Petrov et Kubica plus proches en 2011 qu’en 2010 ?

« Soyons honnêtes, Vitaly n’était pas le pilote le plus rapide l’an passé. Robert l’a devancé lors de presque toutes les séances de qualifications, mais à la fin de l’année, il a fait une bonne course à Abu Dhabi » confie Alan Permane, ingénieur en chef de Lotus Renault GP, à Motor.ru

Les chiffres sont en effet éloquents. En 2010, Robert Kubica n’avait raté qu’à une reprise la Q3, à Abu Dhabi – 11ème -, et n’a été devancé par le Russe, en qualifications, qu’à deux reprises : en Hongrie et à Abu Dhabi. Petrov, ne s’est qualifié qu’à 5 reprises en Q3 et a le plus souvent échoué en Q2 – 12 fois -, connaissant même les affres de l’exclusion dès la Q1, à deux occasions. Au final, le Polonais disposait d’une position moyenne en qualifications de 7 à comparer aux 13,5 de son coéquipier.

En course, lorsque le vainqueur du Grand Prix du Canada 2008 voyait le drapeau à damiers, c’était toujours devant son coéquipier. Le Polonais avait ainsi une position moyenne à l’arrivée de 5,9 contre 11,4 pour le Russe. Au championnat pilotes, Robert Kubica termina en 8ème place avec 136 points, soit cinq fois plus que son coéquipier, 13ème au classement final, avec 27 points.

Il convient cependant, au-delà des statistiques, de rappeler que Vitaly Petrov n’était alors que dans sa première année, dans une équipe en reconquête sportive et en restructuration interne où il est donc légitime de penser que les efforts de développement ont principalement été concentrés sur la voiture de Robert Kubica qui était le leader incontestable de l’écurie française. De plus, s’il a fait des erreurs dignes de n’importe quel débutant, le natif de Vyborg s’est aussi offert quelques moments de grâce que ce soit en Malaisie, face aux attaques de Lewis Hamilton, ou, plus sûrement encore, à Abu Dhabi, en devançant Fernando Alonso, alors prétendant au titre.

Depuis le début de saison, Vitaly Petrov a donné raison à son écurie de lui avoir renouvelé sa confiance en signant un podium dès la course inaugurale, à Melbourne, et en s’imposant peu à peu face à son nouveau coéquipier : l’expérimenté Nick Heidfeld. « Nous sommes arrivés à Melbourne, et devant nous il y avait un autre Vitaly. Il était très, très concentré ! Il n’a pas fait la moindre erreur de tout le week-end ! Puis il a fait un podium. Il avait muri » confie Alan Permane.

Il existera cependant toujours un doute, dû principalement à l’absence de Kubica suite à son accident. « L’année dernière, Robert était bien plus fort, Vitaly n’avait pas la moindre chance. Je crois que Robert aurait encore été plus rapide cette année, mais je pense que l’écart aurait été moindre [entre les deux]. »

Malheureusement pour le Russe, même si le Polonais revenait en 2012, le doute persisterait encore, étant donné que si Petrov se rapproche ou devance Kubica, les potentielles séquelles physiques et psychologiques de ce dernier seront souvent avancées comme facteurs explicatifs.