Vers un retour d’Imola au calendrier ?

Après le terrible accident du Grand Prix d’Italie 1978 disputé à Monza et qui provoqua la mort de Ronnie Peterson, le circuit Dino e Enzo Ferrari signa un contrat pour l’organisation d’un Grand Prix. Ainsi, après une course disputée hors championnat en 1979, intitulée "Dino Ferrari Grand Prix", en l’hommage du défunt fils du Commendatore, Imola accueillit le seul Grand Prix d’Italie à ne pas s’être disputé à Monza, en 1980. Remportée par Nelson Piquet, la course avait été marquée par une spectaculaire sortie de piste de Gilles Villeneuve après l’éclatement d’un pneu, dans le virage précédant Tosa qui porte aujourd’hui son nom.

L’année suivante, Monza réintégrant le calendrier en tant qu’hôte du Grand Prix d’Italie, le Grand Prix disputé à Imola fut contraint d’adopter le nom de la petite république de Saint-Marin, voisine du circuit de quelques dizaines de kilomètres.

Circuit très rapide, Imola ne tarda cependant pas à éveiller des inquiétudes quant à sa sécurité, notamment concernant le fameux virage de Tamburello et son mur devenu tristement célèbre, séparant la piste d’un ruisseau longeant le tracé. Nelson Piquet, Gerhard Berger ou encore Michele Alboreto y furent victimes de sorties spectaculaires mais, fort heureusement, sans conséquences. En 1994, Ayrton Senna n’aurait pas cette chance au terme d’un week-end où Roland Ratzenberger avait perdu la vie lors d’une violente sortie de piste dans le virage Villeneuve.

Malgré de profondes modifications qui ont pour de nombreux observateurs retiré tout attrait au circuit, même si elles s’imposaient, Imola perdit finalement sa place au calendrier à partir de 2007, tirant sa révérence, en 2006, sur une superbe victoire de Michael Schumacher, résistant à Fernando Alonso en fin de course comme ce dernier avait pu le faire avec l’Allemand la saison précédente. Lassés du manque d’investissements des propriétaires pour élever le circuits aux standards modernes de la F1, la FIA avait mis le holà et Bernie Ecclestone s’était alors contenté de déclarer : « Je suis désolé, mais nous avons perdu Imola. »

Depuis, Hermann Tilke a supervisé les travaux de reconstruction des stands et du paddock. En juin 2008, le circuit avait été homologué par la FIA pour recevoir des essais de Formule Un, accueillant, en parallèle, de nombreuses compétitions telles que le WTCC, l’endurance ou plus récemment le meeting de substitution des GP2 Asia après l’annulation du rendez-vous de Bahreïn.

« A la suite de l’inspection effectuée en juillet par Charlie Whiting, responsable de la sécurité des circuits auprès de la FIA, cette dernière a envoyé les documents attestant l’extension pour trois ans de l’homologation de grade 1, valide jusqu’à fin 2014 » peut-on lire sur le site du circuit.

Une telle homologation signifie que la piste est de nouveau apte à accueillir un Grand Prix de Formule Un, s’il le souhaite : « Nous sommes fiers d’avoir atteint notre objectif, c’est le signe irrévocable que nous travaillions dans la bonne direction » se félicite Walter Sciacca, directeur du circuit avant d’ajouter que « lors de la visite d’inspection de juillet, Charlie Whiting n’a pas exigé la moindre intervention significative au niveau de la sécurité »

« Avec le renouvellement de l’homologation, nous sommes en situation de pouvoir accueillir à nouveau un Grand Prix de Formule Un en répondant à toutes les exigences de la FIA. […] Si les conditions économiques sont réunies, nous sommes prêts à affronter tous les défis. D’autre part, comme l’ont démontré les déclarations en faveur d’Imola d’un grand champion comme Jenson Button <a href="/f1/actualite/11097-jenson-button-engagerait-di-resta-et-alonso.html" target="_blank" title="">(lire ici)</a>, que nous remercions à nouveau, notre piste reste un des tracés les plus technique et spectaculaire : s’imposer à Imola est toujours quelque chose de spécial dans la carrière d’un pilote. »

Et Walter Sciacca d’ajouter : « Cette année, nous avons accueilli toutes les compétitions automobiles les plus importantes, à l’exception de la F1, mais ce nouveau succès obtenu fait qu’Imola est définitivement de retour dans le club fermé des circuits qui ont fait et continuent de faire l’histoire du sport automobile international. »

Un retour au calendrier du circuit Dino e Enzo Ferrari reste cependant difficilement envisageable, malgré les soutiens qu’ils pourraient recevoir, le calendrier étant déjà bien chargé et Bernie Ecclestone privilégiant des destinations extra-européennes aux dépens des grands classiques européens.