Hamilton veut que McLaren l’aide à devenir le meilleur
Alors qu’il a définitivement perdu toutes chances de titres à Singapour, Lewis Hamilton avait déjà mis la pression sur son écurie, avant le Grand Prix, pour que celle-ci l’amène à tutoyer à nouveau les sommets et en a profité pour rappelle qu’il n’était pas en Formule Un pour le plaisir d’y être… comme un certain Rubens Barrichello.
Après avoir vu sa McLaren contester la suprématie de Red Bull au mois de juillet, Lewis Hamilton a pu constater, comme la plupart de ses collègues, que l’écurie autrichienne avait profité de la pause estivale pour reprendre, nettement, du poil de la bête, au point de faire le doublé pole position/victoire, à Spa et à Monza, sur des circuits que l’on disait pourtant moins favorables à la RB7.
Face à cette capacité de réaction de l’écurie championne du monde en titre qui n’a rien à envier à ses rivales historiques, le pilote McLaren manifeste à nouveau quelques signes d’impatience et met la pression sur les hommes de Woking pour qu’ils réagissent dès la saison prochaine : « Il me reste encore au moins cinq à dix ans de carrière. A un moment, si ça continue comme ça – ce dont je doute – alors ma patience sera sérieusement testée » rapporte The Sun.
Le britannique presse son écurie de trouver une solution pour mettre un terme à la dynamique de confiance qu’accumulent actuellement Sebastian Vettel et son écurie : « Seb va revenir [en 2012] tout aussi confiant qu’il l’était cette année, alors nous devons augmenter notre niveau de jeu. Nous avons récemment eu une grosse réunion technique et […] personne ne posait de questions, sauf moi. Je disais : ‘’Désolé, j’ai quelques questions…’’. »
La réponse de son écurie ne s’est cependant pas faite attendre, par le biais de Martin Whitmarsh : « Je pense que les gars travaillent dur, chaque année : la nature de la F1 est cyclique, comme chacun sait, ça va et ça vient. McLaren est une grande équipe qui peut se remettre d’un mauvais départ – beaucoup d’équipes ne peuvent pas le faire – mais ça serait mieux de ne pas avoir à se remettre d’un mauvais départ. Nous avons produit, à de nombreuses reprises par le passé, des voitures gagnantes, nous avons une grande équipe, de bons ingénieurs et nous sommes décidés à y arriver l’année prochaine. »
Pour cela, Whitmarsh pense que l’arrivée de Sam Michael, sera un atout : « Nous sommes ravis qu’il nous rejoigne. Il arrive en tant que directeur sportif, donc c’est une réorientation de carrière pour lui. Il a travaillé du côté technique, en tant qu’ingénieur chez Jordan puis comme directeur technique chez Williams, mais nous lui avons fait une proposition en pensant que sa force réside dans le travail opérationnel, sur le terrain, avec l’équipe. Donc, son travail en tant que directeur sportif, c’est de s’assurer que McLaren est la meilleure et la plus redoutée des équipes au monde. »
Voilà donc un discours qui devrait rassurer Lewis Hamilton, qui expliquait, selon The Sun, ne pas vouloir faire de la figuration en Formule Un : « Il y a certains pilotes qui sont ravis d’être en F1 et juste heureux de vivre. […] Regardez Rubens Barrichello, il semble heureux d’être là où il est, mais il y a des personnes, comme moi, qui n’existent que pour être les meilleurs. Si vous ne vous efforcez pas d’être le meilleur, alors vous ne faites rien. »
Les déclarations du pilote McLaren n’ont pas été des mieux accueillies par les fans du pilote Williams. Sur son compte Twitter, Rubens Barrichello a cependant relativisé les choses : « A propos de Lewis Hamilton, certains ont dit qu’il avait fait une interview où il avait dit de mauvais choses sur moi. Je lui ai parlé et il m’a dit que ça n’était pas vrai : pour moi, ça me suffit. Après tant d’années, je suis habitué aux gens qui inventent des choses, juste pour le plaisir d’inventer… »
Sans doute maladroites, les déclarations du pilote britannique sont surtout relativement étonnantes dans la mesure où Rubens Barrichello est aujourd’hui un pilote en fin de carrière, bien conscient que ça n’est pas au crépuscule de la trentaine qu’on devient le meilleur en Formule Un et qui a donc des objectifs adaptés à sa situation actuelle, c’est-à-dire aider Williams à revenir aux avant-postes. De près de 15 le cadet du pauliste, Lewis Hamilton ne doit donc pas oublier qu’il lui reste une longue et prometteuse carrière devant lui.