Pourquoi les autres pilotes aident-ils Max Verstappen à remonter 9 positions en 15 tours ?

Nous sommes sur la grille de départ du Grand Prix de Miami. Max Verstappen, double champion du monde de F1, dans une Red Bull, est positionné sur la 9ème place. Cette position est inhabituelle au vu des performances de la Red Bull en ce début de saison 2023. L’équipe autrichienne écrase la concurrence et signe doublé sur doublé grâce aussi aux performances de Sergio Perez, coéquipier de Max Verstappen.

Cependant pour Verstappen la veille, les qualifications n’ont pas eu lieues comme il l’espérait. Ratant un secteur lors de son première tour chronométré en Q3, il n’entre aucun temps en banque, quant un accident vient stopper la qualification. Il se retrouver alors 9ème, son coéquipier en profitant pour être sur la pole position.

La remontée de Max Verstappen en 15 tours

Au départ, prudent, Max Verstappen conserve sa position. Il est alors à environ 6 secondes de son coéquipier, chaque pilote étant séparé de quelques dixièmes après le départ. Il va alors rapidement commencer à dépasser, notamment en ligne droite, grâce à une vitesse de pointe très élevée. Au 2ème tour, il dépasse Valtteri Bottas sur l’Alfa Roméo et se retrouve 8ème.

Au troisième tour, Max Verstappen s’offre le luxe de dépasser deux voitures d’un coup, au même freinage. Alors qu’il a l’aspiration sur la Haas de Magnussen, le pilote danois est lui même en train de doubler, à l’aspiration la Ferrari de Charles Leclerc, en difficulté avec ses pneumatiques. Max Verstappen opportuniste, fait alors les freins à la Haas, en étant à l’intérieur et double dans la même ligne droite deux monoplaces, se propulsant en 6ème place au tour 4.

Le prochain en lice est George Russell sur la Mercedes. Alors séparé de quelques secondes, la Red Bull parvient en moins de 4 tours à trouver une telle vitesse en ligne droite, accompagnée du DRS pour prendre l’avantage sur la Mercedes, sans lutte.

Au tour 8, Max Verstappen, 5ème, garde toujours un écart d’environ 5 secondes avec le leader de la course, Sergio Pérez, qui lui ne parvient pas à s’échapper. Il est toujours suivi à moins de 2 secondes de l’Aston Martin d’Alonso. Max Verstappen va doubler au tour 9 l’Alpine de Pierre Gasly pour prendre virtuellement la chasse aux pilotes sur le podium en seulement 9 tours.

Se rapprochant à coup de demi-secondes de la Ferrari de Carlos Sainz, il va prendre l’aspiration dans le tour 14 et aidé par le DRS surpuissant, doubler la Ferrari pour prendre la P3. Alonso n’est alors qu’à quelques dixièmes. Il ne faudra qu’un tour au Néerlandais pour doubler l’Aston Martin et prendre en chasse le leader de la course.

Sergio Perez ne se fera pas dépasser par son coéquipier en course. Le pilote mexicain alors leader, est en difficulté avec ses pneus. Il demande à rentrer au tour 19 et Verstappen prend alors les rennes de la course, qu’il ne lâchera plus. En moins de 20 tours, Verstappen est donc remonté de la P9 à la place de leader, le tour en réalisant 8 dépassements en piste.

Aucun pilote n’a lutté contre la Red Bull de Verstappen

Si chaque pilote de F1 se bat pour la victoire en Formule 1, il s’avère pourtant très clair au vue de ce Grand Prix que batailler pour sa position ne fait aucun sens lorsque l’écart de performance est trop grand. Les faits sont là. Les pilotes de la P8 à la P2 n’ont opposés aucune résistance à la Red Bull de Max Verstappen.

Certains se sont retrouvés pris par surprise, ne pensant pas que la Red Bull allait être si vite à leur hauteur en ligne droite. D’autres ont laissé le champ libre à la Red Bull, s’écartant presque comme si ils avaient un drapeau bleu.

Cette attitude semble étonnant pour un spectateur et semble contraire à l’esprit de la Formule 1. Conserver une 8ème place en début de Grand Prix ne fait pourtant pas sens pour les stratégistes des équipes avec des monoplaces moins puissantes. En effet les pilotes établissent des stratégies et doivent pour cela garder un certain rythme pour ne pas trop dégrader les pneumatiques. Lutter contre un pilote fait augmenter la température des pneumatiques et dégrade donc plus rapidement la gomme.

Lutter contre un pilote plus rapide peu donc être largement contre-productif et pourrait faire perdre de gros points. C’était le cas, ce weekend-là à Miami, en début de Grand Prix, ruinant à néant le spectacle en course.

Ce n’est pas pour rien aujourd’hui que les pneus sont une grosse partie dans le succès des équipes. Une équipe qui parvient à utiliser les pneus dans la meilleure fenêtre de performance de sa monoplace permettra à son pilote d’avoir le plus de chance d’optimiser sa stratégie, au détriment parfois du spectacle et des batailles en piste.

Lutter contre une monoplace plus forte fait tout de même sens

En 2021 en Hongrie, Alonso a résisté à la Mercedes d’Hamilton pendant de nombreux tours, permettant ainsi à son coéquipier alors leader du Grand Prix de prendre suffisamment d’avance pour prendre la victoire. Sans cette lutte, à armes inégales puisque la Mercedes était sur le papier plus forte, Alpine n’aurait pas gagné la course.
Se battre contre un pilote plus rapide fait donc sens dans certaines situations.

Ce genre de situation arrive lorsque les dés sont jetés et que les pilotes seuls peuvent être la clé du succès. Ce n’était pas le cas à Miami, dans les 20 premiers tours.