A COMPLETER – Quel est l’impact environnemental d’une écurie de F1 ?

---------- A RELIRE ET COMPLETER SI BESOIN Pour beaucoup, la F1 est un sport qui ne s'allie pas à l'écologie. Pour l'instant, à raison. Mais la discipline, par le biais des instances mais aussi des écuries, veut changer cette image.

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De nos jours, les défis environnementaux sont devenus une priorité pour tous. A l’heure du dérèglement climatique et des catastrophes naturelles, tout le monde cherche à s’activer pour réduire son impact sur l’environnement.

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La FIA poursuit bien sûr également cet objectif et en 2021, elle avait « le plaisir d’annoncer qu’elle est devenue neutre en carbone et a obtenu la certification ISO 14001:2015, en accord avec son engagement de réduction de son impact environnemental. » Cette norme « fournit un cadre permettant aux organismes de concevoir et de mettre en œuvre un système de management environnemental », d’après le site iso.org et assure que les organismes concernés mettent en place des « mesures proactives pour réduire leur empreinte environnementale ».
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Selon un rapport de la FIA, la Formule 1 rejetait 256 551 tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère [223 031 tC02e en 2022 dans le rapport 2023, 19 037,43 tCO2 dans le FIA ENVIRONMENTAL REPORT 2023], soit l’équivalent de 266 000 allers-retours Paris New-York en avion. Un bilan très élevé mais qui, en réalité, n’est pas complet. Dans ce rapport, l’instance du sport automobile ne comptait pas le déplacement des spectateurs venant du monde entier sur les circuits. De plus, sur l’année 2022, une écurie comme McLaren, l’une des plus engagées en compétition, a émis plus de 66 000 tonnes d’équivalent de dioxyde de carbone (tCO2e) dans l’atmosphère.

La pré-saison, principal émetteur

En Formule 1, la saison se divise en trois parties. Les équipes se préparent d’abord avec la pré-saison. Durant celle-ci, les écuries développent leurs voitures. Une étape qui demande beaucoup de temps, de ressources et d’énergie. Les ingénieurs doivent d’abord s’occuper de la recherche et du développement des différentes pièces de la monoplace.

Durant cette même période, les équipes doivent composer leur moteur. Une pièce importante, très technique mais aussi technologique. Les composants sont souvent polluants, lors de leur utilisation ainsi que leur conception. Les usines consomment une grande part d’énergie, participant en grande partie à une certaine pollution. On estime à près de 36 % des émissions totales d’une écurie le dioxyde de carbone produit par cette partie, soit environ 24 000 tonnes de CO2.

Les performances de la monoplace ne sont pas les seules sources d’émissions de gaz à effet de serre. Les produits dérivés des marques ainsi que leur livraison sont évidemment une grande source d’émissions de dioxyde de carbone. La livrée et les campagnes de marketing sont également importantes du fait du transport et des moyens employés, notamment la fourniture des éléments utilisés. Celles-ci représentent moins d’un pourcent des gaz émis.

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En 2025, la soirée de lancement à l’O2 Arena s’est ajoutée à la liste des événements organisés en dehors des courses. Si cette soirée a eu lieu à Londres et que la plupart des écuries étant basées en Angleterre le transport a été moins coûteux en carbone qu’un Grand Prix à l’autre bout du monde, l’empreinte écologique ne peut pas être nulle. D’autant plus que 15 000 spectateurs se sont déplacés pour y assister, et que cette soirée s’est additionnée avec les présentations individuelles des écuries. La Formule 1 cherche à étendre son influence et sa popularité, et pour cette raison multiplie les événements extérieurs aux Grand Prix. Pour compenser l’impact environnemental inhérent à ce choix de développement, la FIA devra redoubler d’efforts sur l’ensemble de ses actions en faveur de la neutralité carbone.
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Durant la saison, moins d’émissions qu’attendu

La Formule 1 a souvent l’étiquette de mauvais élève sur ce domaine. 20 voitures de course, consommant 45 litres d’essence par course, soit sept fois plus qu’une voiture normale, le bilan est forcément mauvais pour la catégorie. En réalité, d’après les chiffres de la FIA, les monoplaces ne consommeraient que 150 000 litres d’essence au total sur un an.

La consommation d’essence lors des courses ne représenterait alors que 0,06% des émissions totales produites par la catégorie. Selon le dernier rapport sur le développement durable de McLaren, l’utilisation d’essence pour les monoplaces, les bâtiments, les usines et les véhicules de transport représente 3% des émissions totales de l’équipe sur l’année 2022.

Avec le calendrier devenant de plus en plus chargé, les week-ends de Grand Prix sont plus présents. Cela force les écuries à se déplacer autour du globe, plus souvent. En 2022, une écurie émettait 13% de leurs émissions totales à cause des déplacements des véhicules, équipes et personnels.

La logistique et le transport lors des week-ends de course représentent également une grande partie des émissions d’une écurie au fil d’une saison. Même si cela ne représente « que » une vingtaine de semaines dans l’année, les deux constituent 23 % des émissions de dioxyde de carbone, soit près de 15 000 tonnes de CO2.

Les pièces, les monoplaces, les équipes doivent être transportées jusqu’au lieu de la course. Toutes sortes de véhicules sont utilisées : camions, avions, trains, bateaux. Mais cela a forcément un coût environnemental élevé que les équipes ne peuvent que très peu contrôler.

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L’impact environnemental est évidemment très différent selon le pays où se déroulent les Grand Prix. Sur le site internet formula1.com, il est expliqué que « les camions de DHL alimentés par biocarburant ont réduit les émissions de carbone liées à la logistique de 83 % en moyenne pendant la saison européenne. » Mais lorsque les courses ont lieu sur d’autres continents, l’empreinte carbone est mathématiquement plus importante.

La FIA compte sur la production d’énergies renouvelables directement aux abords des circuits pour compenser une partie de son empreinte écologique. Ainsi, au cours de l’année 2023, plus de 75 % des promoteurs ont alimenté au moins une partie de leur événement grâce à des sources d’énergies renouvelables. Ils n’étaient que 75 % à le faire en 2022. La Formule 1 cite comme exemples :

  • Le Grand Prix d’Autriche a réduit de plus de 90 % les émissions concernées dans la voie des stands, le paddock et la zone de diffusion grâce à un projet pilote utilisant une énergie de nouvelle génération. Cet essai sera élargi en 2024 et au-delà.
  • La ferme solaire du circuit international de Bahreïn a produit 5,28 MW d’énergie propre entre les Grand Prix de 2022 et 2023, soit suffisamment pour couvrir l’ensemble des besoins en électricité de la F1, avec une capacité excédentaire significative.
  • Le Grand Prix de Grande-Bretagne a été entièrement alimenté par des alternatives énergétiques vertes, notamment 2 746 panneaux solaires et l’utilisation de carburant HVO (Hydrotreated Vegetable Oil) dans tous les générateurs temporaires.

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Encore une fois, pendant la saison, le domaine sportif des équipes n’est pas le seul pollueur. Les opérations commerciales, marketing et en direction des fans des équipes représentent une part importante. La production des produits dérivés, la maintenance des dispositifs de l’équipe, l’accueil d’invités ainsi que des cadeaux offerts font partie des éléments pollueurs. Les évènements organisés hors des week-ends de course, comme Goodwood, où les écuries de Formule 1 participent nécessitent de la logistique et des transports.

Malgré la fin de saison, toujours des émissions

Même au-delà de la fin de la saison, les écuries continuent d’émettre des gaz à effet de serre. Logiquement, les usines ne restent pas fermées lors de la trêve d’inter-saison. Les équipes continuent de développer leur monoplace pour la saison suivante. De même, les produits de merchandising continuent d’être achetés, produits et livrés.

Le plus gros des émissions, de par les déplacements des équipes et des spectateurs seront toujours présentes. C’est pour cela que l’instance internationale recommande maintenant de se rendre sur les lieux de course en moyens de transport doux. De leur côté, les équipes commencent à s’adapter également. Certaines écuries commencent à se déplacer en train lorsqu’elles le peuvent, tandis que d’autres utilisent le moyen de transport maritime pour déplacer leur matériel.

Sur la saison 2022, une écurie comme McLaren, certes engagée dans d’autres catégories comme la Formule E ou l’IndyCar, a émis un total de 66 000 tonnes de dioxyde de carbone sur l’ensemble de la saison.

Depuis 2019, la catégorie a déjà réussi à réduire de 22% les émissions de CO2. Un exploit lorsque l’on sait que le calendrier se charge tout en se déplaçant aux quatre coins du monde. Dans un futur proche, avec une année moins chargée et des déplacements mieux organisés, la F1 pourrait encore réduire ses émissions drastiquement. La conception des moteurs hybrides aura également un impact important sur le bilan écologique de la discipline. De plus, il est prévu pour 2026 que la F1 utilise un carburant 100 % durable (selon le Formula 1 2023 impact report).

Avec Gabin Lécrigny et Arnaud de la Bryuère.

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