Ferrari a fait un pas en arrière

Les ingénieurs de F1, pour jauger le potentiel intrinsèque d’une monoplace, se basent essentiellement sur le temps réalisé en qualfications, et non pas celui réalisé en course. Avec cette règle évidente, on constate facilement que la vitesse pure de la Ferrari est en-deça de celle de ses concurrentes. Le magazine transalpin Autosprint a mené l’enquête sur le Grand Prix de Chine (dernier Grand Prix en date). Ainsi en 2010, Vettel avait signé la pole avec la Red Bull grâce à un tour réalisé en 1’34’558. Cette année, le pilote allemand a de nouveau obtenu le meilleur temps en 1’33’706. Vettel a donc fait mieux de 0’852 par rapport à 2010. Lui et son équipe ont ainsi abaissé la barre de presque une seconde.

Jenson Button, qui avait réalisé le meilleur chrono pour McLaren l’an passé, a de son côté réduit la marque d’une demie seconde environ: 1’34’421 contre 1’34’979, soit 0’558 de différence. Quid alors de la Ferrari de Fernando Alonso, la mieux placée sur la grille de Shanghai? Si l’Espagnol avait signé un 1’34’913 sur sa Ferrari en 2010, il n’a pu faire mieux cette année que 1’35’119, perdant donc deux dixièmes! Pourquoi Ferrari a t-elle fait un pas en arrière, alors que les autres sont plus rapides?

Il semble aujourd’hui que la Ferrari 150° Italia soit la seule monoplace du plateau à avoir mal négocié le changement de fournisseur de pneumatique, passant de Bridgestone à Pirelli. Un comble pour une écurie italienne s’insurgent déjà certains médias transalpins. Une fois de plus, cela n’est pas sans rappeler les difficultés que l’écurie Renault avait rencontrées en 2007 à la suite du passage des gommes Michelin aux gommes Bridgestone à l’ensemble du plateau. Et toujours dans cet ordre d’idée, la première accusée est la soufflerie de Maranello. Il semblerait pourtant bien que cette structure (alors calibrée à l’échelle 50% jusqu’à aujourd’hui) ait posé des problèmes à la Scuderia. Ceci expliquerait donc cela puisque Ferrari utilise depuis quelques temps la soufflerie de l’ex-équipe Toyota à Cologne. En attendant surement que sa propre entité soit recalibrée correctement.

A quand remonte également la dernière innovation « made by Ferrari » copiée par la concurrence? A 2008 déjà, avec le trou dans le museau des monoplaces italiennes. Ce manque de créativité dénote ainsi un conservatisme et un respect draconien des réglements, que toutes les autres équipes s’évertuent pourtant à contourner.

Mais le temps presse et le gouffre d’appuis que la Scuderia doit retrouver n’est pas une mince affaire.