Pirelli veut arrêter de gaspiller des pneus

Lors d’un Grand Prix de Formule Un, chaque pilote se voit attribuer, au total, 11 trains de pneus slicks par week-end – 5 de pneus tendres et 6 de pneus durs – selon un programme défini par le règlement. Le vendredi les pilotes reçoivent ainsi deux trains de pneus durs et un train de pneus tendres : ils doivent rendre, après les Essais Libres 1, un train de pneus durs puis le reste après les Essais Libres 2. Ils reçoivent ensuite 4 trains de pneus neufs de chaque type de gommes avec l’obligation d’en restituer un de chaque type après les Essais Libres 3. En comptant les 5 trains de pneus intermédiaires et les 3 trains de pneus pluie prévus par Pirelli, pour chaque pilote, ce n’est pas moins de 1824 pneus qui sont apportés par le manufacturier italien sur chaque épreuve : une situation que Pirelli aimerait voir changer pour 2012.

« L’étrange situation à laquelle nous devons faire face, c’est qu’à la fin de chaque course, chaque écurie a des pneus neufs inutilisés : il y a quelque chose qui cloche. […] La raison est en fait très simple : c’est parce qu’ils n’utilisent qu’un train de pneus les plus durs en situation de course, éventuellement deux s’il s’agit d’une écurie de pointe et qu’ils les ont utilisé en Q1. Alors, dans tous les cas, il reste toujours au moins un jeu de pneus ou, pour les moins bien classés, deux jeux de pneus neufs » explique Paul Hembery, responsable de Pirelli sport.

Le Britannique milite donc pour une redéfinition de l’allocation des pneus pour 2012 soit en remplaçant, pour les qualifications et la course, un train de pneus durs par un train de pneus tendres ou alors en supprimant purement et simplement un train de pneus durs, ce qui lui permettrait de transporter une centaine de pneus en moins par week-end et de réaliser ainsi des économiques : « Pour le moment, s’ils veulent garder la même réglementation, nous irons dire à la FIA : « Il n’y a pas de raison d’avoir six trains de pneus durs et cinq de tendres, nous pourrions tout autant en avoir cinq de chaque type seulement et économiser de l’argent ». Nous fournissons déjà aux équipes un train de pneus intermédiaires supplémentaire […]. La FIA a un rôle à jouer en termes de réglementation, nous devons avoir une simulation de leur part alors que pour moment, c’est une dépense qui ne bénéficie ni aux écuries, ni au sport, ni à Pirelli : c’est un non-sens. »

Mais Pirelli devra surtout convaincre les écuries dont l’accord unanime est nécessaire pour pouvoir modifier le règlement : « Il faut plus de monde autour de la table pour clarifier les choses parce que pour le moment, certaines personnes pensent que ça en avantage d’autres. On n’obtiendra pas instantanément l’approbation unanime pour un tel changement. […] Les équipes ont pour le moment dit qu’elles ne voulaient rien changer. Nous aimerions y revenir et leur dire qu’actuellement, nous avons trop de pneus, c’est inutile d’apporter des pneus qu’ils ne vont pas utiliser. Nous savons que nous devons trouver une solution acceptée par tous parce que c’est juste du gaspillage. »

Paul Hembery assure cependant que « tout le monde n’est pas contre » mais que « c’est plus facile parfois de ne rien changer » et envisage même, pour essayer de convaincre les réticents, de proposer un retour des pneus de qualifications en fournissant aux écuries trois trains de pneus tendres, deux trains de pneus durs et un train de pneus de “qualifications” pour les qualifications et la course : « Les fans aimeraient ça mais pour le moment les écuries ne sont pas convaincues, ce qui nous va. Nous sommes là pour apporter des idées et il appartient à d’autres personnes de décider s’ils veulent les adopter. »