Ferrari dans un état critique : explications

Le bilan des trois premiers Grands Prix de la saison est sans appel : seulement 50 points récoltés par les hommes de Maranello, et des maux sur lesquels il est toujours difficile de mettre des mots à l'heure actuelle. Pourquoi le célèbre cheval cabré fait-il la tête? Ces difficultés sont-elles si nouvelles que cela? Quelles sont les réponses déjà envisagées?

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Ferrari dans un état critique : explications

Pour une écurie dont la perfection est le cheval de bataille, le maigre butin de ce début de saison sonne comme un avertissement sérieux. Il est aussi un signe que la Scuderia ne peut plus se contenter de panser ses blessures, il est temps d’agir.

Une équipe trop italienne ?

Depuis le départ de Jean Todt en 2008, et la prise de fonction de Stefano Domenicali en tant que team principal, l’équipe de Maranello a subit de profondes mutations. D’une structure alors très internationale, Ferrari a renforcé ses principaux postes en y plaçant des Italiens issus de la maison. Outre Stefano Domenicali, Aldo Costa a pris la suite logique de Rory Byrne, Massimo Rivola a rempli la place laissée vacante par Domenicali, Luca Marmorini a succédé à Gilles Simon. Or le chemin inverse n’avait-il pas été emprunté dès 1993, quand à la demande de Di Montezemolo, Jean Todt avait pris les rênes de Maranello? Le français avait justement mis fin à une longue période de disette grâce notamment à la « mondialisation » croissante des cadres de l’écurie dans les années 1990.

Aujourd’hui, bien que compétents, ces Italiens insuflent à Ferrari une gestion latine, ce qui est somme toute logique, mais qui ne s’accorde pas vraiment avec les standards de la Formule un qui demeure un sport très particulier. Aldo Costa a certes été à l’école Ross Brawn mais il n’est pas pour autant de la trempe de son maître, encore moins d’Adrian Newey. De même, nous pouvons nous poser la question de l’emplacement géographique même de la Scuderia : n’est-elle pas trop loin du poumon de la F1, la « F1 Valley » comme les Anglais se plaisent à l’appeler? Manque t-elle justement de cette consanguinité dont bénéficient les autres écuries du plateau pour passer du rôle de suiveur au rôle de leader? La réponse à apporter est sans doute plus simple puisque l’époque à laquelle Ferrari jonglait entre Angleterre et Italie dans les années 1980 n’avait pas particulièrement porté de fruits positifs, et qu’au contraire Maranello a dominé la F1 comme aucune autre équipe ne l’a fait en concentrant toutes ses activités en Italie.

Une soufflerie qui manque de souffle ?

Le constat de ce début de saison est simple : la 150° Italia manque clairement d’appuis. Les pilotes, le directeur technique, le team principal, tout le monde le dit mais personne ne sait comment y remédier, ou du moins personne n’y arrive pour le moment. Cela nous rappelle étrangement le syndrome qui avait touché l’équipe Renault en 2007. Ferrari a beau apporter des solutions qui se sont avérées concluantes en soufflerie, elles ne donnent pas le moindre résultat escompté en piste. Or depuis quelques jours maintenant, la thèse de la soufflerie mal calibrée refait surface (comme à l’époque Renault). Domenicali lui-même le confirme: «Nous avons un problème structurel avec la soufflerie. Nous sommes en train d’y travailler afin de le résoudre». Les instruments ont en effet fourni des valeurs contrastant avec les indications de la piste, d’où un recalibrage nécessaire et indispensable.

Depuis quelques années, Ferrari délocalise également sa recherche en faisant appel à la soufflerie de l’ex-équipe Toyota, basée à Cologne en Allemagne. Or il est surprenent que l’une des souffleries les plus performantes au monde donne également des données qui ne corrèlent pas avec la piste.

N’est-il pas déjà trop tard ?

Le doute qui s’impose maintenant est celui de savoir s’il y aura suffisament de temps pour revoir la monoplace avec une soufflerie « saine ». Le Grand Prix de Turquie aura lieu le 8 mai, celui d’Espagne le 22, et celui de Monaco le 29.Trois courses en une vingtaine de jours… Mais trois courses européennes, où il est toujours plus simple d’apporter des nouveautés de dernière minute.

A cela s’ajoute l’impatience des hauts dirigeants de Ferrari, et notamment de Luca di Montezemolo qui ne tolère plus les montagnes russes que son équipe emprunte depuis 2009 et l’année du changement de réglementation technique voulu par la FIA. Le président Montezemolo veut ainsi «voir la Ferrari là où nous et nos fans l’attendons», beaucoup plus haut sur la feuille des temps pour ainsi dire. Espérons du moins que les cadres dirigeants de Maranello ne deviennent pas plus rouges que leurs habits.

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