Colin Kolles a ce qu’il faut dans le pantalon
Colin Kolles, team principal et directeur de l’écurie espagnole HRT, pense que ses homologues de la FOTA n'ont rien dans le pantalon.
Colin Kolles, 43 ans, est une figure atypique dans le paddock : « Je crois que les autres pensent que Colin Kolles est fou » confie le directeur de l’écurie HRT lui-même au site motorline.cc.
Fils d’une mère dentiste – et lui-même dentiste de formation – et d’un père ingénieur et pilote de Rallye, Colin Kolles fonde en 2000 la Kolles Racing Team en Formule 3 Allemagne avant d’être nommé, en 2005, Directeur Exécutif de l’écurie Jordan, renommée Midland après son rachat par le magnat russe de l’acier Alex Shnaider. Depuis, l’homme qui bénéficie de la double nationalité roumaine et allemande, bien que réputé pour avoir la tête dure, a vu passer la structure de Silverstone sous les couleurs de Spyker puis Force India. Privé de son rôle de Team Principal par l’arrivée de Vijay Mallya à la tête de l’écurie, Kolles démissionne de ses fonctions de directeur en octobre 2009 avant de rebondir, en 2010, à la tête de l’écurie Hispania, où il remplace Adrian Campos suite au rachat de la structure espagnole par José-Ramon Carabante.
En tant que Team Principal de l’écurie basée en Murcie, l’homme a plusieurs fois fait parler de son équipe et fait office de trouble-fête de la Formule Un. En janvier dernier, l’écurie espagnole quitte l’association des constructeurs, la FOTA, dont il reproche le manque d’égards envers les petites écuries, même si la FOTA se défendra en assurant qu’HRT n’avait pas payé ses droits de participation. L’écurie s’est également signalée en faisant payer ses baquets pour Nairan Karthikeyan, en tant que titulaire, mais également pour des journées d’essais en faisant rouler Mondini, un illustre inconnu pour nombre d’observateurs de la F1. Colin Kolles a ensuite été le seul Team Principal a vouloir porter réclamation contre les échappements soufflés après le Grand Prix de Monaco même s’il n’est jamais passé aux actes avant d’assurer, il y a quelques jours, qu’il souhaitait négocier seul les Accords Concorde, jouant ainsi un rôle de trublion dans les négociations actuelles entre Bernie Ecclestone et les écuries membres de la FOTA.
Colin Kolles se trainerait donc dans le paddock une réputation de « fou », dont il a forcément une petite idée des origines : « J’ai des couilles, parce que je dis et fait ce que je pense. »
Le patron de l’écurie HRT va d’ailleurs plus loin : « Nombre de ces gentlemen [ndlr : directeurs d’écuries] ne sont que des administrateurs et n’ont rien dans le pantalon. Ce sont comme des employés de banque. Voilà la différence, et c’est pour ça qu’on me dit fou ou lunatique ou quoique ce soit d’autre. »
Bien évidemment, contrastant naturellement avec cette vive opposition qu’il entretient avec ses homologues, Colin Kolles confie sa bonne entente avec le grand argentier de la Formule Un : « Bernie Ecclestone sait combien je le respecte : c’est ce qui compte. »
Ainsi, plus que de la folie, Colin Kolles opère un positionnement stratégique dans la confrontation latente entre Bernie Ecclestone et la FOTA, autour des futurs Accords Concorde, misant sur la victoire finale du britannique et cherchant ainsi à assurer un avenir à son écurie.