Quand Ligier était en mesure de se battre pour les championnats du monde
À la fin des années 1970 et au début des années 1980, Ligier était un concurrent sérieux pour la victoire. Et se positionnait parfois pour le titre de champion du monde. À deux reprises, l’écurie aurait pu, aurait dû être titrée.
Une victoire sans Marseillaise
En route pour le titre
Cette année, l’équipe était crainte de tout le monde. Mais Ligier a connu plusieurs coups durs : l’arrêt brutal de Patrick Depailler qui est allé se briser les jambes après une sortie de deltaplane sur les pentes du puy de Dôme et l’usure prématurée des jupes de la voiture… « On se rend compte trop tard de la déformation de certaines pièces vitales pour l’effet de sol. Les autres écuries avaient aussi copié ce que l’on avait fait. » Frustrant, mais cela montre la montée en puissance des Bleus. Pour preuve, en 1980, c’est une place de vice-champion du monde qui attendait la structure basée à Magny-Cours.
Puis vient cette épopée de 1981. Ici, le meilleur a côtoyé le plus étrange. Malgré des résultats brillants, Guy Ligier a décidé de virer l’ingénieur phrase de l’équipe, Gérard Ducarouge. Un véritable mystère et une incompréhension pour ce monde de la Formule 1. Mais peu importe, après un début d’année catastrophique, les succès et les podiums sont vite arrivés. « Une nouvelle règle avait été imposée pour limiter l’effet de sol. En rentrant dans les stands, les voitures devaient passer sur une planche haute de 6cm, elles passaient toutes le test, mais à la sortie on les voyait se baisser. Guy refusait qu’on fasse la même chose, mais face aux résultats, il a cédé. » Jacques Laffite s’est alors invité sur la plupart des podiums. À tel point, qu’il était en mesure d’être sacré lors de la dernière course, à Las Vegas.
Le déclin
Mais des erreurs stratégiques et un rythme inférieur aux concurrents, lors de l’ultime épreuve, l’a finalement classé à la quatrième place du championnat. « Cette année, on aurait vraiment dû être champions. Tout le monde nous pointait du doigt, car selon eux, on aurait perdu le titre à la dernière course. Mathématiquement, c’est vrai. Mais dans la réalité, c’est l’enchaînement de zéro au début de saison qui a coûté cher. »
1981 a été la dernière saison fructueuse de Ligier. L’équipe a ensuite eu plus de mal et les bons résultats ont été plus difficiles à aller chercher. En face, les Ferrari, McLaren, Benetton, Williams ont tous produit des merveilles technologiques. Les Bleus ne pouvaient plus rivaliser. Seule la victoire d’Olivier Panis a fait exception. Puis Ligier a été rachetée par Alain Prost.