Trulli n’ira pas au Japon le coeur léger

Près de six mois après la catastrophe nucléaire de Fukushima, cette dernière continue de susciter des débats sur l’organisation d’évènement sportifs dans l’archipel nippon. Initialement prévus à Tokyo, au mois de mars dernier, les championnats du monde de patinage artistique avaient dû être reportés d’un mois et délocalisés dans l’urgence à Moscou. Plus en rapport avec les sports mécaniques, le Grand Prix du Japon moto, disputé sur le circuit de Motegi, à moins de 200 kilomètres de Fukushima, a fait l’objet d’une polémique au centre de laquelle les pilotes n’ont pas hésité à faire entendre leur désapprobation. Il y a quelques semaines encore, Valentino Rossi affirmait qu’il n’irait pas au Japon alors que ses collègues, Casey Stoner et Jorge Lorenzo, qui se disputent actuellement le titre, ne semblent pas non plus voir venir l’étape japonaise avec un grand enthousiasme, l’australien, actuel leader du championnat, craignant pour la santé de sa compagne qui attend actuellement un heureux évènement.

La Formule Un avait relativement été épargnée par le débat jusque-là, en grande partie grâce au fait que Suzuka se situe à près de 500 km de Fukushima, dans la partie sud de l’île principale de l’archipel. Et pourtant, lors du Forum des Fans organisé par la FOTA au siège de Pirelli, à Milan, ce mercredi, les pilotes présents n’ont pas échappé à des questions quant à leurs sentiments à l’idée d’aller prochainement au Japon : « Il y en a dont c’est le travail d’étudier ce genre de situation » explique Nico Rosberg. « S’ils nous disent que nous pouvons y aller sans problèmes, nous ne pouvons que les croire. »

Jarno Trulli de son côté a un point de vue légèrement différent : « Qui dit la vérité ? Nous devons seulement faire confiance encore et encore. Nous n’avons aucun moyen pour intervenir. Je n’irais pas au Japon le cœur léger mais dans le même temps, je ferai mon travail, comme dans toute autre occasion. Malheureusement, nous vivons dans un monde difficile dans lequel nous ne devons nous fier qu’à nous-mêmes » philosophe cependant le pilote Team Lotus.

A l’occasion du dernier Grand Prix de Belgique,<a href="/f1/actualite/11163-interview-exclusive-avec-jarno-trulli.html" target="_blank" title=""> notre correspondant sur place avait déjà pu interroger le pilote italien sur le sujet</a> et ce dernier expliquait qu’il y avait cependant moins d’inquiétudes en F1 que pour les motards : «Nous on va à Suzuka, eux ils vont beaucoup plus près de la zone où il y a eu les problèmes nucléaires je pense donc qu’ils ont peut-être raison de s’inquiéter mais pour nous la situation est différente donc on va y aller.»

En juillet dernier, en parallèle du Grand Prix d’Allemagne, Bernie Ecclestone en personne assurait qu’il irait au Japon « comme d’habitude. » Le grand argentier de la F1 a d’ailleurs fait l’acquisition de 3.000 places pour les offrir aux fans japonais, assurant au passage que les pilotes répondraient présents : « Je ne sais pas pourquoi les motards ont réagi ainsi, mais, en Formule Un, personne ne pense que c’est un problème. »

Mais Kamui Kobayashi reste malgré tout l’un des pilotes les mieux placés pour évoquer le sujet : « J’y suis allé et je vais bien. Personne n’est inquiet au Japon. Aller au Japon montrera notre soutien à la population. Je m’attends à ce qu’il y arrive des gens de tout le pays » confiait le japonais. Interrogé, il y a quelques semaines, par <i>Diario Sport</i>, Jaime Alguersuari faisait preuve de la même assurance : « Je n’ai pas de problème pour aller au Japon. La situation est calme. »

De son côté, Fernando Alonso rejoignait également le pilote Sauber, affirmant que la F1 pouvait avoir son rôle à jouer : « Je suis toujours content d’aller au Japon, aussi parce que Tokyo est une de mes villes préférées. Il y en a sans doute, pas ici mais en moto, qui ne le sont pas autant, mais je pense que le sport, dans certaines situations, peut aider. »