L’éloge de Vettel par Stewart, Horner, Newey et… Whitmarsh

Ce dimanche, Sebastian Vettel est devenu pour la deuxième fois champion du monde de Formule Un, après une campagne 2011 dominatrice, en plein contraste avec une saison 2010 beaucoup plus chaotique. Mais le sacre de l’Allemand, plus jeune double champion du monde de l’Histoire, est surtout celui de la maturité, d’après Adrian Newey : « Vettel est comme une éponge : il observe, il apprend, il fait des erreurs, comme tout le monde, mais ne les répète jamais deux fois. Il est jeune mais réfléchit beaucoup. Il est incroyablement mature pour quelqu’un de si jeune. C’est incroyable ce qu’il a appris en Formule Un en si peu de temps » déclare le britannique.

Jackie Stewart tient d’ailleurs sensiblement le même discours dans sa chronique pour le Daily Mail : « Mes meilleures années, étaient mes trois dernières. J’ai pu mieux gérer les choses parce que j’avais plus d’expérience, plus de connaissances et un peu plus de sagesse. […] Bien que sa Red Bull fût dominatrice l’année dernière, il a parfois montré un manque de maturité en faisant des erreurs que des pilotes plus expérimentés auraient évité. Cette année, il est incontestablement le pilote de course de 24 ans le plus mature que je n’ai jamais vu. Il a fait des petites erreurs comme au Canada, mais son deuxième titre est un accomplissement incroyable pour quelqu’un de si jeune. Doubler la mise consécutivement avec toutes les distractions qu’être champion du monde implique, nécessite de la motivation de la part de votre équipe, de vos mécaniciens, de vos ingénieurs, tout autant que de vous-même. Si vous m’aviez posé la question à la même époque, l’an dernier, je vous aurais dit qu’il ne gagnerait pas le titre cette année. »

Le triple champion du monde écossais rejette d’ailleurs du revers de la main l’argument qu’utilisent souvent les détracteurs du pilote allemand qui attribuent son succès à la Red Bull : « Ce qu’il a accompli, en remportant deux titres d’affilé, a été extraordinaire et ne devrait pas dénigré du fait qu’il a eu entre les mains ce qui a généralement été la voiture la plus rapide […] il faut quelqu’un pour la piloter » s’exclame Jackie Stewart qui n’hésite pas à ajouter que Sebastian Vettel a « parfois fait passer Mark Webber, qui est un coéquipier de classe mondiale, pour un pilote moyen. »

Pour Christian Horner, team principal de l’écurie autrichienne, Sebastian Vettel a « vraiment élevé le niveau, il a entamé cette saison en tant que champion en titre et il s’est comporté comme un vrai champion. »

Le britannique conteste également le fait que le succès de son pilote soit essentiellement dû à sa monoplace : « Si vous repensez à la course de Barcelone où il était sous pression et ensuite, à Monaco, où la pression était monumentale : c’était un pilotage remarquable. Ensuite, en Italie, on repense à son dépassement sur Alonso pour gagner la course de façon très autoritaire. Il a été dans une forme absolument fantastique et il a continuellement maintenu son niveau depuis douze mois maintenant. Il mérite pleinement sa victoire dans ce championnat qu’il a dominé depuis la première course, à Melbourne. C’est le cumul de beaucoup de travail de sa part et de celle de l’équipe, et il peut être très fier de ce qu’il a accompli. »

Même Martin Whitmarsh, team principal de l’écurie McLaren, a dû, invité par Christian Horner, ravaler ses critiques notamment après le Grand Prix de Belgique 2010 où il avait qualifié l’Allemand de « crash kid » : « Je les ravale. A l’époque, il avait une voiture qui aurait pu lui permettre d’être facilement titré, et assez rapidement, mais ça s’est joué sur le fil et, finalement, il a été plutôt chanceux de l’emporter. […] Mais je l’ai dis, et le redit encore, je pense que Sebastian a piloté de façon fantastique cette saison. Avec l’aide d’Adrian Newey, il mérite son titre. Il a été vraiment irréprochable, ce qui est super pour lui. »

Mais une fois n’est pas coutume, le mot de la fin reviendra à Bernie Ecclestone qui confiait, un peu plus tôt cette saison, que Sebastian Vettel lui rappelait Jochen Rindt : « Seb gardera toujours les pieds sur terre, peu importe le succès. C’est ce qui forge les vrais champions et c’était aussi la force de Jochen, en plus d’être tous deux mauvais perdants. »