Charles Leclerc élu pilote du jour à Austin : « On a osé, et ça valait le coup »
Audacieux au départ, solide en défense et stratégiquement inspiré, Charles Leclerc a conquis le public d’Austin. Le Monégasque, troisième à l’arrivée, a été élu pilote du jour après une course intelligente sous la chaleur texane.
Sous un soleil de plomb et un vent capricieux, Charles Leclerc a livré ce dimanche à Austin une course d’une rare intensité pour l’écurie Ferrari cette année. Parti troisième sur la grille, le Monégasque a tenté un pari audacieux en s’élançant avec les pneus tendres, alors que la plupart de ses rivaux misaient sur les mediums ou les durs.
Un risque assumé dès les feux éteints : Leclerc bondit au départ, plonge à l’intérieur du virage 1 et s’empare de la deuxième place aux dépens de Lando Norris. Un choix payant, qui a immédiatement donné le ton d’une course offensive — et qui lui vaudra d’être sacré « Pilote du jour » par les fans à l’issue du Grand Prix.
« J’étais un peu inquiet en voyant que j’étais le seul du top 10 en tendres, je savais que c’était risqué », a reconnu Leclerc après l’arrivée, troisième. « Mais nous avons tenté ce pari pour obtenir de l’air libre. Et honnêtement, je me suis amusé dans la voiture. J’ai pris du plaisir. »
Une défense d’école face à Norris
Derrière un Verstappen impérial, Leclerc a longtemps tenu tête à un Lando Norris déterminé à reprendre sa place. Pendant une vingtaine de tours, la bataille a tenu le public en haleine : freinages tardifs, défenses au cordeau, dépassements croisés… Leclerc a offert un cours de pilotage défensif, plaçant sa Ferrari avec une précision millimétrique.
Finalement, Norris est parvenu à forcer le passage, non sans user prématurément son pneu avant gauche. Mais le mal était fait : le Monégasque avait rappelé au paddock qu’il restait l’un des pilotes les plus complets et incisifs du plateau.
« C’était une bonne bagarre avec Charles, il a été très dur mais toujours juste », a salué Norris après la course. « Il a vraiment bien piloté. C’était fun, de beaux duels. »
L’écurie italienne a ensuite joué juste en appelant Leclerc pour un arrêt unique, chaussant les mediums pour rallier l’arrivée.
Le Monégasque a repris sa place sur le podium après un relais solide, profitant du mauvais arrêt de Norris pour retrouver de l’air libre.
Avec Lewis Hamilton quatrième, Ferrari réalise une bonne opération d’ensemble sur le plan des points, tout en retrouvant une cohérence stratégique qu’on ne lui voyait plus depuis plusieurs courses.
Le vote du public n’a en tout cas laissé aucune place au doute sur ce constat.
Un choix qui récompense à la fois son audace stratégique, sa défense héroïque et la finesse de son pilotage sur une piste surchauffée à 45°C.
Sous le casque, on sentait un Leclerc détendu, plus en phase avec lui-même, savourant enfin le plaisir simple de se battre aux avant-postes.
Dans la salle de décompression, Verstappen lui a d’ailleurs glissé un mot admiratif : « Tu as bien tenu, non ? », lui lance le triple champion du monde. « J’étais surpris d’être le seul en tendres ! », répond Leclerc en souriant. « Cette piste est parfaite pour se battre », ajoute-t-il en revoyant les images de sa lutte contre Norris.
Un podium qui vaut bien plus que des points
Troisième à l’arrivée, Leclerc signe son neuvième podium de la saison et confirme sa forme retrouvée après un passage à vide.
Au-delà du résultat brut, c’est sa manière — audacieuse, propre et inspirée — qui a conquis le cœur des fans.
Dans un week-end où Verstappen s’est une fois de plus envolé, le Monégasque a rappelé qu’il restait l’un des rares capables d’offrir du spectacle au sommet.
« On a pris des risques, on a osé, et ça valait le coup », a-t-il résumé.