement de hackers répandu dans le monde entier fait savoir en ce moment même son mécontentement face à la décision de la FIA de se rendre à Bahreïn. Les Anonymous seraient en train d’attaquer le site officiel de la F1 : Formula1.com.
Il est parfois impossible d’accéder au site web. Des lenteurs ont été remarquées ainsi que l’absence d’une bonne partie du design du site.
Le site web https://f1-racers.net/ a également été piraté, un message anglais s’affichant, prônant les droits de l’homme.
VENDREDI, 15h45 – Le Bahreïn n’annulera pas la course
Le prince héritier Salman bin Hamad bin Isa Al Khalifa a assuré qu’il n’était pas question d’annuler le Grand Prix malgré les problèmes rencontrés par certaines équipes en quittant le circuit : « Je pense qu’annuler ne ferait que renforcer les extrémistes. Je pense que pour ceux qui, comme nous, essayent de rester à l’écart des problèmes politiques, avoir la course nous permet de bâtir des liens entre les communautés et de les faire travailler ensemble. […] Je peux absolument garantir que les problèmes qui ont pu ou pourraient survenir ne sont pas dirigés contre la F1. Ça montre qu’il y a des gens qui sont là pour créer le chaos. […] A aucun moment des gens de la F1 n’ont été en danger. J’espère qu’en venant ici vous aurez compris que contrairement à ce que l’on vous a rapporté, nous n’essayons pas de dire que nous sommes parfaits. Nous sommes un vrai pays, avec des problèmes réels et nous espérons que vous en comprendrez toute la complexité. […] Je suis sûr que les manifestations qui se produiront à certains moments font partie du processus politique de chaque pays. »
VENDREDI, 15h40 – Des mécaniciens Sauber confrontés à des hommes masqués
Après Force India, des mécaniciens de chez Sauber ont également été confrontés à des hommes masqués, jeudi soir : « Hier soir, vers 20h30, un minibus de l’écurie Sauber a quitté le circuit pour rejoindre le Novotel de Manama. Le trafic était lent, les voitures avaient leurs feux de détresse. Dans le sens inverse il n’y avait pas de trafic. Les gens de l’équipe ont vu quelques personnes masquées venir de là en direction de leur file de circulation où brûlait également un cocktail molotov. Le minibus s’est mis sur la file la plus à droite et a quitté les lieux. Personne chez Sauber n’a été blessé » explique l’écurie suisse dans un communiqué.
VENDREDI, 13h00 – Force India pourrait sacrifier les Essais Libres 2 pour rentrer plus tôt à l’hötel
L’écurie Force India pourrait limiter son roulage lors des Essais Libres 2 voire même ne pas y participer pour des raisons de sécurité, afin que tous les mécaniciens puissent rejoindre leurs hôtels respectifs de jour, minimisant ainsi les risques d’être pris dans les manifestations annoncées en fin de journée.
Lors de la première séance d’Essais Libres, l’écurie indienne avait été l’une des écuries les plus assidues en piste et ses pilotes avaient été les seuls à chausser les pneus tendres : « Nous regardons les données dont nous disposons et nous allons peut-être revoir le programme, peut-être même ne pas prendre part du tout aux Essais Libres 2 » indique Bob Fernley, directeur adjoint de l’écurie.
JEUDI – L’équipe de TF1 ne sera pas au Bahreïn
Comme leurs homologues allemands, finlandais ou japonais, Christophe Malbranque, Jean-Louis Moncet et Jacques Laffite ne seront pas à Sakhir pour commenter le Grand Prix du Bahreïn. Le trio officiera ainsi depuis les studios de la chaîne à Boulogne-Billancourt.
Par ailleurs, Livio Oricchio, célèbre correspondant du journal brésilien O Estado de Sao Paulo a décidé en accord avec son journal de ne pas aller à Bahreïn : « Nous avions les tickets pour toute la saison sauf pour le Bahreïn et les Etats-Unis parce qu’il y avait des doutes sur la tenue de chacun de ces Grand Prix. Comme de nombreux journalistes, je ne serai pas à Sakhir. J’ai toujours cru que la course n’aurait pas lieu et je ne suis toujours pas sûr à 100% que quelque chose ne contraindra pas la FIA ou la FOM à annuler la course » explique le journaliste brésilien.
JEUDI – Force India ne déclarera pas forfait et double sa sécurité
Après les incidents qui ont impliqués quatre mécaniciens de Force India, l’écurie indienne a confirmé que deux de ses membres avaient décidé de quitter le pays mais Bob Fernley, directeur adjoint de l’écurie, a assuré que Force India ne se retirerait pas, bien que les protestataires aient annoncé « une journée de colère » pour dimanche. Bob Fernley a notamment rencontré les organisateurs de l’épreuve, le conseiller de la police, John Yates, et le bras droit de Bernie Ecclestone, Pasquale Lattuneddu : « Nous voulons juste être sûrs que toutes les précautions ont été prises » explique-t-il alors que certains parlementaires britanniques ont invité l’écurie à se retirer de la course.
« Il n’y a aucune chance que nous nous retirions [de la course]. […] Nous avons été clairs dans nos intentions. La FIA et la FOM, avec lesquels nous avons des obligations contractuelles, nous ont assurés que c’était sûr pour nous d’être ici. Nous l’avons accepté. […] Comme je l’ai dit aux parlementaires britanniques, en venant au Bahreïn, la Formule Un peut dire qu’elle a apporté la presse mondiale avec elle, qu’elle a mis en lumière certains problèmes et qu’il appartient aux parlementaires, maintenant, d’en débattre » a commenté le directeur adjoint de Force India.
« Nous nous attendons évidemment à plus de protestations dans les prochains jours, alors maintenant nous voulons que les membres de l’équipe voyagent en groupe. En tant qu’équipe, nous avons engagé ici un service de sécurité pour donner à nos gars un peu plus de confort et les assurer que nous prenons soin d’eux, ce qui est notre première priorité. Alors nous coordonnons notre sécurité avec celle du circuit. Nous ne voulons pas que nos gars se retrouvent dans une position ou bien à un endroit où ils ne devraient pas être » poursuit Fernley.
Ainsi, les trajets des voitures de l’écurie – équipées de trackers – ont été modifiés et les membres de l’écurie ont reçu pour consigne de ne pas porter les tenues officielles sur la route menant à leurs hôtels. Certaines équipes ont également décidé d’ôter tous les marqueurs extérieurs qui pouvaient identifier les véhicules comme appartenant à des écuries ou à l’organisation.
JEUDI – Le Bahreïn retarde les visas de journalistes accrédités par la FIA
Deux journalistes de l’Associated Press, accrédités par la FIA pour couvrir le Grand Prix du Bahreïn se sont vus indiquer par le Bahrain’s Information Affairs Authority que leurs visas étaient « en suspens » pour des raisons « logistiques ». Originaires de Dubaï, les deux journalistes ne seraient d’ailleurs pas les seuls, basés au Moyen-Orient, à attendre ainsi leurs visas, bien qu’accrédités par l’autorité sportive : « Nous couvrons des évènements sportifs à travers le monde, dans toutes sortes de circonstances, et nous ne voyons aucune raison pour que l’on empêche ces journalistes de couvrir le Bahreïn » s’indigne Lou Ferrara, responsable du service des sports de l’Associated Press.
L’an passé, le Bahreïn a durci les conditions d’obtention d’un visa d’entrée sur son territoire, notamment en ce qui concerne les journalistes, alors qu’auparavant les medias recevaient leurs visas avant même leur arrivée à Manama, la capitale.
JEUDI – Un slogan pacifiste sur la Sauber C31 ?
Des activistes du Groupe pour une Suisse sans Armée (GSoA) se sont rendus au siège de l’écurie Sauber pour l’encourager à apposer sur sa C31, ce week-end, un autocollant portant le slogan suivant : « No Guns Against Voices ».
Jonas Zuercher, porte parole du mouvement, confie à l’Associated Press que le slogan pourrait figurer sur l’aileron arrière des voitures de Sergio Perez et Kamui Kobayashi, estimant ainsi que l’écurie suisse pourrait « faire un signe » à l’adresse du peuple du Bahreïn alors que les autorités utilisent, selon lui, le Grand Prix à des fins politiques.
JEUDI – Nico Hulkenberg espère que la suite du week-end se passera bien
Après que quatre mécaniciens aient été pris dans un incident [voir ci-dessous] sur le chemin du retour à leur hôtel, et alors qu’un membre de l’écurie indienne a décidé de quitter le pays, Nico Hulkenberg répond qu’il se sent « OK ! » lorsqu’on lui demande s’il se sent en sécurité à Bahreïn. Le pilote allemand n’en reste pas moins sensible aux évènements : « Ce n’est évidemment pas bien que ce genre de chose arrive. Nous sommes ici pour une course. La F1 est un divertissement et ce genre de chose ne devrait vraiment pas nous arriver. Que ce soit juste ou pas, je ne sais vraiment pas. C’est difficile à dire. Je ne suis pas un politicien, je suis un pilote de Formule Un. Ce n’est pas bien que nous ayons à nous inquiéter de cela, maintenant il en est ainsi et espérons que le reste du week-end se passera bien et dans le calme. »
JEUDI – Les promoteurs du circuit du Bahreïn se veulent rassurants sur la sécurité
Après les incidents qui ont émaillés la journée de mercredi, le Bahreïn International Circuit se veut rassurant dans un communiqué publié aujourd’hui : « Le BIC voudrait réitérer sa confiance dans la capacité, des autorités compétentes du Bahreïn, à gérer de tels incidents isolés et confirme que les mesures habituelles de sécurité sont prises à proximité du circuit pour s’assurer que le niveau de sécurité est maintenu. »
JEUDI – De la Rosa ne s’inquiète pas pour la sécurité des pilotes
Dans un entretien accordé à Autosport, Pedro de la Rosa, président du GPDA commente la situation au Bahreïn : « J’ai fait la même chose que lors des précédents Grand Prix du Bahreïn auxquels j’ai participé et je n’ai pas vu la moindre différence pour le moment. Peut-être qu’il y a un peu plus de sécurité à l’entrée des hôtels, mais je n’ai rien vu de différent » confie le pilote HRT.
Interrogé sur l’incident qui a impliqué une voiture de l’écurie Force India [voir ci-dessous], Pedro de la Rosa reconnaît que la situation n’est pas totalement sûre si ce genre de chose arrive mais admet qu’il n’en sait « pas suffisamment sur cela pour dire quoique ce soit. »
Le Président de l’Association des Pilotes de Grand Prix insiste sur le fait qu’il n’a aucune inquiétude quant à la sécurité des pilotes et accorde sa confiance à la FIA : « Notre point de vue c’est que nous ne savons pas grand chose de la situation à Bahreïn pour nous en forger une opinion ferme et […] nous faisons confiance à ceux qui ont pris la décision [ndlr : la FIA]. C’est le mieux que l’on puisse faire, ça et rester loin des controverses. Nous sommes des sportifs et nous devons tout le temps être en piste. »
JEUDI – Une voiture de chez Force India prise entre deux feux
Mercredi soir, une voiture transportant quatre membres de l’écurie Force India a été prise accidentellement dans des heurts opposants manifestants et forces de sécurité sur l’une des principales artères de Manama. Un cocktail molotov a alors explosé à proximité du véhicule, après avoir été contraint de s’arrêter : « Personne n’a été blessé au sein de notre équipe. Nous n’avons pas été directement pris pour cible par ces cocktails molotov » indique cependant un porte-parole de l’écurie indienne.
Si les quatre mécaniciens prendront bel et bien part au Grand Prix, un membre de l’écurie Force India a cependant décidé de quitter le pays.
Zayed R Alzayani, président du circuit bahreïni a cependant tenu à relativiser la portée de l’incident : « C’était un incident isolé et mon épouse a également été impliquée. Les protestataires ne prenaient pas les voitures pour cible, ils se sont tjuste retrouvés là. Personne n’a été blessé. Je ne donne pas d’ordres à la police, ils savent mieux que moi ce qu’il faut faire. J’ai une course à organiser. »
MERCREDI – Des manifestants crient « A bas la Formule Un ! » dans la zone marchande de Manama, la capitale
L’Associated Press fait état d’incidents opposants protestataires et forces de l’ordre lors d’une manifestation culturelle organisée en parallèle du Grand Prix, mercredi. Des centaines de manifestants se sont ainsi précipités sur les étalages et dans les magasins de la zone marchande de Manama, certains criant « A bas la Formule Un ! », alors que de nombreuses boutiques avaient décidé de garder portes closes. Les forces de sécurité ont ainsi fait usage de grenades incapacitantes et de gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
Des dizaines de manifestants ont également pris à parti le prince héritier Salman bin Hamad Al Khalifa, principal soutien du Grand Prix, alors qu’il quittait les funérailles d’un dirigeant chiite dans la région de Sanabis, en proie à de fréquents accrochages entre manifestants et force de l’ordre.
MERCREDI – Une écurie de Porsche Cup se retire de la course
Le Grand Prix du Bahreïn marque également le début de la saison de Porsche SuperCup qui accompagne traditionnellement le championnat du monde de F1 durant la majeure partie de la saison. L’écurie MRS a cependant décidé de ne pas faire le voyage à Bahreïn : « C’est la première fois dans notre histoire que nous annulons notre participation à une course de Porsche Mobil1 Supercup. Au final, nous avons une responsabilité à l’égard de nos employés. La course de Bahreïn est pour nous un des moments forts de la saison, par conséquent ça n’a pas été facile de prendre une décision. En accord avec nos pilotes et nos partenaires, nous sommes arrivés à la conclusion que nous n’entamerons le championnat que lors de la deuxième course, à Barcelone, le 13 mai » explique Karsten Molitor, directeur de l’écurie MRS.