Pirelli tire un bilan positif de son implication en F1
A l'occasion de sa course à domicile, Pirelli tire les premiers enseignements de son investissements en Formule Un et dévoile un nouveau pneus haute-performance, fruit de son implication dans la catégorie reine.
Les 9, 10 et 11 septembre derniers, Pirelli célébrait son premier Grand Prix à domicile depuis 1991. Ainsi, le manufacturier italien, dont le siège ne se trouve qu’à quelques kilomètres de Monza, a profité de l’occasion pour dévoiler au public le premier fruit de son implication en Formule Un en présentant un nouveau pneu dans sa gamme, le Pirelli P-Zero Silver, lors d’une soirée réunissant, entre autres, Marco Tronchetti Provera, PDG de Pirelli, Stefano Domenicali, directeur de la Scuderia Ferrari ou encore Jenson Button, pilote McLaren-Mercedes.
Cette nouvelle gomme, destinée aux supercars, a été élaborée selon les mêmes méthodes de modélisation informatisée que celles employées par la Formule Un. Développé en quelques mois seulement – au lieu des deux ans de développement couramment en vigueur -, ce pneu sera disponible dès le printemps prochain et sera produit en Italie, dans la commune de Settimo Torinese où le manufacturier italien veut s’inscrire au cœur d’un pole technologie et industriel d’avant-garde où sont déjà élaborés les mélanges employés en Formule Un, les pneus étant quant à eux produits dans l’usine turque d’Izmit.
La présentation du P-Zero Silver a également été l’occasion pour Marco Tronchetti Provera de tirer un premier bilan positif de l’implication de sa compagnie en Formule Un : « Sous l’impulsion de la Formule Un, nous avons enregistré au premier trimestre une augmentation de près de 30% des ventes de Pirelli dans la gamme »premium ». Dans la première moitié de cette année, les parts de marché du groupe, dans le haut de gamme, sont passées de 60 à 65% en Europe qui représente le marché le plus important » s’est satisfait le PDG de Pirelli.
Mais la réussite n’est pas que commerciale. Présent lors de la présentation du P-Zero Silver, Stefano Domenicali a tenu à féliciter le manufacturier italien pour son « travail extraordinaire en Formule Un ». De son côté, Provera a le sentiment du devoir accompli : « Le monde de la Formule Un nous a accueilli avec enthousiasme et nous nous sommes sentis à notre aise. En quelques mois, nous avons fait ce que les équipes nous ont demandé […] Nous avons réussi à conjuguer, et ce n’est pas le plus facile, sécurité et spectacle. »
C’est d’ailleurs toute l’originalité de l’implication de Pirelli en Formule Un, le manufacturier italien étant davantage dans une relation de fournisseur à client, répondant ainsi à un cahier des charges précis, que dans une relation de partenariat. Une politique en partie dictée par le fait que Pirelli soit manufacturier unique là où Bridgestone – avant de se retrouver seul – s’inscrivait dans une confrontation directe avec Michelin, où il y avait donc une compétition et des intérêts propres aux manufacturiers.
Pirelli s’est donc lancé en Formule Un avec pour consigne de faire des pneumatiques performants mais qui, contrairement à ses concurrents, devaient être moins endurants. Une philosophie basée en grande partie sur la confiance en l’intelligence du spectateur – et potentiel consommateur – comme a pu nous le confirmer Alexandra Schieren, responsable presse Pirelli dans les paddocks : « Le spectateur sait faire la différence entre des pneus de route et de compétition. Certes nos prédécesseurs pouvaient faire des pneus qui tenaient la distance d’un Grand Prix, mais 300 km ça reste très peu comparé à un pneu de route quoiqu’il arrive. »
Alexandra Schieren tient d’ailleurs à lutter contre une idée reçue : « Il est plus difficile de faire des pneus qui ne durent que 100km que des pneus qui tiennent plusieurs dizaines de milliers de kilomètres. » Il faut en effet produire des pneus haute performance qui se dégradent rapidement tout en conservant un niveau de sécurité irréprochable, un objectif atteint selon Marco Tronchetti Provera : « Nous avons fait ce qui nous a été demandé : nous devions fournir des pneus qui soient rapides, avec une structure très solide et qui permettent d’avoir plus d’arrêts. […] Tout le monde s’est rendu compte que c’était beaucoup plus simple de construire un pneu qui dure toute la course plutôt qu’un pneu qui dure moins longtemps. »
Le PDG italien en a d’ailleurs profité pour s’enorgueillir : « L’une des bonnes choses qui devrait nous rendre fiers, c’est la présence en F1 de nombreuses entreprises italiennes : Ferrari, Brembo, Magneti Marelli et Pirelli. C’est le signe que ce pays sait faire des produits d’excellence. »