Tsunoda tacle à nouveau Lawson : tout comprendre à la guerre froide du clan Red Bull

Les tensions entre Yuki Tsunoda et Liam Lawson ne sont plus un secret pour personne dans le paddock.
Ce qui n’était d’abord qu’une friction de coéquipiers est peu à peu devenu un bras de fer symbolique, sur fond de rumeurs persistantes : un seul d’entre eux pourrait conserver un siège dans la galaxie Red Bull en 2026.

Austin n’aura pas échappé au feuilleton : les deux hommes ont remis une pièce dans la machine à drama. Le Japonais, désormais installé dans le baquet Red Bull aux côtés de Max Verstappen, a accusé son ancien coéquipier — relégué chez Racing Bulls — de l’avoir volontairement gêné en qualifications.

« Avec Lawson, c’est toujours la même histoire. Il fait toujours exprès. C’est des conneries, donc c’est lui. Franchement, je m’en fiche », a lâché Tsunoda en interview après les qualifications, visiblement furieux après une séance frustrante qui l’a laissé en 13e position sur la grille.

Lawson, lui, a accueilli les accusations avec un calme presque glacial : « Je n’ai absolument aucune idée de ce dont il parle. Le trafic a été difficile pour tout le monde ce week-end. Je ne vois pas comment j’aurais pu être devant lui. C’est juste l’un de ces trucs qui arrivent. »

Des antécédents déjà bien chargés

Les deux pilotes ne se découvrent pas. Avant de s’affronter en F1, ils ont déjà partagé les mêmes paddocks dans les formules de promotion : F3, Euroformula Open, Toyota Racing Series… et Lawson aime le rappeler. « Si je regarde notre carrière, j’ai été son coéquipier en F3, je l’ai battu. En Euroformula, pareil. Maintenant, c’est mon tour », affirmait-il plus tôt cette saison.

Une déclaration qui n’avait pas échappé à Tsunoda, réputé aussi rapide qu’impulsif, et qui n’a jamais caché son ambition d’intégrer le top team Red Bull. Avant sa promotion fin mars, depuis le Grand Prix du Japon, il avait d’ailleurs lancé, sûr de lui : « Pourquoi pas ? Oui, à 100%. Je suis prêt. »

Le Japonais a finalement eu gain de cause — Red Bull décidant de l’installer aux côtés de Verstappen, renvoyant Lawson dans l’écurie sœur. Une décision que le Néo-Zélandais avait alors jugée « dure à encaisser », mais « sportivement compréhensible ».

Un duel devenu politique

Derrière les mots, se joue surtout une lutte de survie. Car selon plusieurs rumeurs, un seul des deux pilotes pourrait garder une place dans la filière Red Bull en 2026.

Les spéculations vont bon train : Isack Hadjar, jeune espoir franco-algérien, serait pressenti pour grimper dans le baquet Red Bull, tandis que le prodige de la F2 Arvid Lindblad pourrait faire ses débuts en F1 chez Racing Bulls.

Dans ce contexte, chaque duel en piste, chaque accrochage, chaque mot prononcé prend des airs de bataille décisive.

Tsunoda, parfois trop sanguin pour sa propre cause, se sait observé ; Lawson, plus placide mais tout aussi ambitieux, tente de garder la tête froide tout en rappelant son palmarès.

Austin, la goutte d’huile sur le feu

À Austin, la tension semble donc culminer une nouvelle fois.

Tsunoda, convaincu d’avoir le rythme pour entrer en Q3, s’estimait gêné par Lawson dans le virage 11 : « Il était très, très lent au milieu du virage, comme s’il m’attendait. Jusqu’ici, j’avais le rythme pour passer. C’est frustrant. »

De son côté, Lawson a préféré dédramatiser, évoquant « le vent », « le trafic » et une « mauvaise rafale » au départ de son tour rapide.

Les données télémétriques n’ont d’ailleurs pas confirmé la thèse du blocage volontaire — mais dans une saison où les rumeurs vont plus vite que les monoplaces, la perception compte souvent plus que les faits.

Deux tempéraments, deux stratégies

Tsunoda est explosif, direct, souvent incapable de cacher ses émotions derrière le micro.

Lawson, lui, incarne le contrepoint : flegmatique, presque calculateur, conscient que chaque mot compte dans l’écosystème Red Bull, où la communication est une arme aussi affûtée que le chronomètre. D’autant qu’il dépasse toujours Tsunoda dans le classement des pilotes : le Néo-zélandais est 14e, à 30 points, contre une 16e position pour le Japonais, à 22 points.

Leur opposition dépasse donc la piste : c’est un choc de caractères, de trajectoires, de styles.

Et quand Franz Tost, ancien patron de l’écurie sœur, lâchait en début de saison :« Yuki est bien plus rapide que Lawson. Vous pourriez donner cent ans à Lawson, il ne serait pas aussi rapide », cela ne fait qu’attiser le feu sous un paddock déjà brûlant. Pas sûr que ce combat ait besoin de participation extérieure…

En attendant 2026…

Le duel Tsunoda–Lawson est devenu un feuilleton : deux talents issus de la même filière, deux destins liés, et une seule place à la clé.

Austin n’est pour l’heure qu’un épisode de plus dans une rivalité qui mêle vitesse, ego et politique interne. Mais à ce rythme, il ne serait pas surprenant que la prochaine escarmouche n’ait plus lieu dans un virage, mais en conférence de presse. Si Red Bull voulait un peu d’électricité pour ses week-ends de course… ils sont servis.